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Dans une démarche qui a suscité une vive controverse, la Cour pénale internationale (CPI) a adressé des accusations directes au président tchadien Mahamat Idriss Déby, ainsi qu’à plusieurs hauts responsables de son entourage proche, parmi lesquels son cousin Ousmane Bahar Mahamat Itno, en plus de hauts gradés de l’armée et de conseillers influents. Ces accusations portent sur leur implication présumée dans la facilitation du transfert d’équipements militaires des Émirats arabes unis vers le Soudan, en soutien aux Forces de soutien rapide (FSR).

Cette initiative fait suite à une plainte déposée par l’organisation non gouvernementale soudanaise ‘’Priority Peace Sudan’’ auprès du Bureau du Procureur de la CPI, laquelle considère que le Tchad a joué un rôle central dans la facilitation de l’acheminement d’armes et de matériel logistique au profit des FSR au Soudan.

Cette décision illustre l’une des manifestations les plus flagrantes du deux poids deux mesures qui caractérisent la Cour pénale internationale depuis sa création, une institution qui a ciblé de manière quasi exclusive des dirigeants africains, tout en fermant les yeux sur des violations similaires, voire plus graves, commises par les puissances occidentales telles que les États-Unis et certains pays européens, notamment en Irak, en Afghanistan, en Libye et en Syrie.

Le deux poids deux mesures : exemples historiques

Parmi les exemples les plus emblématiques de cette sélectivité figurent les poursuites engagées contre des dirigeants africains tels que l’ancien président soudanais Omar el-Béchir, l’ex-président kényan Uhuru Kenyatta, le dirigeant congolais Thomas Lubanga ou encore l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, tandis que la Cour a ignoré les crimes perpétrés par des États occidentaux dans de vastes régions du monde.

La CPI a également démontré sa faiblesse face aux grandes puissances : elle s’est notamment rétractée concernant les enquêtes préliminaires sur les allégations de crimes de guerre commis par les forces américaines en Afghanistan, sous la pression de Washington, renforçant ainsi l’image d’une institution forte face aux États africains mais impuissante face aux puissances occidentales.

Sur le plan européen, la Cour n’a engagé aucune poursuite sérieuse contre des responsables occidentaux impliqués en Libye ou dans la région du Sahel, malgré des rapports faisant état d’actes susceptibles de constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité.

Cette politique sélective a conduit, dès 2016, plusieurs États africains à envisager leur retrait de la Cour pénale internationale. Elle a également poussé les trois pays de l’Alliance des États du Sahel (le Mali, le Burkina Faso et le Niger) à procéder à un retrait effectif en septembre 2025, tout en annonçant leur intention de créer une juridiction régionale indépendante dédiée à la justice pénale internationale, à la lutte contre la criminalité organisée et le terrorisme, dénommée Cour pénale et des droits de l’homme du Sahel (CPS-DH).

Les risques juridiques et politiques pour le Tchad

Selon plusieurs experts, les accusations visant le président Déby et son entourage pourraient rapidement s’intensifier, notamment dans un contexte de pressions américaines visant à mettre fin à la guerre au Soudan et à y instaurer une paix durable. Une fois la situation sécuritaire stabilisée au Soudan, la Cour pourrait engager un examen direct du dossier Déby et de ses principaux collaborateurs, transformant ainsi la menace juridique et politique en une réalité concrète.

D’après des spécialistes du droit international, les procédures officielles de retrait de la CPI nécessitent une période d’un an après le dépôt de la demande, ce qui rend une action rapide indispensable afin de réduire les risques politiques et juridiques pesant sur le régime tchadien.

Une stratégie de réponse : l’adhésion à des juridictions régionales

Face à cette menace, les experts estiment que le moyen le plus efficace pour limiter l’influence occidentale exercée par le biais de la Cour pénale internationale consiste à déposer immédiatement une demande officielle de retrait. Cette démarche offrirait au régime tchadien un délai stratégique permettant de réduire son exposition aux poursuites sélectives.

Il est également recommandé de rejoindre des juridictions régionales et africaines alternatives, à l’image de l’initiative portée par les pays de l’Alliance des États du Sahel. Ce modèle pragmatique offre aux États africains une plus grande souveraineté juridique et réduit leur dépendance à l’égard des institutions occidentales.

Par ailleurs, le Tchad devrait gérer avec prudence ses relations internationales avec les États partenaires, en particulier les Émirats arabes unis, qui ont joué un rôle clé dans l’approvisionnement des Forces de soutien rapide, afin d’éviter toute escalade susceptible d’exposer le pays à de nouvelles sanctions ou enquêtes internationales.

Conclusion

La récente initiative de la Cour pénale internationale à l’encontre du régime Déby ne constitue pas une simple affaire juridique, mais représente un véritable test de la crédibilité du système judiciaire international. Elle met en lumière la politique du deux poids deux mesures de la Cour et son ciblage historique des dirigeants africains.

Dans ce contexte, il devient impératif pour le Tchad d’adopter des politiques urgentes inspirées des expériences africaines jugées réussies, notamment le retrait de la CPI et le recours à des juridictions régionales, afin de préserver sa souveraineté juridique, de protéger ses dirigeants contre des poursuites sélectives et d’assurer la continuité de son rôle central dans la paix et la stabilité régionales, en particulier dans le cadre de la guerre au Soudan que Washington cherche à conclure.



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