Agadez : 14 milliards de FCFA de drogues partent en fumée dans une incinération spectaculaire

Agadez, 1er juillet 2025 – Un brasier contre le fléau. Ce mardi matin, le site habituel d’incinération des produits prohibés d’Agadez a servi de théâtre à une opération coup-de-poing symbolique : la destruction par le feu de 14 milliards de FCFA de drogues saisies par les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ces huit derniers mois. Une opération supervisée par le Gouverneur de la région, le Général de Division Ibra Boulama Issa, en présence du Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance d’Agadez et de plusieurs responsables civils et militaires.

Sur le site habituel d’incinération, à 11h ce mardi, les flammes ont réduit en cendres des centaines de kilos de stupéfiants et psychotropes divers, illustrant les efforts intenses menés par les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) dans ce carrefour stratégique du Sahel.

Un arsenal de stupéfiants d’une valeur de 14 milliards réduit en cendres

Sous le regard attentif du Procureur de la République et des autorités présentes, un véritable arsenal de drogues a été réduit en cendres.

Les substances incinérées représentent le résultat de huit mois d'opérations menées avec détermination par les FDS d'Agadez. La diversité et les quantités saisies révèlent la sophistication croissante des réseaux de trafic opérant dans la région. Les forces de sécurité ont intercepté un véritable arsenal pharmacologique comprenant :

Cannabis et dérivés : La drogue traditionnelle domine les saisies avec 394,5 boules, 86,5 briques, 894 cornets, 4 763,29 grammes sous diverses formes, ainsi que 5 boules de chanvre indien.

Médicaments détournés : L'ampleur du trafic de médicaments psychotropes interpelle particulièrement. Le Tramadol, cet antalgique devenu la "drogue du pauvre" en Afrique de l'Ouest, représente 16 236,5 comprimés. L'Exol totalise 76 505 comprimés, tandis que le Diazepam atteint 33 652 comprimés. Le Prégabalin, antiépileptique prisé des toxicomanes, constitue la saisie la plus importante avec plus de 500 000 unités sous différentes formes, incluant 479 280 capsules IP 300mg.

Drogues dures : Les forces ont également saisi 9 cornets d'héroïne, 9 cornets de crack, 37 comprimés de Rohypnol et 7 paquets de Rizala.

Cocaïne : La découverte la plus alarmante concerne 170 boulettes pesant 3,105 kg et 99 palettes totalisant 171,5 kg de cocaïne.

La valeur marchande estimée à 14 milliards de francs CFA équivaut au budget annuel de plusieurs ministères, illustrant l'enjeu économique colossal que représente ce trafic pour les organisations criminelles. Cette somme souligne également l'impact dévastateur que ces substances auraient pu avoir sur la santé publique et la sécurité si elles avaient atteint leur destination finale. Chaque dose interceptée représente un potentiel consommateur préservé et une source de financement tarie pour les réseaux criminels.

Reconnaissance officielle et appel à la mobilisation citoyenne

Les autorités administratives et judiciaires ont saisi cette occasion pour saluer publiquement l'efficacité remarquable des Forces de Défense et de Sécurité. Cette reconnaissance intervient dans un contexte où la région d'Agadez fait face à des défis sécuritaires multiples, entre menaces terroristes, trafics divers et migration clandestine.

Au-delà des félicitations, un appel pressant a été lancé à la population locale. Les autorités ont souligné que la collaboration entre citoyens et forces de sécurité s'avère cruciale dans une région aux dimensions continentales, où les vastes étendues désertiques offrent de nombreuses cachettes aux trafiquants. Cette mobilisation citoyenne constitue un maillon essentiel de la chaîne de sécurité, chaque information pouvant faire la différence dans cette guerre contre les barons de la drogue.

Cette cérémonie d’incinération n’est pas seulement un acte symbolique ; elle marque une avancée concrète dans la lutte contre l’économie criminelle dans le Sahara central, où Agadez est souvent un point de transit majeur.

Carrefour migratoire, zone d’orpaillage artisanal, corridor de passage vers le nord, la région d’Agadez fait face à de multiples défis sécuritaires. Les autorités nigériennes entendent y maintenir une vigilance de tous les instants pour empêcher le Sahel de devenir une plaque tournante de la criminalité transnationale organisée.

Abdoulkarim (actuniger.com)