Journée de la langue russe à Niamey : la jeunesse nigérienne à la découverte de Pouchkine, symbole d’un héritage partagé

À l’occasion de la Journée de la langue russe célébrée chaque année le 6 juin, qui coïncide avec l’anniversaire du grand poète russe Alexandre Pouchkine, l’ONG Ensemble Main dans la Main Niger-Russie (EMMNR) a organisé, ce lundi 9 juin, une cérémonie culturelle en hommage à l’illustre écrivain. Bien plus qu’un simple hommage, l’événement s’inscrit dans une dynamique stratégique portée par l’ONG EMMNR, visant à renforcer les liens culturels et éducatifs entre le Niger et la Russie, et à inscrire le dialogue interculturel au cœur des échanges entre les jeunes générations des deux pays.

Instituée en 2010 par le Département de l’information des Nations Unies et saluée en 2017 par l’Assemblée générale, la Journée de la langue russe célèbre la richesse d’un idiome parlé par plus de 260 millions de personnes dans le monde. À Niamey, cette célébration a pris une dimension particulière, en attirant de nombreux jeunes issus des différentes communes de la capitale nigérienne.

Cette rencontre culturelle a rassemblé de nombreux jeunes venus des différentes communes de la capitale nigérienne, témoignant de l’intérêt croissant pour les liens culturels qui unissent le Niger à la Fédération de Russie.

La journée a été marquée par la projection d’un cours d’amitié, un documentaire retraçant la vie et l’œuvre d’Alexandre Sergueïevitch Pouchkine, considéré comme le père de la littérature russe moderne.

« Je ne connaissais pas vraiment Pouchkine avant aujourd’hui. Mais découvrir qu’il était le descendant d’un Africain, et qu’il est un pilier de la culture russe, ça m’a donné envie d’en savoir plus », confie Mariam, étudiante en lettres modernes.

Même enthousiasme chez Souleymane, lycéen de la commune V : « Ce que j’ai retenu, c’est que la langue peut devenir un lien puissant entre les peuples. J’aimerais apprendre le russe, car c’est une autre façon de m’ouvrir au monde ».

Pouchkine, un trait d’union entre l’Afrique et la Russie

Né le 6 juin 1799 à Moscou, Alexandre Pouchkine fut poète, romancier et dramaturge, reconnu pour avoir établi la langue littéraire russe moderne. Il était aussi l’arrière-petit-fils d’Abraham Hannibal, un Africain devenu général à la cour de Pierre le Grand — un héritage qui fait particulièrement écho au contexte de coopération culturelle entre le Niger et la Russie.

« Pouchkine incarne le pont entre les cultures, entre l’Afrique et la Russie, entre la tradition et la modernité », a rappelé un représentant de l’EMMNR. Parmi ses œuvres majeures, Eugène Onéguine, Le Cavalier de bronze et Boris Godounov continuent d’influencer des générations d’écrivains et de penseurs.

Éduqué au prestigieux lycée impérial de Tsarskoïe Selo, le jeune Pouchkine a publié ses premiers poèmes à l’adolescence. Sa carrière, bien que courte, a profondément marqué la culture russe. Il meurt tragiquement en 1837 à Saint-Pétersbourg, à l’âge de 37 ans, après un duel resté célèbre.

Culture, science, et coopération

Au-delà de la littérature, la journée organisée par EMMNR a permis de sensibiliser la jeunesse nigérienne aux valeurs de culture, de science, d’innovation et de coopération internationale.

« À travers ce type d’événement, nous voulons offrir aux jeunes une ouverture sur d’autres cultures, mais aussi des perspectives éducatives concrètes, notamment en langue et en mobilité académique », explique un membre de l’ONG.

Avec cette commémoration, l’EMMNR entend renforcer les passerelles entre les peuples à travers la jeunesse, la culture et le savoir. Une vision qui trouve un écho grandissant à Niamey, où les initiatives d’échange et d’apprentissage gagnent en visibilité.