Écoles récalcitrantes : une semaine pour obéir ou fermer
Alors que les élèves s’apprêtent à faire leur retour en classe ce mercredi 15 octobre, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Abdoulaye Seydou, a adressé un avertissement sans équivoque aux directeurs d’écoles récalcitrants. Lors d’un point de presse tenu en ce jour de veille de rentrée, le ministre a dévoilé les conclusions d’une enquête nationale sur le respect de la baisse de 20 % des frais de scolarité dans les établissements publics et privés, une mesure phare du gouvernement pour lutter contre la vie chère. Le bilan est sans appel : malgré les mises en garde, plusieurs établissements privés et publics à volet privé ont choisi de contourner la loi. Les établissements récalcitrants disposent désormais d’un délai d’une semaine pour se mettre en conformité. Passé ce délai, le ministère procédera sans hésitation à leur fermeture définitive.
Dans son intervention, le ministre Abdoulaye Seydou a tenu à replacer cette décision dans le contexte plus large des réformes économiques et sociales engagées depuis juillet 2023. « Le Président de la République, dans son souci constant de rétablir la justice sociale, a pris plusieurs mesures fortes pour soulager les ménages », a-t-il rappelé. Parmi celles-ci figurent la régulation du marché des produits de grande consommation, la réduction des prix à la pompe du gasoil et de l’essence, la subvention du gaz domestique, la baisse de 50 % des tarifs des soins de santé publics ou encore la diminution du prix de la tonne de ciment gris.
La réduction de 20 % des frais de scolarité s’inscrit dans cette même logique. Elle vise à rendre l’éducation plus accessible aux familles nigériennes, tout en obligeant les établissements privés à participer à l’effort collectif de solidarité nationale.
Ultimatum d’une semaine pour 35 écoles en infraction
Selon les données communiquées, les services du ministère ont enregistré 103 plaintes à travers le pays. Ces plaintes concernent 35 établissements répartis entre Niamey, Zinder, Maradi, Agadez et d’autres localités comme Arlit ou Doutchi.
Les infractions relevées sont multiples : non-application du décret, contournement de la mesure par la création de nouvelles rubriques, augmentations déguisées, ou encore application partielle de la réduction sur certaines catégories d’élèves.
« Si l’écrasante majorité des établissements respectent la loi, il subsiste une minorité récalcitrante qui tente de ruser avec les textes. Ceux-là s’exposent à la fermeture immédiate », a prévenu le ministre.
Face à ces manquements, la tolérance est nulle. Le ministre a rappelé avec force l’article 2 du décret 2025-391 du 18 juillet 2025, qui stipule que le non-respect des dispositions « entraîne la fermeture de l’établissement ». « Le décret est strict et clair à ce niveau-là, et il va donc s’appliquer sans faiblesse », a-t-il martelé.
Un ultimatum d’une semaine a été donné aux 35 établissements identifiés comme étant toujours en infraction. Passé ce délai, la liste définitive sera transmise aux structures compétentes « en vue du retrait de leur agrément et, conséquemment, de la fermeture des dits établissements ». Le ministre a précisé que les services techniques étaient d’ores et déjà en contact avec les concernés, évitant une publication publique de leurs noms pour leur laisser une dernière chance de se conformer à la loi.
Concernant les établissements publics dotés de volets privés – tels que les écoles nationales de santé ou les lycées professionnels – des circulaires de clarification seront émises pour garantir une application uniforme du décret.
Avertissement étendu aux autres secteurs
Au-delà du secteur éducatif, Abdoulaye Seydou a profité de ce point de presse pour mettre en garde l’ensemble des acteurs économiques, notamment ceux du secteur informel. Il a dénoncé les pratiques de spéculation sur des produits subventionnés par l’État, comme le ciment ou le gaz.
« Vendre ou acheter au-dessus des prix fixés est un acte de rébellion contre la loi. Celui qui achète au-delà du prix indiqué est aussi fautif. (…) Les sanctions ne viseront pas seulement les vendeurs, mais aussi les acheteurs complices », a-t-il averti, annonçant des « mesures pénales » et des amendes contre ces « complices, passifs ou actifs ».
Alors que la cloche de la rentrée va bientôt sonner, le message du gouvernement est clair : la politique de soulagement des ménages n’est pas négociable. La fermeture d’écoles, une mesure radicale, montre la détermination des autorités à faire plier les récalcitrants, quels qu’ils soient.
En livrant ces conclusions à la veille de la rentrée scolaire, le gouvernement réaffirme sa détermination à faire respecter les mesures prises pour améliorer le pouvoir d’achat des citoyens.
Le message est clair : l’État n’entend pas tolérer les entorses à ses décisions, surtout lorsqu’elles touchent à l’éducation et à la vie quotidienne des familles.
« L’application de cette mesure ne saurait souffrir d’aucune ambiguïté », a conclu le ministre Abdoulaye Seydou, soulignant que la refondation engagée par les autorités ne se fera pas au détriment du peuple, mais pour lui.
Abdoulkarim (actuniger.com)
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