Maradi : l’Université Dan Dicko Dankoulodo suspend l’enseignant-chercheur visé par de graves accusations sexuelles
Par arrêté n°00056 signé ce lundi 11 août 2025, le Recteur de l’UDDM, Pr Elhadji Gounga Mahamadou, a suspendu le Dr Saidou Hassidou, Maître de Conférences à la Faculté des Sciences et Techniques, accusé d’attouchements sexuels et de violences aggravées sur un étudiant. Déjà placé sous mandat d’arrêt et incarcéré à la prison civile de Maradi, l’enseignant-chercheur est écarté de ses fonctions, tout en conservant la moitié de son traitement et la totalité de ses allocations familiales, conformément à l’article 12-3 de la loi n°2020-032.
L’arrêté rectoral, publié moins de 48 heures après la montée de la colère sur le campus, fait suite à la constitution d’une commission disciplinaire indépendante. Cette instance, selon l’administration, devra « faire toute la lumière sur l’affaire dans le respect des droits de toutes les parties, mais avec la rigueur morale qu’exige la gravité des faits dénoncés ».
Le même jour, le tribunal de Maradi a délivré un mandat d’arrêt contre le Dr Saidou Hassidou, qui a été immédiatement placé à la prison civile de Maradi, en attente d’un procès. Cette décision tranche avec la libération, quelques jours plus tôt, de l’enseignant après une brève comparution, décision qui avait suscité l’ire de l’Union des Étudiants Nigériens à l’Université de Maradi (UENUM).
Dans un communiqué ferme, le Comité Exécutif de l’UENUM a salué la « promptitude » de la réaction administrative et judiciaire, tout en réaffirmant son engagement à défendre les droits et la dignité des étudiants. L’organisation parle d’« une barbarie intolérable » et appelle à ce que l’Université redevienne un « sanctuaire du savoir et non un terrain d’abus ».
Cette affaire éclate alors que l’UDDM est encore sous le choc du meurtre non élucidé d’un étudiant, survenu le 16 juillet. Deux drames en moins d’un mois, qui ravivent les interrogations sur la sécurité et la gouvernance dans les institutions académiques.
Le dossier, désormais entre les mains de la justice, pourrait faire jurisprudence dans la lutte contre les violences sexuelles et le harcèlement dans les milieux universitaires au Niger. Pour de nombreux observateurs, il s’agit aussi d’un test pour la réforme annoncée de l’enseignement supérieur et la restauration de la confiance entre enseignants, étudiants et administration.
En attendant, le campus de Maradi reste sous haute tension, partagé entre soulagement face aux premières sanctions et exigence d’une transparence totale sur l’issue de l’affaire.
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