Niger : un atelier stratégique pour évaluer la CDN 2.0 et tracer la voie vers la CDN 3.0

Le Niger franchit une nouvelle étape dans la consolidation de ses engagements climatiques. Du mardi 26 au mercredi 27 août, le Noom Hotel de Niamey accueille un atelier de consultation et de formation consacré à l’évaluation de la Contribution Déterminée au niveau National (CDN) 2.0 et à l’élaboration de la feuille de route vers la CDN 3.0. Soutenue par la GIZ dans le cadre du projet d’accompagnement du NDC Partnership, la mission technique est mise en œuvre par Climate Analytics, avec l’appui d’un consultant national. Cette démarche repose sur une approche participative, axée sur le renforcement des capacités et la consultation des parties prenantes, pour garantir l’appropriation nationale du processus.

L’atelier de deux jours réunit une soixantaine de participants, dont les 36 membres du Comité Technique National (représentants d’institutions publiques, de la société civile, du secteur privé et du monde académique), ainsi que ses six membres du bureau exécutif. Plusieurs partenaires techniques et financiers – GIZ, PNUE, Enabel, UNICEF, Banque mondiale – y prennent part illustrant la volonté du Niger de conjuguer ambition climatique et priorités nationales de développement.

Pays sahélien et membre de la Confédération des États du Sahel (CES), le Niger est confronté à des défis climatiques majeurs : désertification accélérée, sécheresses récurrentes, inondations de plus en plus fréquentes. Dans ce contexte de forte vulnérabilité, le gouvernement a fait de la CDN l’instrument central de sa politique climatique, traduisant au niveau national les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris.

Après la mise en œuvre de la CDN 2.0, l’heure est aujourd’hui à son évaluation. Objectif : améliorer la transparence, renforcer la compréhension des actions menées et préparer la transition vers une CDN 3.0 plus ambitieuse, inclusive et réaliste. Concrètement, les travaux permettront de valider les outils de collecte de données, de renforcer le cadre de collaboration avec le Comité Technique National, et de poser les bases d’un système de suivi-évaluation transparent et efficace.

Des objectifs clairs et des résultats attendus

Dans son discours d’ouverture, Mme Ramata Abba Kiara, Directrice du Renforcement de la Résilience et de l’Atténuation au Changement Climatique au ministère de l’Environnement, a rappelé la portée de cet exercice : « Après l’adoption et la mise en œuvre de la CDN 2.0, il est aujourd’hui nécessaire d’ouvrir une nouvelle étape, en vue de renforcer nos ambitions et de consolider nos acquis, tout en tenant compte des priorités nationales de développement et des nouvelles orientations internationales. »

L’atelier ambitionne de mobiliser et consulter l’ensemble des parties prenantes, de valider les outils de collecte de données et la structure des futurs livrables, d’initier officiellement la collecte d’informations sur la CDN 2.0, de mettre en place un cadre de collaboration formel avec le Comité Technique National, et enfin de renforcer les capacités des acteurs nationaux en matière de suivi-évaluation.

À l’issue de ces deux jours de travaux, plusieurs livrables concrets sont attendus : la validation de la méthodologie et des outils de collecte de données, la mise en place d’un cadre de collaboration opérationnel avec les parties prenantes, un rapport détaillé des consultations et le démarrage effectif de la collecte de données.

La voix des partenaires techniques

Au nom de la GIZ, Mme Hanna Albercht a tenu à rappeler l’importance de cet atelier dans le processus d’appropriation nationale des engagements climatiques : « La CDN n’est pas seulement un instrument technique : elle reflète l’engagement du Niger face aux défis du changement climatique, et incarne sa contribution aux efforts collectifs définis par l’Accord de Paris ».

Elle a insisté sur le rôle de la GIZ dans l’appui technique, le renforcement des capacités et la création d’un cadre inclusif favorisant l’écoute et la validation des orientations.

Un signal fort dans un contexte de vulnérabilité

Pays sahélien particulièrement exposé aux sécheresses, inondations et à l’avancée du désert, le Niger place ainsi la lutte contre le changement climatique au rang de ses priorités stratégiques. Avec cette dynamique, le pays veut s’assurer que la CDN 3.0 reflète à la fois ses ambitions climatiques et ses priorités nationales de développement durable.

Mme Ramata Abba Kiara a conclu en remerciant les partenaires techniques et financiers pour leur accompagnement constant, tout en exhortant les participants à un engagement collectif. « C’est ensemble, grâce à vos contributions, que nous pourrons disposer d’un processus robuste, transparent et aligné sur nos réalités nationales ». 

Un moment décisif pour l’avenir climatique du Niger

En définitive, cet atelier de Niamey ne se limite pas à une simple rencontre technique. Il constitue une étape stratégique dans la marche du Niger vers la CDN 3.0, un instrument clé qui doit refléter à la fois ses ambitions climatiques et ses besoins de développement durable.

Alors que le pays subit de plein fouet les impacts du dérèglement climatique, les décisions qui sortiront de cet atelier s’annoncent déterminantes. Elles traceront la voie vers une CDN 3.0 ambitieuse, crédible et porteuse pour l’avenir, renforçant la résilience du Niger et consolidant son rôle au sein de la communauté internationale.

Moustapha Siddo (actuniger.com)