Nigeria : fermeture des écoles et enlèvements en série, l’insécurité frappe élèves et enseignants

Le Nigeria traverse une nouvelle vague d’insécurité qui touche directement le secteur éducatif. Cette semaine, plusieurs États ont annoncé la fermeture de tous les établissements scolaires, après une série d’attaques et d’enlèvements ciblant élèves et personnel éducatif dans le nord et le centre du pays.
Dans l’État de Katsina, toutes les écoles primaires et secondaires ont été fermées, après plusieurs agressions visant des élèves. Dans l’État du Niger, un nouvel enlèvement a frappé la communauté éducative : dans la nuit de jeudi à vendredi, des hommes armés ont fait irruption à l’école catholique St. Mary, dans la zone d’Agwara, entre 01h00 et 03h00 du matin. Un agent de sécurité a été tué lors de l’attaque, tandis que le nombre exact d’élèves et d’enseignants enlevés reste encore inconnu, selon Abubakar Usman, secrétaire du gouvernement de l’État. Le diocèse de Kontagora a confirmé la mort du garde et la gravité de l’incident.
Ces événements surviennent dans un contexte de recrudescence de la violence contre les écoles, particulièrement dans le nord-ouest et le centre du pays. La semaine dernière, 25 lycéennes avaient été kidnappées dans un internat de l’État de Kebbi, au cours d’une attaque au cours de laquelle un employé de l’établissement a été tué.
Les autorités nigérianes attribuent ces violences à des groupes criminels armés, qualifiés de « bandits », actifs dans ces régions depuis plusieurs années. Les enlèvements de masse à des fins de rançon rappellent également le rapt historique de près de 270 lycéennes à Chibok en 2014, perpétré par le groupe jihadiste Boko Haram, qui avait profondément marqué le pays et la communauté internationale.
Face à cette situation critique, le président Bola Tinubu a annulé ses déplacements internationaux et placé les forces de sécurité en alerte maximale. Il sera représenté au sommet du G20 en Afrique du Sud par son vice-président, Kashim Shettima. Dans un communiqué, le président a appelé les agences de sécurité à intensifier leurs opérations afin de retrouver les victimes et a exhorté les populations locales à collaborer pour prévenir de nouvelles attaques.
L’escalade de ces violences contre les écoles met à rude épreuve le droit à l’éducation et la sécurité des enfants et enseignants au Nigeria, et relance le débat sur la capacité des autorités à protéger les citoyens dans les régions les plus exposées à l’insécurité.



