BIANOU, PLUSIEURS SIECLES SANS DEVENIR GRAND ! (Par Salifou A. Mayaki)
Je suis resté silencieux pendant une trentaine de minutes, plongé dans une réflexion sur notre concept marketing : De quoi avons-nous réellement besoin pour développer notre pays, le Niger ?
Ailleurs, un événement comme le Bianou aurait généré des retombées économiques considérables. La ville d’Agadez serait inondée de touristes nationaux et internationaux, les hôtels auraient affiché complet, et l’effervescence aurait profité à tous. Mieux organisé, le Bianou pourrait devenir un rendez-vous culturel majeur, au même titre, sinon plus que la lutte traditionnelle.
Mais, comme trop souvent, ces événements sont confiés à des comités d’organisation qui n’ont ni la pertinence ni l’expertise pour leur donner l’envergure qu’ils méritent, tandis que les entreprises spécialisées sont écartées. Et dans les autres cas, c’est vers l’extérieur que l’on se tourne, espérant une « main magique », incarnée par des experts et investisseurs venus d’ailleurs. Certains grands noms sont souvent cités : Publicis, Richard Attias, Voodoo… mais peut-être regardons-nous trop loin ce que nous pourrions construire ici.
La refondation de notre pays exige-t-elle tant d’efforts que nous ne puissions l’assumer nous-mêmes ? Bien sûr que non. Pourtant, les préjugés à l’encontre des acteurs locaux restent tenaces : nous serions des bricoleurs, pas sérieux, pas à la hauteur, trop coûteux.
Mais cher État, il est temps d’ouvrir les yeux : personne ne viendra bâtir notre pays à notre place.
Être au bon endroit au bon moment ne fait pas nécessairement de certains d’entre vous les meilleurs. Ce qui fait la différence, c’est la constance. Créer une entreprise, la faire grandir, la maintenir à flot pendant des années dans un contexte difficile, voilà le véritable test du sérieux et de la fiabilité.
Faites-nous confiance !
Salifou A. Mayaki
Commentaires
Le Niger attend une révolution mais pas celle des militaires, qui se couvrent de médailles, le seul espoir viendra de la jeunesse qui est la plus nombreuse, ouverte sur le monde et prête à rompre avec une génération maudite, corrompue et aigrie.