Lutte contre le morcellement du domaine public : le ministre de l’Urbanisme hausse le ton et promet l’application stricte de la loi
Face à la recrudescence des tentatives illégales de morcellement des réserves foncières de l’État, le Ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, le Colonel Abdoul Kadri Amadou Daouda, a effectué ce mercredi 18 juin 2025, une descente inopinée dans le quartier Niamey 2000. Objectif : constater les irrégularités et réaffirmer l’autorité de l’État sur les domaines publics. Accompagné de l’administrateur délégué de la ville de Niamey, le ministre s’est rendu dans le quartier Niamey 2000, précisément dans le lotissement Sary Koubou, sur un espace public de 22 317 m² visé par des tentatives de morcellement clandestin. Sur place, des pancartes ont été posées pour matérialiser la souveraineté de l’État et freiner les velléités d’appropriation illégale.
« C’est pour constater de visu une tentative illégale de morcellement du domaine foncier que nous sommes venus ici. Au-delà des dispositions juridiques, nous exigeons des mesures concrètes », a déclaré le Colonel Abdoul Kadri Amadou Daouda.
Le ton est ferme. Le ministre n’a pas mâché ses mots face à ce qu’il qualifie de « pratiques indélicates » et de « dérives intolérables ». Il a promis une application rigoureuse de la loi, sans exception.
« L’État ne reculera pas. La loi sera appliquée dans toute sa rigueur, qu’il s’agisse d’un citoyen, d’un agent de l’État ou d’un promoteur privé », a-t-il averti.
Saluant la vigilance des habitants de Niamey 2000, qui ont alerté les autorités, le ministre a tenu à rappeler que les domaines de l’État ne sont ni des terres vacantes à conquérir, ni des butins à partager, mais bien des réserves foncières stratégiques pour l’avenir collectif.
Dans une déclaration aux allures de plan d’action, le ministre a annoncé que cette vigilance ne se limitera pas à la capitale : « Ces mesures seront étendues à toutes les régions du pays. Les directions régionales, en coordination avec les collectivités territoriales, devront faire un état des lieux des domaines publics et proposer des actions concrètes pour leur sécurisation ».
Cette sortie ministérielle s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation de la gestion foncière et du cadastre, axe majeur de la lettre de mission reçue par le ministre. Dans un contexte où l’urbanisation croissante s’accompagne de tensions sur le foncier, la sécurisation des réserves publiques devient un enjeu de justice sociale, de planification urbaine et de souveraineté.
Un signal fort est ainsi envoyé à tous les indélicats : le foncier public n’est pas à vendre.