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Massaoudou Ibrahim

Entré en vigueur depuis le 1er avril 2003, l'accord de Cotonou entre l'UE et 79 pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) a pour objectifs :

  1. de rétablir les équilibres macro-économiques,
  2. de développer le secteur privé,
  3. d'améliorer les services sociaux,
  4. de favoriser l'intégration régionale,
  5. de promouvoir l'égalité des chances hommes-femmes,
  6. de protéger l'environnement et
  7. d'abolir de manière progressive et réciproque les entraves aux échanges commerciaux.

L’accord de Cotonou comprend cinq axes.

  1. En conformité avec les prescriptions de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), il vise désormais prioritairement à intégrer les pays ACP dans l’économie mondiale en libéralisant les échanges. L’accord met notamment fin au Stabex et au Sysmin, mécanismes de stabilisation des prix qui garantissaient les recettes des exportations des pays ACP pour les produits agricoles (Stabex) et pour les produits miniers (Sysmin), du moins sous les formes qui étaient les leurs depuis 1975.
  2. L’aide n’est plus automatique et dépend de la réalisation de performances (réformes institutionnelles, utilisation des ressources, réduction de la pauvreté, mesures de développement durable…). Chaque pays dispose d’une enveloppe qui couvre l’aide programmée sur la base d’une stratégie de coopération nationale (SCN). L'aide se voit ainsi conditionnée.
  3. La lutte contre la pauvreté, objectif central de l’accord, mêle les dimensions politiques (coopération régionale), économiques (développement du secteur privé, réformes structurelles et sectorielles), sociales (jeunes, égalité des chances), culturelles et environnementales de chaque pays.
  4. Les populations concernées doivent être informées et consultées afin d’accroître la participation des acteurs économiques, sociaux et associatifs locaux à la mise en œuvre des projets.
  5. Un « dialogue politique » est prévu sur toutes les questions d’intérêt mutuel, aussi bien au niveau national, régional ou du groupe ACP. Des procédures sont instituées en cas de violation des droits de l’homme ou de corruption, notamment la suspension de l’aide.

L'accord de Cotonou qui régit actuellement les relations UE-ACP doit expirer en 2020 et les négociations politiques sur un nouveau partenariat ACP-UE ont été lancées à New York le 28 septembre 2018. Depuis la mi-octobre, les travaux techniques, organisés en cinq sessions spécifiques, se sont principalement concentrés sur ce que l'on appelle le socle commun au niveau Accord UE-ACP. Il contient les valeurs et les principes qui rassemblent l'UE et les pays ACP. Il indique également les domaines stratégiques prioritaires sur lesquels les deux parties ont l'intention de travailler ensemble.

Dans le futur accord, trois piliers régionaux orientés vers l'action et axés sur les besoins spécifiques de chaque région viendront s'ajouter à la base de l'accord. Dans le cadre du futur partenariat, l'UE et les pays ACP chercheront à renforcer leur coopération politique sur la scène mondiale.

Le Conseil des ministres ACP s'est réuni le mercredi 12 décembre 2018 pour faire le point sur le processus de négociation. Les ministres ont fait observer que la prochaine étape du processus était exigeante et exigerait souplesse et convergence de la part des deux parties.

Le négociateur en chef ACP et président du groupe ministériel central de négociation, qui est également le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de l'Intégration africaine du Togo, le professeur Robert Dussey, a déclaré : "Je suis fier des réalisations enregistrées en peu de temps depuis le début des négociations. L'esprit positif manifesté par les deux parties est très encourageant et extrêmement utile pour parvenir à un résultat significatif lors du prochain cycle."

Le 14 décembre 2018 à Bruxelles, les deux négociateurs en chef se sont rencontrés pour faire le point sur les progrès réalisés et discuter des prochaines étapes. Les rencontres ont conduit à une large convergence sur les progrès substantiels réalisés mais également la structure du futur accord et les priorités stratégiques.

Parlant des prochaines étapes, les pourparlers s'intensifient pendant ce mois de janvier 2019. Le deuxième cycle de négociations techniques devrait se dérouler sur une période de trois mois. Pendant ce temps, l'UE et les pays ACP commenceront à rédiger l'accord sur les priorités convenues.

