Niamey : huit membres d’un réseau de voleurs de câbles de Niger Telecom arrêtés par la Police judiciaire

Huit personnes ont été interpellées et présentées ce lundi 15 décembre à Niamey, à la suite du démantèlement par la Direction de la Police judiciaire (DPJ) d’un réseau spécialisé dans le vol et le recel de câbles de Niger Telecom. L’enquête, ouverte après plusieurs vols répétés, dont celui ayant interrompu la ligne reliant la RTN à ses stations régionales, a permis de remonter l’ensemble de la filière et de mettre hors d’état de nuire les auteurs de ces actes.

L’affaire trouve son origine dans plusieurs vols répétés visant les installations de l’opérateur public de télécommunications à Niamey. Le plus marquant remonte à la nuit du 11 au 12 novembre 2025, lorsque des câbles de la ligne reliant la Radiotélévision du Niger (RTN) à ses stations régionales ont été sectionnés. L’incident avait entraîné une rupture du signal, affectant la diffusion des programmes et suscitant une vive inquiétude.

Face à la recrudescence de ces actes, la DPJ a ouvert une enquête afin d’identifier les auteurs de ces vols nocturnes. En étroite collaboration avec les autres services de sécurité de la ville, les enquêteurs sont parvenus à interpeller deux individus pris en flagrant délit alors qu’ils s’attaquaient à des câbles de Niger Telecom. Placés en garde à vue, ces premiers suspects ont permis de remonter progressivement la filière.

Les investigations approfondies ont révélé l’existence d’un réseau structuré, comprenant non seulement des voleurs, mais aussi des receleurs chargés de l’écoulement du butin. Parmi les personnes identifiées figurent également des individus de nationalités étrangères. Au total, huit suspects ont été interpellés puis déférés devant le parquet du Tribunal de grande instance hors classe de Niamey.

Ils devront répondre de plusieurs chefs d’accusation lourds : vol de nuit en réunion, destruction de biens publics, recel et association de malfaiteurs. Selon l’évaluation fournie par Niger Telecom, le préjudice financier causé par ces agissements s’élève à 14 789 701 francs CFA.

D’après les éléments de l’enquête, le mode opératoire du réseau était bien rodé. Les membres ciblaient des installations situées dans des zones peu fréquentées, intervenaient tard dans la nuit pour sectionner les câbles, puis les brûlaient afin d’en extraire le cuivre. Ce métal était ensuite vendu à des receleurs qui, après en avoir accumulé une quantité suffisante, l’exportaient vers un pays voisin.

Au-delà de l’arrestation des suspects, la DPJ insiste sur le rôle crucial de la population dans la lutte contre ce type de criminalité. Elle appelle les citoyens à faire preuve de vigilance et à signaler tout comportement suspect. Un message clair, résumé par cette formule sans équivoque :
« S’abstenir de dénoncer un délinquant, c’est créer les conditions de sa propre insécurité. »