Zinder : la représentante de l’UNICEF tire un bilan lucide et encourageant après cinq jours de mission
Cinq jours intenses. Cinq jours à arpenter les centres de santé, à dialoguer avec les sultans, à écouter les jeunes et à évaluer sur le terrain l'impact des programmes de coopération. La visite de travail de Djanabou Mahondé, Représentante résidente de l’UNICEF au Niger, dans la région de Zinder du 28 juillet au 1er août 2025, a permis de dresser un état des lieux des avancées et des défis persistants en matière de santé, d’éducation et de protection de l’enfance, tout en réaffirmant l’engagement de son institution aux côtés des autorités locales pour améliorer les conditions de vie des enfants, des jeunes et des femmes du Damagaram.
Dès le premier jour, la délégation conduite par Mme Mahondé a engagé un dialogue ouvert avec les autorités administratives et coutumières, notamment le gouverneur de Zinder, les sultans et les chefs de cantons. Ces échanges ont permis de faire un état des lieux de la coopération entre l’UNICEF et la région, de saluer les avancées enregistrées, mais aussi d’identifier les défis persistants.
« Nous avons été très marqués par les progrès observés dans les structures sanitaires visitées à Kanché, Mirriah, Magaria et Matameye, notamment en matière de réduction des décès maternels et néonataux ainsi que dans la couverture vaccinale », a confié Mme Mahondé.
Elle a particulièrement salué le rôle essentiel des relais communautaires dans la sensibilisation, la prévention et l’accompagnement des familles, preuve d’un tissu social engagé dans la promotion de la santé publique.
Au-delà du secteur de la santé, la Représentante Résidente de l’UNICEF a tenu à souligner l’implication remarquable des communautés dans la lutte contre les fléaux sociaux, notamment les mariages précoces. « À travers les échanges directs avec les femmes, les jeunes, les chefs coutumiers et religieux, nous avons mesuré le degré d’engagement local à protéger les droits des filles, à promouvoir leur éducation et à garantir leur épanouissement », a-t-elle déclaré.
Autre point marquant de la mission : les initiatives en matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement. Des mini-adductions d’eau, mises en place avec l’appui de l’UNICEF, permettent aujourd’hui à des communautés d’accéder à une ressource vitale dans de meilleures conditions. Mme Mahondé a aussi salué les efforts des comités locaux et des opérateurs économiques, qui travaillent à renforcer l’assainissement à travers des mécanismes de gestion durables et l’utilisation du marketing social.
À Mirriah, la délégation a eu une rencontre mémorable avec les jeunes engagés, notamment les membres du réseau U-Report. Ces jeunes, formés à la citoyenneté active, à la sensibilisation et à l’engagement communautaire, sont devenus de véritables acteurs du développement local. Toutefois, ils ont exprimé le besoin d’adapter les modules de formation à leurs réalités locales. En réponse, l’UNICEF s’est engagé à co-créer de nouveaux contenus avec eux pour favoriser leur autonomisation économique, notamment à travers l’entrepreneuriat.
La mission a aussi été l’occasion d’aborder la problématique sensible de la mobilité et de la migration des enfants. Des témoignages poignants d’enfants revenus après des expériences migratoires difficiles ont permis de comprendre les risques encourus et l’importance des mécanismes de réinsertion. Pour Mme Mahondé, une approche holistique est impérative : prévention, accompagnement psychosocial, éducation et perspectives d’avenir.
Au terme de cette mission intense, Mme Djanabou Mahondé a tenu à remercier l’ensemble des autorités administratives, préfectorales, coutumières et religieuses pour leur accueil et leur engagement sans faille aux côtés de l’UNICEF.
« Nous repartons confiants, motivés, et plus engagés que jamais à continuer de travailler main dans la main avec les communautés de Zinder, pour que chaque fille, chaque garçon, puisse grandir en sécurité, en bonne santé et avec espoir », a-t-elle conclu.
Cette visite de terrain, bien plus qu’une tournée protocolaire, aura permis de renforcer les liens entre l’UNICEF et les acteurs locaux, mais surtout de mettre en lumière les efforts collectifs en faveur des droits des enfants dans l’une des régions les plus vastes et peuplées du Niger. Une dynamique à entretenir, pour que les promesses du Damagaram se traduisent en réalité pour chaque enfant.
