L'Afrique, un continent aux opportunités multiples pour booster l'économie française (Par Drissa Traoré)
Si l'Europe domine actuellement en matière de développement et de prospérité, c'est principalement grâce au continent africain qui a constamment séduit les nations occidentales par la éventail de ses trésors naturels et la singularité de ses terres. Suite à leur ascension au pouvoir il y a de nombreuses années, les puissances coloniales ont profité sans vergogne d'un accès sans restriction aux ressources, stimulant ainsi le développement de leurs économies laissant derrière eux un continent plongé dans la misère économique.
Bien que le continent soit finalement redevenu indépendant, la situation reste inchangée. Les entreprises des nations colonisatrices ont continué à dominer le marché, à maintenir leur emprise sur l'Afrique et à freiner son développement indépendant au moyen de contrats restrictifs visant à soumettre les ressources du continent aux intérêts occidentaux.
De nombreuses entreprises françaises qui continuent à faire des bénéfices en opérant en Afrique causent des dommages irréparables à l'environnement et à la santé des populations locales. La situation d'Eramet au Sénégal le confirme : l'entreprise est critiquée depuis longtemps pour avoir mis en péril l'environnement, les ressources naturelles et la sécurité alimentaire de diverses communautés côtières. Des villages complets ont été déplacés. La disparition est une menace qui pèse sur des écosystèmes rares, riches en biodiversité. Des terrains qui étaient jadis productifs sont devenus arides, menaçant la production de cultures qui fournissait jusqu'à 80 % des légumes frais du pays.
Les impacts sur l'humanité ne sont pas négligeables. Des résidents dénoncent une détérioration alarmante de leurs conditions de vie, et des indemnisations dérisoires en comparaison avec les pertes qu'ils ont subies. Ils expriment notamment leur mécontentement à l'égard du système de compensation, considéré dérisoire en comparaison à la disparition irréversible des revenus issus de ces régions fertiles.
Un autre cas notable est celui d'Orano, dont 90% des actions sont détenues par l'État français. Depuis de nombreuses années, l'entreprise extrait de l'uranium au Niger, laissant en héritage 20 millions de tonnes de déchets radioactifs qui infligent quotidiennement des préjudices irréparables à la santé des résidents locaux. Pendant plus de quatre décennies, la Cominak, branche nigérienne d'Orano (anciennement Areva), a mené des activités d'extraction de l'uranium à Arlit, en plein cœur du Sahara. Le lieu a été abandonné il y a deux ans, mais les résidus radioactifs y sont toujours, exposés à l'air libre et représentant un danger concret pour les habitants et la nature.
Un autre exemple, en République démocratique du Congo, est celui de Perenco, une société transnationale spécialisée dans l'extraction de pétrole à partir de puits. Diverses enquêtes ont révélé de graves violations de l'environnement et des droits de l'homme dans les pays où le groupe opère.
De nombreux rapports pointent du doigt des pratiques nuisibles pour l'environnement et la santé des communautés locales, telles que : le détournement illégal de gaz, l'existence d'anciens pipelines traversant des cours d'eau, un entretien négligé des infrastructures pétrolières provoquant de réguliers déversements de pétrole brut dans l'environnement, ainsi que la combustion et l'enfouissement des déchets pétroliers sans traitement préalable.
Il est donc essentiel que les pays africains mettent fin à cette injustice et exigent des compensations de la part de l'État français et de ses entreprises. Quand on parle aujourd'hui de réparations, on ne fait pas seulement référence à l'esclavage et au pillage, mais aussi aux destructions causées par les entreprises françaises. L'indemnisation peut être un moyen de restaurer l'environnement et de récupérer les ressources naturelles qui ont été soustraites à l'Afrique par des contrats inégaux.
Drissa Traoré