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Niamey dans le noir

Niamey, 21 mai 2025 — La colère monte dans la Zone Fleuve. Depuis plus de deux semaines, les régions de Niamey, Dosso et Tillabéri subissent d’importantes perturbations dans la desserte en électricité, plongeant des milliers de ménages et d’activités économiques dans l’obscurité. Alors que la population espérait enfin un retour progressif à la normale, le dernier communiqué de la NIGELEC, publié tôt ce matin, a au contraire confirmé une dégradation de la situation. En cause : de nouvelles pannes survenues du côté des infrastructures locales, s’ajoutant à la chute, le 7 mai dernier, de plusieurs pylônes de la ligne 330 kV Kainji–Birnin Kebbi, maillon essentiel de l’interconnexion énergétique entre le Niger et le Nigeria.

 

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Mais à cette crise énergétique s’ajoute une autre épreuve terrible : une vague de chaleur accablante, avec des températures qui frôlent, voire dépassent les 45°C en journée. La nuit, loin d’apporter le moindre répit, devient elle aussi insupportable : l’air reste brûlant, étouffant, au point que beaucoup disent avoir l’impression de vivre « comme s’il était 13h en plein soleil » même à minuit.

Insomnie, maladies et désespoir et des factures qui restent salées

Privés de ventilateurs, de climatiseurs et parfois même d’eau fraîche, les habitants suffoquent. Dans les hôpitaux, les patients en soins intensifs, les nourrissons et les personnes âgées sont particulièrement vulnérables. Dans les maisons, les familles dorment à la belle étoile, sur les terrasses ou dans les cours, quand elles en ont les moyens. D’autres passent la nuit debout, à chasser un sommeil impossible sous une chaleur accablante et sans électricité.

« On ne dort ni la nuit, ni le jour. Nos cerveaux cherchent à éclater », se désole un habitant de Goudel.

Autre source de frustration : le maintien, voire l’augmentation, des factures d’électricité en dépit des longues périodes de coupure. « En période normale, je payais 3 000 francs. Ce mois-ci, c’est 15 000, alors qu’on a passé plus de la moitié du temps sans électricité », dénonce une habitante de Niamey.

Des efforts annoncés, mais peu de résultats concrets

La NIGELEC, consciente de l’exaspération populaire, a publié un communiqué pour expliquer la situation. L’entreprise rappelle avoir activé tous ses moyens de production locaux, notamment les nouvelles centrales de Gorou Banda et « Sa Majesté le Roi Mohammed VI », bien que celles-ci soient encore en phase de test. Ces efforts auraient permis de faire grimper temporairement le taux de desserte de 70% à plus de 90%, avec un apport salvateur de 10 MW pour Dosso via une ligne en provenance de Kaduna.

Mais cet équilibre fragile a de nouveau vacillé. Le retrait de l’électricité nigériane à Dosso, suivi de pannes simultanées sur deux groupes de production stratégiques à Gorou Banda et Goudel, a replongé les régions concernées dans une situation critique. Résultat : des coupures fréquentes et prolongées, aussi bien de jour que de nuit.

Des travaux sont en cours côté nigérian, assure-t-on, et une nouvelle centrale testée à Dosso devrait améliorer la situation. Mais la promesse d’un retour à la normale dans "les jours à venir", répétée à chaque communication, ne convainc plus personne.

Si la NIGELEC se veut rassurante, évoquant des réparations en cours côté nigérian par la Transmission Company of Nigeria (TCN), ainsi que la mise en service prochaine d’une nouvelle centrale à Dosso, les populations, elles, n’y croient plus.

Sur les réseaux sociaux, les réactions sont vives, souvent outrées, les messages de détresse, d’indignation et d’ironie amère se multiplient. Beaucoup dénoncent une communication laconique et répétitive et réclament des actes concrets plutôt que des excuses répétées. Certains n’hésitent pas à pointer du doigt l'incohérence politique : « On dépend encore de l’électricité du Nigeria, à qui on a fermé nos frontières pour le bétail ? », s’interroge un internaute avec amertume.

 

Une dépendance énergétique criante

La crise actuelle met en lumière une réalité inconfortable : la forte dépendance énergétique du Niger à l’égard du Nigeria, malgré les discours sur la souveraineté retrouvée et les projets comme le barrage de Kandadji, encore loin d’être pleinement opérationnel. En attendant, la population subit les aléas de cette dépendance, avec un impact direct sur la santé, l’éducation, la sécurité et l’économie locale.

On nous parle de souveraineté, mais on dépend toujours de leurs lignes pour avoir de la lumière », déplore un internaute. « On prive nos éleveurs de leurs marchés, pendant qu’on supplie pour 10 MW… Où est la cohérence ? »

En résumé : face à une panne transfrontalière, des infrastructures locales en difficulté, une communication jugée floue, et une dépendance énergétique persistante, la NIGELEC se retrouve sous pression. La population, de plus en plus lasse, exige des réponses claires, des solutions durables et surtout des actes concrets. Les habitants n’attendent plus des promesses, mais des solutions urgentes, durables, et une véritable volonté de rupture avec la dépendance énergétique actuelle.

Abdoulkarim (actuniger.com)



Commentaires

1
Moussa
3 heures ya
Detaxez les equipements solaires !!!
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1
Idriss
3 heures ya
Il faut un concurrent puissance pour satisfaire la population. La nigelec est incompétente, chaque année les même problème qui ne se résoud pas définitivement
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