Burkina Faso : la coordonnatrice de l'ONU déclarée « persona non grata » après un rapport controversé sur les enfants dans le conflit
La coordonnatrice résidente de l’ONU au Burkina Faso, Carol Flore-Smereczniak, a été officiellement déclarée « persona non grata » ce lundi par les autorités burkinabè. Le gouvernement lui reproche sa participation à l’élaboration d’un rapport du secrétaire général sur les enfants et le conflit armé, qu’il juge « véhiculant des informations graves et mensongères ». Dans un communiqué ferme, le gouvernement burkinabè a fustigé le document onusien daté de mars 2025, l’accusant de « mettre sur le même plan les forces armées nationales et les groupes terroristes » dans des allégations de violations des droits des enfants.
« Ce rapport comporte des affirmations sans fondement, sans preuves, sans même que nos institutions aient été consultées », a dénoncé Gilbert Pingdwendé Ouédraogo, porte-parole du gouvernement. « Comment peut-on accuser nos soldats, qui se battent au péril de leur vie, sans fournir la moindre enquête ou décision de justice à l’appui ? »
Le ton est sans équivoque : pour Ouagadougou, la représentante de l’ONU a « failli à son devoir de neutralité » en validant un document qui, selon lui, discrédite injustement l’armée burkinabè.
Cette décision n’est pas une première. En décembre 2022, la junte au pouvoir avait déjà expulsé Barbara Manzi, alors coordonnatrice résidente de l’ONU.
Fin juillet, le ministre des Affaires étrangères avait d’ailleurs appelé à un « recentrage » des agences onusiennes, laissant entendre que leur action devait s’adapter aux priorités fixées par Ouagadougou.