C’est au rang de ces priorités qu’il faut inscrire le Projet de création de la monnaie unique de la CEDEAO. Ainsi donc, outre le renforcement de la coopération politique sur la scène mondiale, il faudrait nécessairement renforcer la coopération économique comme une priorité qui importe beaucoup à la région africaine.

Création d’une monnaie unique en 2020, ce qui a été fait et ce qui reste à faire.

Le 21 février 2018 à Accra lors de la 5ème réunion de la Task-force,  les Chefs d’Etat de la CEDEAO ont réaffirmé leur intention de créer à l’horizon 2020, une monnaie unique, dénommé, "Eco ". Cette idée est née d’un constat fait de longue date contre le système du Franc CFA par des dirigeants et économistes africains rejoints par de nombreuses Organisations de la Société Civile africaines.

Le Franc CFA ou Franc des Colonies Françaises d’Afrique est créé par décret du Général de Gaulle le 26 décembre 1945 et imprimé à Chamalières en France. Il est géré par le trésor français. De sa création à nos jours, plusieurs accords de coopération économique et monétaire ont été signés entre les pays africains de la zone franc et la France.

En somme, ces accords contraignants traduisent une certaine forme d’asservissement des économies africaines en faveur du trésor français qui détient 50% des réserves de nos pays dans des comptes dit d’opération.

Il semble que ces accords sont la principale cause des barrières commerciales et monétaires (y comprise la convertibilité du Franc CFA), parce qu’ils rendent élevés les coûts des transactions et par conséquent ils freinent le développement des activités économiques et maintiennent le niveau de vie des habitants (pouvoir d’achat) dans une précarité sans égale. Les conséquences de cette politique colonialiste sont l’appauvrissement des populations africaines, la faible industrialisation, la pauvreté, le chômage et l’émigration vers l’Europe.

En plus, la France exploite depuis plus de 50 ans les ressources naturelles et minières africaines, sans être capable de promouvoir le développement de ses anciennes colonies : les infrastructures routières, sanitaires, éducatives et autres sont très insuffisantes par rapport aux besoins réels des populations.

L’une des alternatives c’est de se libérer du F CFA et de créer une Union monétaire dans l’espace CEDEAO. La création de cette union doit passer préalablement par une convergence des économies de la région, avec des critères à respecter, tels qu’un déficit public ne dépassant pas 3 % du PIB et un taux d’inflation inférieur ou égal à 5 %.

Parmi les nouveautés figurent notamment "le recentrage et la réduction des critères de convergence de onze à six", ainsi que "la création d’un Institut monétaire de la CEDEAO en 2018, pour fédérer et rationaliser les multiples institutions existantes", d’après les déclarations de Mahamadou Issoufou selon lequel, dès 2018, un institut monétaire commun à l'espace CEDEAO devrait voir le jour. Rappelons que le PIB de la CEDEAO est estimé à 628 milliards de dollars avec une population de 350 millions d'habitants.

Mais au-delà de cette volonté affichée, il reste beaucoup de questions à résoudre, car des incertitudes demeurent. C’est le Nigéria qui exprime les plus vives inquiétudes. Le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria a rappelé la position du président Muhammad Buhari : « la convergence des économies n'est pas suffisante et les objectifs en termes d'inflation sont irréalistes ».

A mon avis il faut renégocier les accords de coopération économique et monétaire avec la France, c’est pourquoi, le processus de révision de l’Accord entre les Etats ACP et l’UE est une occasion à ne pas rater. Non seulement, les Etats ACP doivent être économiquement et financièrement moins dépendants de l’UE, comme les questions de sécurité et de développement se posent avec acuité, mais aussi la diversification de nos relations avec le reste du monde ne doit souffrir d’aucune condition contraignante à nos valeurs humaines universelles. Nous avons besoin de promouvoir des Partenariats Public Privé pour créer des entreprises, mettre en valeur nos ressources naturelles, créer des emplois, sortir de la pauvreté. Mais, il faut que nous restions unis et soudés sur nos objectifs communs de développement.

  1. MASSAOUDOU IBRAHIM

Consultant Gouvernance démocratique, Paix, Stabilité et la lutte contre l’extrémisme violent. Email : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.



Commentaires

1
karjum
5 années ya
Il faut compl
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1
Kalangou
5 années ya
Belle contribution
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1
Wone
5 années ya
Bonne analyse grand Soliste !!!
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