Blocage d’internet : une plainte contre l’Etat du Niger et les opérateurs
Des associations de la société civile nigérienne ont décidé de porter plainte contre l’Etat du Niger et les 4 opérateurs présents sur le marché national suite à la restriction de la fourniture d’internet dans les principales villes du pays. Depuis mercredi, en effet, les autorités ont décidé la restriction de l’internet suite aux violentes manifestations qui ont suivi la proclamation des résultats du second tour de l’élection présidentielle. Pour ces associations, il s’agit d’une grave violation du droit à l’information alors que beaucoup d’utilisateurs s’indignent de ce blocage qui est aujourd’hui à sa 5e journée.
Nous avions décidé de porter plainte contre l'état du Niger et les compagnies de téléphonie pour privation du droit à l'information, la communication et du travail. Aucune possibilité de travail des agences bancaires. Le Niger viole les droits de humain. pic.twitter.com/pVh2FfpKd9
— IDRISSA Ali (@AliIDRISSA) February 27, 2021
« Nous avons décidé de porter plainte contre l'état du Niger et les compagnies de téléphonie pour privation du droit à l'information, la communication et du travail. Aucune possibilité de travail des agences bancaires. Le Niger viole les droits humains », a annoncé dans un tweet, Ali Idrissa Nani, coordinateur du ROTAB, une association de défense des droits humains qui fait partie des initiateurs de la plainte.
Depuis mercredi dernier, en effet, les autorités ont décidé une restriction de l’accès à internet. A Niamey, la capitale, et dans les principales villes du pays, se connecter à internet est devenu quasi-impossible sauf pour quelques rares services qui disposent du wifi. Une situation qui a suscité l’indignation auprès des utilisateurs d’autant que depuis vendredi dernier, la tension politique est retombée d’un cran. Les émeutes suivies d’actes de vandalisme se sont relativement estompés malgré un contexte encore critique, qui peut dégénérer à tout moment, en raison de la méfiance encore ambiante entre pouvoir et opposition.
En plus de la communication qui est devenue difficile, la restriction s’étend aussi à certains endroits aux réseaux téléphoniques, le blocage d’internet impacte sérieusement les activités socioéconomiques avec des agences de transfert d’argent et des entreprises qui ne travaillent pas et des entrepreneurs qui ne savent plus à quel sain se vouer au regard des pertes déjà enregistrées.
Silence des autorités et des compagnies
Les autorités et les compagnies de téléphonie n’ont encore fait aucune communication sur ce blocage qui est déjà à son cinquième jour. Cependant, cela ne fait aucun doute qu’il est en lien avec les violentes manifestations qu’a connu Niamey et plusieurs villes du pays, depuis mardi dernier et la proclamation des résultats provisoires du second tour de l’élection présidentielle. Des résultats qui donnent vainqueur, Bazoum Mohamed, le candidat du parti au pouvoir, contre celui de l’opposition, Mahamane Ousmane. Ce que ce dernier conteste, dénonçant « un hold up électoral » et revendiquant aussi sa victoire.
Les manifestations qui ont suivies pendant au moins trois (3) jours ont fait deux (2) morts et quelques 470 personnes ont été arrêtées selon le ministre de l’Intérieur. D’après un proche du régime, les autorités ont décidé cette restriction d’internet pour contenir la situation en empêchant la circulation « des messages de haine sur les réseaux sociaux ». Comme en janvier 2015 à l’époque des évènements dit de « Charlie hebdo », où les autorités ont aussi imposé la coupure pendant plusieurs jours, de l’internet pour contenir les violentes manifestations qui avaient lieu à Niamey et à Zinder, les deux principales villes du pays.
Dès les premiers jours de ce blocage, plusieurs associations nationales et internationales ont condamné la décision des autorités qui constitue « une atteinte et une violation des droits humains ». Dans un communiqué, la Ligue des Blogueurs et Cyber-Activistes Africains pour la Démocratie (Africtivistes), a « vigoureusement dénoncé ce black out qui remet en cause la transparence du processus électoral ». Selon la plateforme, « rien ne peut justifier qu’internet soit coupé si effectivement les choses se sont bien déroulées ».
Egalement, l’organisation internationale Human Rights Watch (HRW) a exhorté le gouvernement à restaurer l'Internet et à respecter les droits des manifestants. « Cette période post-électorale constitue un test crucial. Il devrait s’agir du premier transfert de pouvoir pacifique et démocratique au Niger depuis l'indépendance en 1960. Mais la contestation des résultats et des restrictions à l'accès à Internet menacent aujourd'hui ce processus.», a estimé Jonathan Pedneault de HRW, pour qui, « les partenaires internationaux du Niger devraient exhorter le gouvernement à prendre les bonnes décisions, notamment en levant les restrictions sur Internet, en enquêtant sur les allégations de fraude et en limitant l'usage de la force contre les manifestants au strict nécessaire ».
« Le Niger devrait immédiatement rétablir l'accès à Internet, car les suspensions générales d’accès à l’internet constituent une forme de punition collective. Elles entravent l'accès à l'information et aux communications nécessaires à la vie quotidienne, ce qui est particulièrement vital en temps de crise. De telles restrictions permettent également d’occulter d’éventuelles violations des droits humains ». Jonathan Pedneault, Human Rights Watch (HRW).
Pour l’heure et malgré l’indignation qui se généralise au sein de l’opinion et les appels des associations de défense des droits humains, les autorités continuent de faire la sourde oreille. Les spéculations vont bon train et en l’absence de toute communication, tant de la part des autorités que des opérateurs, personne ne sait quand internet sera de retour à la normale d’autant que malgré le calme qui prévaut actuellement, le contexte politique reste toujours tendu dans le pays.
A.Y.B (actuniger.com)
Commentaires
Vive le Niger vive la paix
Que dieux veille sur notre gouvernement et
Qu' ils les accompagne sur tous
Oui Niamey est une ville maudites avec des enfants mal eduqu
Donc, toi tu penses que traiter toute une r
Donc, toi tu penses que traiter toute une r
Pendant des ann
Tu surfer dans l'idiotie mais tu m'ignores. Je te le conc
Adepte de Charlie guru de la secte rose des voleurs vous avez piller des milliards de francs communs en toute impunit