Ceinture verte de Niamey : le Front Patriotique pour la Souveraineté (FPS) appelle à la vérité, à la justice et à la transparence sur les démolitions et les complicités foncières
Depuis plusieurs jours, les opérations de déguerpissement menées dans la Ceinture Verte de Niamey suscitent l’émoi et questionnent sur la justice foncière. Sur ce périmètre déclaré inconstructible depuis plus de vingt ans, les pelleteuses démolissent à un rythme soutenu maisons, kiosques, hangars et édifices bâtis en violation des textes. Des familles évacuées, des habitations réduites en gravats, des citoyens désemparés. Officiellement, il s’agit de faire appliquer des décisions restées longtemps inappliquées. Face à cette actualité marquante, le Front Patriotique pour la Souveraineté (FPS) a réagi ce 25 juillet à travers un communiqué alliant rigueur juridique et exigence d’équité.
Dans un rappel méthodique, le FPS déroule l’arsenal juridique qui fonde l’opération de déguerpissement : décret présidentiel de 2004, décret d’utilité publique de 2011, arrêté de 2014, décisions du Conseil des ministres de 2023, communiqués ministériels de 2016 et 2019. Autant de textes qui interdisent sans équivoque toute construction, habitation ou morcellement au sein de cet espace écologique stratégique. Le message est clair : la Ceinture Verte n’a jamais été une zone de non-droit.
« Nul n’est censé ignorer la loi », martèle le communiqué, rappelant que ces textes ont été régulièrement réitérés par les autorités publiques. Autrement dit, les occupations étaient connues, tolérées, mais jamais légalisées.
Mais le Front ne s’arrête pas à la légalité formelle. Il pose une question centrale, que peu de voix osent formuler publiquement : la justice est-elle la même pour tous dans cette affaire ? Les familles déguerpies, nombreuses à avoir acheté leurs terrains de bonne foi, doivent-elles être les seules à en subir les conséquences ?
Le FPS pointe du doigt la chaîne opaque des responsabilités : lotisseurs véreux, élus locaux complices, agents de l’administration foncière corrompus, promoteurs immobiliers sans scrupules. « Il ne saurait y avoir deux poids, deux mesures », insiste le texte. Le combat contre l’illégalité ne peut être sélectif. Il doit remonter à la source du système de prédation foncière.
Tout en reconnaissant la nécessité de restaurer l’autorité de l’État et de préserver l’environnement urbain, le Front Patriotique pour la Souveraineté formule une série de propositions pour que cette opération ne soit pas une simple démonstration de force.
Il appelle à des poursuites judiciaires contre tous les auteurs et complices de la spoliation des terres publiques, quels que soient leur statut ou leur ancienneté dans l’administration, à l’élaboration d’un plan de relogement digne pour les familles lésées, à une transparence totale sur l’identité des vendeurs, acquéreurs et responsables administratifs impliqués, ainsi qu’à la mise en place d’un comité de veille indépendant pour éviter que la récupération des terrains ne donne lieu à de nouvelles dérives.
Il appelle notamment à : exige la justice pour les terres spoliées, en appelant à la poursuite de tous les responsables, quel que soit leur rang, à un plan de relogement digne pour les victimes, à la levée totale du voile sur les identités des vendeurs, acquéreurs et agents impliqués, ainsi qu’à la mise en place d’un comité de veille indépendant pour prévenir toute récidive ou nouvelle forme d’injustice.
Au-delà de la question foncière, le FPS replace cet épisode dans une problématique plus large : celle de la souveraineté nationale et de la refondation de l’État. « La République ne peut être rebâtie que dans la vérité, l’équité et la rigueur », écrit-il, estimant que démolir l’illégalité ne doit pas être un acte punitif, mais un pas vers la restauration de la confiance entre citoyens et institutions.
Le message est limpide : on ne lutte pas contre l’injustice par une autre injustice. Et si l’État veut incarner la souveraineté retrouvée, il doit d’abord se montrer exemplaire face à l’impunité des puissants.
Ibrahim Issa (actuniger.com)
Commentaires
Cette remarque faite il y a très longtemps est malheureusement d'actualité chez nous au Niger.
Dans cette affaire de ceinture verte, oui nul n'est censé ignorer la loi; mais lorsque, profitant de l'ignorance des populations, des représentants de l'État engagent la responsabilité de l'État pour les induire en erreur, l'État doit s'assumer, reconnaître son tort, et punir sévèrement de manière à servir d'exemple pour ceux qui demain seront tentés de faire la même chose.
Tout le monde sait que Malika la femme de Mahamadou Issoufou est très impliquée dans ces histoires. Mais le CNSP ne veut pas regarder dans cette direction.
Pour être juste et équitable, le CNSP doit ressortir tous les dossiers de malversation des 2 ou 3 dernières décennies et faire payer et punir tous les fautifs qui qu'ils soient.
Il faut faire rentrer le Niger et son peuple dans leurs droits.
C'est seulement en ce moment que nous donnerons du crédit au CNSP et certifierons qu'il n'est pas une filiale de Tarraya.
Au Niger, quand il s'agit de faire du mal, on est champion mais quand il s'agit de faite du bien, nous sommes les derniers de la classe.
On continue à tromper les pauvres !!!
Des droits foncières par la population,
et un gigantesque arnaque orchestré par les ex-autorités de la mairie
Il est dit que toutes les lois sont abrogées depuis l'avènement du CNSP d'où le recommencement par communiqué 0000 et j'en passe.
Alors pourquoi sortir ces textes défunts pour pénaliser les populations ?