Café de presse à Niamey : l’UNICEF et le ministère de la Santé mobilisent pour l’allaitement exclusif

Dans une ambiance conviviale mais studieuse, l’UNICEF Niger a réuni, mardi 12 août 2025, journalistes et responsables du ministère de la Santé pour un café de presse dédié à l’allaitement maternel. Au cœur des échanges, un constat choc : si 96,6 % des mères nigériennes allaitent, seules 21,8 % pratiquent l’allaitement exclusif durant les six premiers mois, loin des 50 % visés par l’OMS. Organisé dans le cadre de la 28e Semaine mondiale de l’allaitement maternel, sur le thème « Prioriser l’allaitement : tisser des réseaux de soutien solides », l’événement visait à renforcer le dialogue entre experts de la nutrition et médias pour promouvoir cette pratique vitale à tous les niveaux – familial, communautaire et institutionnel.

Autour de la table, Mme Djanabou Mahondé, Représentante de l’UNICEF au Niger, entourée de son équipe, côtoyait les responsables du ministère de la Santé, dont Dr Aboubacar Mahamadou, Directeur de la Nutrition, et Dr Ibrahim Attimou Assalama, Cheffe du service ANJE. Les médias étaient également au rendez-vous : le Directeur général du groupe KM Media, éditeur du site ActuNiger.com, ainsi que des représentants de Bonferey, Tambara, ONEP, TV Sahel et Africable TV, avaient répondu présent à l’invitation de l’agence onusienne.

Pour Djanabou Mahondé, Représentante de l’UNICEF au Niger, le message est clair : « L’allaitement maternel, et surtout l’allaitement exclusif les six premiers mois, sauve des vies. C’est le premier vaccin d’un enfant ».

Elle rappelle que ce geste simple apporte tous les nutriments essentiels à la survie et au développement du nourrisson, tout en le protégeant contre de nombreuses maladies. Mais le constat est préoccupant : au Niger, seuls 21,8 % des enfants de moins de six mois bénéficient d’un allaitement exclusif, loin de l’objectif de 60 % d’ici 2030.

Selon Mme Mahondé, les obstacles sont multiples : introduction précoce d’eau ou d’autres aliments, manque d’accompagnement des mères, difficultés d’accès aux structures de santé. « La malnutrition est un problème global, qui affecte durablement le développement cognitif et économique des enfants », a-t-elle souligné, insistant aussi sur l’intérêt économique : chaque 600 F CFA investis dans l’allaitement permettrait d’économiser près de 21 000 F CFA en soins de santé.

Un constat que partage pleinement le ministère de la Santé.  Le Dr Aboubacar Mahamadou, Directeur de la Nutrition au ministère de la Santé, a enfoncé le clou : « L’allaitement maternel donne le meilleur départ à un enfant. Mais au Niger, malgré le fait que 96,6 % des mères allaitent, la pratique reste souvent non optimale. »

Il déplore que 40,6 % des nourrissons reçoivent de l’eau avant six mois, ce qui réduit fortement les bénéfices de l’allaitement exclusif. Le démarrage précoce, dans l’heure suivant la naissance, reste également en deçà des attentes.

Pour le ministère, la clé réside dans un engagement collectif : familles, communautés, professionnels de santé, décideurs, société civile et médias. « Des interventions ponctuelles ne suffisent pas ; nous devons inscrire l’action dans la durée », a rappelé le responsable, citant le ministre de la Santé.

Au-delà des chiffres, l’UNICEF et ses partenaires plaident pour un véritable environnement propice : soutien psychologique et logistique aux mères, campagnes de sensibilisation ciblées, formations pour les agents de santé et mobilisation de relais communautaires.

Car, rappelle Djanabou Mahondé, « soutenir l’allaitement, c’est investir dans la santé, l’éducation et l’avenir du pays ».

Tout au long de la matinée, journalistes et techniciens du ministère ont pu échanger librement, poser des questions pointues et recueillir des données précises pour alimenter leurs contenus. L’initiative illustre la volonté de l’UNICEF et du gouvernement de faire des médias un maillon stratégique dans la promotion d’une pratique simple, gratuite et salvatrice. 

Abdoulkarim (actuniger.com)