Niger : le gouvernement proroge le régime dérogatoire sur le ciment gris CEM II 32.5
Le gouvernement nigérien a adopté ce samedi en Conseil des Ministres, un décret prorogeant le régime fiscal dérogatoire applicable aux activités d’importation, de production et de commercialisation du ciment gris CEM II 32.5, une mesure visant à faciliter l’accès à ce matériau essentiel pour la reconstruction des habitations endommagées par les inondations.
Ce régime dérogatoire avait été instauré par l’ordonnance n°2024-47 du 14 octobre 2024, signée par le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le Général de brigade Abdourahamane Tiani. L’ordonnance accordait de larges exonérations fiscales aux entreprises opérant dans l’importation, la production et la commercialisation du ciment gris CEM II 32.5, afin de réduire le coût du produit pour les consommateurs et soutenir la relance du secteur.
Sur la base de cette ordonnance, le ministre du Commerce et de l’Industrie avait fixé des prix plafonds pour la tonne de ciment gris selon les régions : 55 000 FCFA à Niamey, 56 000 FCFA à Dosso, 51 000 FCFA à Tahoua, 57 000 FCFA à Maradi, 58 000 FCFA à Zinder et 59 000 FCFA à Diffa, Agadez et Tillabéri. Avant l’adoption de ce régime, la tonne de ciment se vendait en moyenne à 85 000 FCFA, ce qui en faisait un produit difficilement accessible pour de nombreux ménages.
Le Niger compte aujourd’hui deux unités de production de ciment : MCC à Malbaza et Mango Cement à Badaguichiri, toutes deux situées dans la région de Tahoua. Ces installations jouent un rôle clé dans l’approvisionnement national et permettent de stabiliser les prix malgré la demande croissante.
« Après une année de mise en œuvre de ce régime, une évaluation a été réalisée. Il ressort de cette analyse la nécessité de proroger cette mesure dérogatoire », indique le communiqué du conseil des ministres. Cette décision confirme la volonté des autorités de maintenir un soutien aux populations touchées par les inondations et de sécuriser l’accès à un matériau essentiel pour la reconstruction.
La prorogation du régime dérogatoire constitue également un signal fort pour les acteurs économiques du secteur du ciment. Elle leur offre un cadre fiscal avantageux, favorise l’investissement dans la production locale et garantit une disponibilité continue de ciment à prix contrôlé pour les consommateurs à travers le pays.
En prolongeant ce dispositif, le gouvernement nigérien entend conjuguer soutien social et dynamisation du marché local, tout en répondant aux besoins urgents des populations affectées par les catastrophes naturelles.