Université de Dosso : tensions persistantes entre étudiants et militaires, l’UENUD appelle à l’apaisement
Dans un communiqué publié ce 23 mai, l’Union des Étudiants Nigériens à l’Université de Dosso (UENUD) a exprimé ses vives inquiétudes face à une mésentente persistante entre certains militaires et les étudiants, qui semble prendre une tournure plus grave ces derniers jours. Selon les responsables étudiants, cette tension latente, née d'interactions dans les espaces publics de la ville, se manifeste désormais par des actes perçus comme des menaces envers les étudiants dans leur propre environnement de vie. Face à la montée des crispations, l’Union des Étudiants Nigériens à l’Université de Dosso (UENUD) tire la sonnette d’alarme et appelle à une résolution pacifique de la situation.
D’après le document signé par le Secrétaire général de la section universitaire, A. Oumarou Djafarou, la mésentente n’est pas nouvelle. Elle puiserait ses origines dans des incidents survenus dans des lieux publics de la ville, où les interactions entre étudiants et soldats auraient parfois dégénéré en intimidations, voire en menaces. « Certains soldats, pour des motivations monotones, continuent de menacer les étudiants dans leur environnement de vie », déplore le comité exécutif, qui évoque un sentiment croissant d’insécurité au sein de la communauté estudiantine.
Face à la situation, deux réunions de concertation ont été organisées les 22 et 23 mai, impliquant les représentants des étudiants et les principales autorités locales, notamment le gouverneur de la région, le procureur de la République, le directeur régional de la police, le recteur de l’université, et un responsable des FAN. Ces rencontres ont permis d’exprimer les préoccupations des uns et des autres, tout en affirmant la volonté commune de préserver la paix sociale.
« Nous avons apprécié la considération des autorités et leur disponibilité à nous accompagner vers une solution durable », souligne le communiqué des étudiants, qui réaffirment leur attachement à la quiétude sociale et leur refus de toute confrontation.
L’UENUD appelle le gouvernement et les autorités militaires à faire passer un message de clarification auprès des troupes afin de dissiper les malentendus. Les étudiants insistent sur leur volonté de collaborer avec les forces de défense, qu’ils considèrent comme « des frères », tout en demandant le respect de leur droit à la sécurité.
Dans un souci de responsabilité, le comité exécutif a également annoncé une série de mesures disciplinaires internes, visant à prévenir toute escalade. Dans un souci d’apaisement, les étudiants ont reçu des consignes strictes : éviter les rassemblements massifs dans les lieux publics de la ville, se tenir à l’écart de tout conflit ou scènes de violence hors du cadre universitaire, se replier exclusivement dans les enceintes du campus en cas de menace, et privilégier la voie judiciaire plutôt que les représailles.
Dans son message, l’UENUD reconnaît les défis sécuritaires auxquels fait face le pays et exprime son souhait de « construire, pas de détruire ». Tout en remerciant les autorités locales pour leurs efforts « sacrificiels » dans la gestion de la crise, elle insiste sur la nécessité de renforcer les canaux de communication entre les différentes couches sociales.
Cet appel à l’unité et au dialogue intervient à un moment crucial pour les étudiants, engagés dans leur mission académique, et pour les militaires, mobilisés sur les fronts sécuritaires. L’heure est donc à l’apaisement, à la vigilance, et surtout, à une cohabitation pacifique dans une ville qui aspire à la stabilité et à la cohésion nationale.
Ibrahim Issa (actuniger.com)
