Niamey : un ressortissant américain enlevé en plein quartier résidentiel
Dans la nuit du mardi 21 au mercredi 22 octobre, un ressortissant américain a été kidnappé à son domicile du quartier Château 1, en plein centre de la capitale nigérienne. L’homme, identifié comme Kevin R., pilote humanitaire âgé de 48 ans, travaillait pour une mission évangélique opérant au Niger. Selon les premières informations recueillies auprès de sources sécuritaires, trois hommes armés ont fait irruption vers 2 h 30 du matin dans la résidence du pilote, située à quelques centaines de mètres seulement du palais présidentiel et du grand hôtel Bravia — une zone réputée parmi les plus sûres du pays. Les assaillants ont enlevé leur victime avant de disparaître sans laisser de trace.
Les motivations et l’identité des ravisseurs restent inconnues. Aucune revendication n’a été formulée jusqu’à présent. Les forces de sécurité nigériennes ont été immédiatement déployées, tandis que les services chargés de la protection des ressortissants étrangers coordonnent les recherches. Une source diplomatique régionale évoque la possibilité que les ravisseurs se dirigent vers la frontière malienne, zone connue pour la présence de groupes armés et de trafiquants.
L’homme enlevé serait affilié à l’organisation chrétienne évangélique SIM (Société Internationale Missionnaire), active depuis plusieurs années au Niger. L’ONG intervient notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’accès à l’eau potable, souvent dans des régions vulnérables.
Cet enlèvement en plein cœur de Niamey ravive un douloureux souvenir : celui des deux jeunes Français enlevés en 2011 au restaurant Le Toulousain, toujours dans la capitale, par des éléments d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Les deux otages avaient trouvé la mort lors d’une opération de sauvetage.
Ces dernières années, les enlèvements d’étrangers se sont multipliés au Niger, particulièrement dans le nord et l’ouest du pays. En avril dernier, une Suissesse et une Autrichienne ont été capturées à Agadez, tandis que cinq travailleurs indiens ont été pris en otage dans la région de Tillabéri. Ces zones sont régulièrement ciblées par les groupes liés à l’État islamique au Sahel (EIS) ou au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM).
Ibrahim Issa (actuniger.com)
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