Journée Internationale de la Fille 2025 : célébrer le leadership et l’autonomisation des filles du Niger
Le Palais des Congrès de Niamey a vibré ce samedi 11 octobre 2025, à l’occasion de la Journée internationale de la Fille (JIF), sous le thème « La fille que je suis, le changement que j’apporte : les filles en première ligne des crises ». Sous le leadership du Ministère de la Population, de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, avec l’appui de l’UNICEF et de plusieurs partenaires, cette édition a célébré le leadership et l’autonomisation des filles, réunissant autorités, organisations et jeunes filles autour de l’objectif de promouvoir leurs droits, leur protection et leur rôle essentiel dans le développement durable du Niger.
Au-delà des discours, l’événement visait à sensibiliser la communauté nationale et internationale sur l’importance d’investir dans les filles, à renforcer le plaidoyer pour leur éducation, leur protection et leur autonomisation, et à susciter un engagement collectif durable en faveur de leur avenir.
La cérémonie de lancement, présidée par M. Amadou Adamou Garba, Secrétaire général du Ministère de la Population, de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, représentant la ministre Pr Sidikou Ramatou Djermakoye Seyni, s’est déroulée en présence de M. Moussa Saley Zouzou Moctar, Secrétaire général de la région de Niamey, de Mme Kinday Samba, Coordonnatrice résidente a.i. du Système des Nations Unies au Niger, ainsi que de nombreux partenaires techniques et financiers, cadres ministériels, organisations de la société civile, et surtout, d’un public jeune et enthousiaste, composé majoritairement de filles venues de divers horizons.
Un thème fort et d’actualité : “La fille que je suis, le changement que j’apporte : les filles en première ligne des crises”
Cette édition 2025 se distingue par la profondeur de son message. À travers ce thème, le monde entier est appelé à reconnaître les filles non seulement comme bénéficiaires de protection, mais comme actrices du changement social et du leadership communautaire, en dépit d’un contexte mondial traversé par les crises humanitaires, sécuritaires, économiques et climatiques.
Dans son allocution d’ouverture, M. Amadou Adamou Garba a rappelé la signification de cette journée instituée en 2011 par la résolution 66/170 de l’Assemblée générale des Nations Unies : « La Journée internationale de la Fille constitue chaque année une occasion privilégiée de réflexion, de mobilisation et d’action pour lever les obstacles qui entravent la pleine jouissance des droits des filles dans le monde entier », a-t-il déclaré.
Le représentant de la Ministre a insisté sur la nécessité d’une mobilisation collective pour garantir aux filles l’accès à l’éducation, à la santé, à la protection et à l’autonomisation. « En période d’urgence, les vulnérabilités s’accentuent : les tâches domestiques s’alourdissent, l’accès à l’école se réduit, les mariages d’enfants se multiplient. Ces réalités appellent à une action concertée et durable », a-t-il souligné.
Les filles au cœur des politiques publiques nationales
Le haut responsable a également mis en lumière les efforts du gouvernement nigérien sous la conduite du Président de la République, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, et du Premier ministre, Ali Mahamane Lamine Zeine, pour améliorer les conditions de vie des enfants et renforcer les politiques d’inclusion et de protection sociale.
Le ministère de la Population, de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, a-t-il poursuivi, déploie des initiatives concrètes pour favoriser l’autonomisation des filles. Parmi les innovations de cette édition figure une initiative inédite : un Conseil des ministres symbolique animé exclusivement par des filles. Une manière forte de leur offrir une tribune pour s’exprimer, formuler leurs préoccupations et proposer leurs solutions.
« Nous sommes convaincus que l’avenir du Niger se construira avec des filles éduquées, épanouies et responsables. Leur donner les moyens de réaliser leur potentiel, c’est garantir un développement durable, inclusif et équitable », a conclu M. Amadou Adamou Garba avant de déclarer officiellement ouvertes les activités commémoratives.
Les Nations Unies réaffirment leur engagement aux côtés des filles du Niger
Prenant la parole à son tour, Mme Kinday Samba, Coordonnatrice résidente a.i. des Nations Unies, a livré un message empreint de réalisme et d’espoir.
« C’est avec une grande fierté que je m’adresse à vous aujourd’hui pour célébrer la force, la résilience et le leadership des filles du Niger et du monde entier », a-t-elle affirmé.
S’appuyant sur le récent rapport Les Filles inspirent publié par l’UNICEF, ONU-Femmes et Plan International, Mme Samba a dressé un bilan contrasté des progrès réalisés depuis la Déclaration de Beijing : le nombre de filles non scolarisées a diminué de 39 %, mais 122 millions restent encore privées d’école. Dans les pays à faible revenu, neuf filles sur dix n’ont pas accès à Internet, 12 millions deviennent mères chaque année, et plus d’une fille mariée sur quatre subit des violences conjugales.
La représentante onusienne a salué les efforts du Niger dans la scolarisation et la lutte contre les mariages précoces, rappelant toutefois que le chemin reste long. Plus de quatre filles sur dix quittent encore l’école avant la fin du collège, et les inégalités d’accès au numérique et à la formation professionnelle persistent.
Mais elle a également tenu à mettre en lumière le dynamisme et la résilience des filles nigériennes : « Elles sont en première ligne de la paix communautaire, de la lutte contre les violences et de l’innovation technologique. Nous devons les écouter, les soutenir et investir en elles », a-t-elle plaidé, avant de conclure par un message d’encouragement : « Chères filles du Niger, osez rêver, osez parler, osez diriger. Votre voix compte, vos rêves comptent, et le système des Nations Unies restera à vos côtés ».
Niamey réaffirme sa détermination à protéger et à valoriser les filles
De son côté, M. Moussa Saley Zouzou Moctar, Secrétaire général de la région de Niamey, a livré un discours mêlant conviction et appel à l’action.
« La célébration de la Journée internationale de la Fille transcende la simple ritualité annuelle. Elle est une exhortation impérieuse, un rappel incandescent : la protection intégrale des filles n’est pas une option, mais le socle d’une nation résiliente et prospère », a-t-il déclaré sous un tonnerre d’applaudissements.
Saluant la vision du Chef de l’État, il a rappelé les actions menées dans la capitale pour protéger les enfants et moraliser les espaces publics, citant notamment la mise en place de la brigade des mœurs et la fermeture d’établissements contraires à la dignité des jeunes. « Nous déploierons tous les efforts nécessaires pour démanteler les structures dont les effets compromettent l’épanouissement de nos enfants », a-t-il promis, avant de conclure sur une note d’espérance.
En toile de fond de cette journée, un message s’impose avec clarté : le développement du Niger passera nécessairement par l’émancipation et la valorisation de ses filles. Investir dans leur éducation, leur santé et leur leadership, c’est bâtir une société plus juste et plus stable.
Sous les applaudissements nourris du public, le rideau est tombé sur cette cérémonie inaugurale porteuse d’espoir. Mais dans les regards de ces centaines de jeunes filles présentes, brillaient déjà les promesses d’un futur qu’elles entendent bien écrire elles-mêmes — avec confiance, audace et dignité.
