À l’UNICEF Niger, les enfants font entendre leur voix pour la refondation nationale
Les couloirs habituellement feutrés du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) à Niamey ont vibré d'une énergie nouvelle à l'occasion de la Journée mondiale de l'enfance 2025. Une cinquantaine d'enfants venus des huit régions du pays ont été accueillis par la Représentante, Mme Djanabou Mahondé, pour une rencontre inédite autour du thème : "Ma journée, mes droits, mes devoirs dans la refondation nationale". Cette initiative place les enfants au cœur des réflexions sur l'avenir du Niger, leur permettant de partager leurs rêves, leurs aspirations et leurs idées pour construire le pays de demain.
Après avoir accueilli les jeunes visiteurs à l'entrée avec son personnel, Mme Mahondé les a conduits dans la grande salle de réunion de l'UNICEF. Tous étaient vêtus de T-shirts bleus arborant la mention "Journée mondiale de l'enfance – 20 Novembre UNICEF", symbole d'unité et de solidarité, rappelant l'engagement de l'UNICEF pour la protection et le bien-être de tous les enfants. Loin des discours formels, la responsable onusienne a ouvert la séance par un geste symbolique : « Je vais revoir le protocole, parce que c'est la journée des enfants ! », a-t-elle lancé, souriante et entourée de son équipe. L'atmosphère, chaleureuse et détendue, a immédiatement favorisé les échanges.
Des rêves d'avenir pour reconstruire le pays
Pour l'occasion, la Représentante résidente de l'UNICEF, Mme Djanabou Mahondé, avait choisi Moussa Bilal, venu spécialement de Dakoro (Maradi), pour l'accompagner en tant qu'adjoint le temps de cette journée. Ensemble, ils ont accueilli les enfants à l'entrée de son bureau avant de les installer pour la séance d'échanges.
Parmi la cinquantaine de jeunes présents, quelques-uns ont pu s'exprimer de manière plus rapprochée, donnant un aperçu des aspirations de cette future génération engagée.
Une élève de 4e confie vouloir devenir ministre de l'Artisanat, inspirée par la ministre qu'elle voit "à la télé". Un autre rêve de devenir pilote "pour transporter les passagers", tandis qu'une jeune fille, les yeux brillants, aspire à être médecin pour "ne plus voir les gens souffrir". Les idées fusent spontanément, mêlant ambitions professionnelles, projets pour leurs communautés et désir de contribuer au bien-être des autres.
Certains témoignages ont particulièrement ému l'assemblée. Un adolescent de Maradi, recueilli après avoir été abandonné bébé il y a plus de quinze ans, se présente avec une naïveté touchante : « Je suis tout seul, donc un prince ». Malgré ce parcours difficile, il ajoute fièrement qu'il affiche une moyenne de 18 à l'école, preuve de sa détermination et de son sérieux. Les sourires et les rires ponctuent ces confidences, rendant l'atmosphère chaleureuse et inspirante.
Au fil de la discussion, Mme Mahondé interroge, encourage et recadre parfois, toujours avec bienveillance. Elle rappelle aux enfants la Convention relative aux droits de l'enfant : le droit à un nom, à l'éducation, à la santé, à l'expression. « Les droits, oui, mais aussi les devoirs », insiste-t-elle. Les réponses fusent spontanément : apprendre, respecter les aînés, obéir, travailler à l'école…
Le moment le plus symbolique survient lorsque Mme Mahondé propose : « Qui veut être Représentant aujourd'hui ? » Plusieurs mains se lèvent. C'est finalement Mahamane, 14 ans, qui s'installe dans le fauteuil de la cheffe de mission. D'une voix assurée, il annonce sa première décision : « Mobiliser les communautés autour de l'éducation et faire de l'épanouissement des enfants une priorité nationale ». Les applaudissements chaleureux saluent ce geste fort, incarnant la participation réelle des enfants aux décisions qui les concernent.
Immersion et perspective nationale
Cette journée s'inscrit dans un cadre plus large piloté par le Ministère de la Population, avec l'appui de l'UNICEF. Après les discussions avec la Représentante résidente de l'UNICEF, Mme Djanabou Mahondé, le personnel a ouvert les portes de ses bureaux, offrant aux enfants une immersion dans la diversité des missions de l'organisation — santé, nutrition, protection, éducation.
En accueillant ces 68 jeunes, toute la famille UNICEF du Niger et ses partenaires ont envoyé un message clair : la refondation nationale ne se fera pas sans la parole et la participation active des enfants. "Si notre travail est pour eux, il doit aussi être avec eux", rappelle Mme Mahondé.
Ce jeudi 20 novembre, cette maison leur a appartenu. La détermination de ces enfants à devenir médecins, pilotes, enseignants ou présidents a donné à la Journée mondiale de l'enfance une résonance particulière, celle d'un avenir en construction, porté par celles et ceux qui le bâtiront.
