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I Yacouba min

L’ancien ministre et figure politique nigérienne, Ibrahim Yacouba, vit depuis plusieurs semaines une épreuve judiciaire pour le moins déroutante. Accusé d’avoir « commandité par l'entremise d'un intermédiaire des sacrifices humains » auprès d’un marabout aujourd’hui incarcéré, il fait face à des charges lourdes mais dont la consistance s’effrite ; des accusations qui s’effondrent enquête après enquête, confrontation après confrontation.

Tout commence précisément le jeudi 11 septembre 2025 pour Ibrahim Yacouba, lorsqu'il est convoqué par la Police judiciaire. Il croit alors répondre à une simple formalité relevant du suivi des procédures en lien avec les poursuites engagées après le coup d’État du 26 juillet 2023, au cours duquel plusieurs ministres de l’ancien régime, dont lui-même, avaient été arrêtés. Mais à sa grande stupeur, on lui présente une nouvelle accusation : il aurait sollicité des crimes rituels en vue de favoriser son ascension politique. Un nom d’intermédiaire est même avancé.

Mais très vite, les confrontations organisées le jeudi soir, les vendredi et samedi après-midi par les enquêteurs révèlent un trou béant dans l’accusation. Le procès-verbal des auditions révèle des scènes surréalistes, nulle part les accusés ne prononcent nommément le nom de l’ancien ministre Ibrahim Yacouba. Lors des confrontations organisées par les enquêteurs, tant le marabout que le présumé intermédiaire disent catégoriquement ne pas connaître Ibrahim Yacouba. Mieux encore, ils affirment ne jamais l’avoir jamais rencontré, et n’avoir jamais eu de lien avec lui. Aucun lien, de quelque nature n'a été établi entre eux. Absolument aucun. Le ministre est en plein cauchemar.

Ainsi, Les procès-verbaux d’audition innocentent noir sur blanc IYAC. Ce dernier ne comprend pas ce qui lui arrive et demande aux policiers ce qu'il fait dans ce scénario sordide.

Face à une telle vacuité, ses avocats s’attendent à ce que l’affaire soit classée.  Pourtant, contre toute logique, le parquet demande le renvoi du dossier à la PJ, avec pour consigne claire d’impliquer nommément l’ancien ministre Ibrahim Yacouba, selon son avocat sur RFI ! Une décision qui, pour les défenseurs de ce dernier, illustre une volonté manifeste de construire artificiellement un dossier destiné à nuire à un homme politique majeur dans notre pays.

Le 12 septembre à 18h30, malgré cette absence de preuves tangibles, la police choisit de placer Ibrahim Yacouba en garde à vue. Quelques jours plus tard, il est transféré à la prison civile de Ouallam, établissement pénitentiaire éloigné de la capitale où IBRAHIM Yacouba avait déjà passé 452 jours de détention. L’on se souvient qu'à l'époque déjà Ibrahim gardait prison malgré un ordre de libération exécutoire et insusceptible de recours émis par la Chambre de Contrôle.

 

Entre humiliation et sérénité : le combat d’un homme debout !

Au-delà des enjeux judiciaires, c’est une épreuve humaine et morale d’une rare violence que traverse Ibrahim Yacouba. Nul ne peut imaginer la douleur d'un homme gardé en prison pour rien. Être accusé de crimes aussi abjects, sans aucun fondement, est une blessure personnelle profonde, une atteinte à son honneur, à sa dignité, à sa famille. Et pourtant, malgré l’humiliation, malgré l’acharnement et les blessures, l’ancien ministre reste serein et garde sa foi en Dieu. Il nie avec fermeté toute implication et continue de croire en sa vérité.  Dans sa prison , il prie, il lit, il écrit. Il garde l’image d’un homme debout, croyant en la justice divine, quand celle des hommes vacille.

Maître Samna Soumana Daouda son avocat ne cache pas son indignation et son amertume. Il dira dans un communiqué, au soir de l'arrestation de son client : « Je vis l'une des pires expériences de ma carrière. La machination est si évidente, la manipulation si grossière que j'en perds le sommeil ».

L'homme de loi dénonce une instrumentalisation flagrante de la justice, où l’objectif n’est plus de faire la lumière, mais d’éteindre une voix politique gênante :

« Comment peut-on maintenir un homme en prison alors que les accusés disent eux-mêmes ne pas le connaître ? » s’interroge-t-il.

Cette question est d'autant plus légitime que jamais IBRAHIM Yacouba n'a tenté de se soustraire de la justice. Il est à ce jour le seul et unique dignitaire du régime déchu à être rentré volontairement au pays et se mettre à la disposition de la justice. Pour cette affaire en cours, il a été convoqué trois fois de suite avant sa garde à vue et jamais il n'est arrivé même en retard à la convocation de la police. Entre nous, peut-on croire, une seule minute, qu’un homme politique qui "commandite des crimes rituels" puisse se présenter régulièrement devant la police et à maintes reprises ?

Pour nombre d’observateurs, ce dossier illustre une instrumentalisation politicienne de la justice. Car malgré l’absence de preuves tangibles, malgré des confrontations qui innocentent IYAC, la machine judiciaire poursuit sa pression et emprisonne une personne qui n'a aucun lien avec les crimes poursuivis. Une situation qui interroge sur le respect des droits fondamentaux et sur l’indépendance de la justice dans un contexte politique déjà tendu.

À ce stade, aucun élément concret ne relie Ibrahim Yacouba aux crimes attribués au marabout Nourou. Aucun témoignage, aucune preuve matérielle, aucun indice crédible ne vient étayer l’accusation. Et pourtant, l’homme reste privé de sa liberté. Rien ne vaut la liberté d'un homme, c’est un principe universel.

Au Niger, ce dossier est devenu le symbole d’une dérive inquiétante : celle d’une machine judiciaire qui tord le droit et les évidences pour mettre en cage les personnes gênantes.

Dans ce contexte, la libération immédiate d’Ibrahim Yacouba n’est pas seulement une exigence de justice. Elle est une exigence morale au nom de la sacralité de la liberté pour chaque être humain qui n'a rien à se reprocher. La justice doit protéger la vérité et le droit et non détruire sur commande.

C’est un autre test pour l’État de droit au Niger et pour la justice dans notre pays.

Abdoulkarim (actuniger.com)



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