Coup d’État avorté au Bénin : le Nigeria frappe et la CEDEAO déploie ses troupes

Une tentative de coup d’État a secoué le Bénin dimanche matin, poussant le Nigeria à intervenir militairement et la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à déployer une force régionale pour soutenir le gouvernement.
Selon des sources officielles, l’armée de l’air nigériane a mené des frappes sur des cibles à Cotonou, après qu’un groupe de militaires ait tenté de prendre le pouvoir. Le porte-parole de l’armée de l’air du Nigeria, le commandeur Ehimen Ejodamen, a précisé que ces opérations avaient été conduites « en ligne avec les protocoles de la CEDEAO et de la force régionale en attente », et visaient à soutenir « la sécurité régionale ». La nature exacte des installations touchées n’a pas été rendue publique.
Dans un communiqué officiel, la présidence nigériane a confirmé que des avions de combat avaient été déployés dans l’espace aérien béninois pour « déloger les putschistes de la télévision nationale et d’un camp militaire où ils s’étaient regroupés », et que des troupes au sol avaient été envoyées pour « sauvegarder l’ordre constitutionnel ». Le président nigérian Bola Tinubu a salué l’action de ses forces comme une « défense vaillante de l’ordre constitutionnel au Bénin, à l’invitation du gouvernement béninois ».
La CEDEAO a annoncé dans la soirée l’envoi immédiat de troupes provenant du Nigeria, de la Sierra Leone, de la Côte d’Ivoire et du Ghana, afin de soutenir « le gouvernement et l’armée républicaine du Bénin » et de « préserver l’ordre constitutionnel ». La Force en attente de la CEDEAO, déjà intervenue en Gambie en 2017, a pour mandat de garantir la paix et la stabilité dans la région. L’Union africaine (UA) a également condamné fermement la tentative de putsch.
Le Bénin, pays réputé pour sa stabilité démocratique en Afrique de l’Ouest, avait jusqu’ici connu peu de coups d’État depuis son indépendance, le dernier remontant à 1972. Le président Patrice Talon, au pouvoir depuis 2016, atteindra la fin de son second mandat en 2026. Son dauphin désigné, Romuald Wadagni, actuel ministre des Finances, est donné favori pour la présidentielle d’avril 2026, tandis que le principal parti d’opposition a été écarté de la course.
Ibrahim Issa (actuniger.com)




