Double revers infligé à l'EIGS : l'armée malienne neutralise un chef jihadiste et obtient la reddition d'un groupe armé
L’armée malienne a infligé un double revers à l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) ce samedi 28 juin, en neutralisant un chef terroriste d’origine étrangère près de Ménaka et en enregistrant, le même jour, la reddition de onze jihadistes dans la région de Gao, dont un chef local opérant à Tessit. Ces deux opérations coordonnées illustrent la montée en puissance des Forces armées maliennes (FAMa) dans la lutte contre le terrorisme dans la zone stratégique des trois frontières (Mali, Niger, Burkina Faso).
Selon un communiqué de l’état-major général des armées, un chef terroriste d’origine étrangère affilié à l’EIGS, ainsi que son garde du corps armé, ont été neutralisés ce samedi dans la localité de Cha-Mane, à 38 km au nord de Ménaka. L’opération, menée avec précision grâce à l’exploitation de renseignements, a permis de surprendre les jihadistes en pleine campagne de “sensibilisation forcée” auprès des populations locales.
Cette élimination ciblée d’un cadre important de l’EIGS, engagé dans l’intimidation des civils, constitue une victoire symbolique pour les FAMa, qui subissent par ailleurs une pression continue des éléments du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), lié à Al-Qaïda.
Mais ce coup porté à l’État islamique ne s’arrête pas là. Dans la même journée, onze jihadistes présumés, affiliés à l’EIGS, ont fait acte de reddition dans la région de Gao. Parmi eux figure Ibrahim Boubacar, alias « Oubel », présenté par les autorités comme le chef du groupe opérant dans la zone stratégique de Tessit.
Les combattants se sont rendus avec leurs équipements et sont actuellement pris en charge par les unités de l’armée malienne pour identification et sécurisation. L’état-major a rassuré l’opinion publique : « Leur sécurité et leur intégrité physique seront assurées et préservées. »
Depuis l’arrivée au pouvoir du général Assimi Goïta à la suite du coup d’État de 2020, le Mali a placé la lutte contre le terrorisme au cœur de sa politique de souveraineté et de refondation nationale. Les régions de Ménaka et de Gao restent des bastions critiques où s’affrontent divers groupes armés pour le contrôle territorial et l’asservissement des populations civiles.
Les actions coordonnées de ce 28 juin marquent une réponse musclée de Bamako aux tentatives de déstabilisation du pays par les réseaux jihadistes soutenus, selon les autorités maliennes, par des puissances étrangères aux desseins inavoués dans la région du Sahel.
En mettant hors d’état de nuire un cadre de l’EIGS et en obtenant la reddition d’un chef local influent avec ses hommes, les FAMa renforcent leur posture stratégique et montrent que la lutte contre le terrorisme peut porter ses fruits lorsque les populations, les services de renseignement et les forces de défense travaillent en synergie.
Ibrahim Issa (actuniger.com)