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Atelier Unicef Wuri Etat civil

Liboré, 7 mai 2025 — Pour faire reculer durablement l’invisibilité juridique de près d’un tiers des enfants nigériens, le Niger engage une révision de sa stratégie nationale d’état civil. Ce mercredi 7 mai 2025, la mairie de Liboré a accueilli l’ouverture officielle de l’atelier de revue du Plan stratégique 2023-2027, destiné à améliorer l’enregistrement des faits d’état civil. Malgré une avancée notable — avec un taux d’enregistrement des naissances passé de 52 % en 2017 à 68 % en 2024 —, environ 32 % des enfants restent encore sans existence légale. Pendant trois jours, acteurs institutionnels et partenaires techniques réunis à Liboré planchent sur une actualisation des priorités du plan, la recherche de financements pérennes, et le renforcement de la coordination nationale. L’initiative est soutenue par l’UNICEF et le programme régional WURI-Niger.

 

Zeyna commission0

 

L’atelier s’inscrit dans le cadre du Programme africain pour l’accélération de l’enregistrement des faits d’état civil et la production des statistiques vitales (APAI-CRVS), dont le Niger est signataire. Depuis la première évaluation du système de l’état civil en 2016, le pays s’est engagé dans une série de réformes structurelles : nouvelle législation, adoption d’une politique nationale de l’état civil, et surtout, informatisation progressive des services à travers la solution « INCI » désormais déployée dans 103 communes à l’échelle nationale.

Parmi les avancées significatives enregistrées ces dernières années figurent l’enregistrement d’un million d’enfants de moins d’un an, symbole fort des efforts d’inclusion entrepris. Les grands centres de déclaration ont également été digitalisés, tandis que la prise en charge des agents d’état civil dans plusieurs régions a renforcé les capacités opérationnelles sur le terrain. Par ailleurs, la construction de guichets uniques et l’organisation d’audiences foraines ont facilité l’accès aux services pour les populations vulnérables. Enfin, la numérisation des actes dans quatre communes pilotes illustre la volonté d’ancrer durablement la réforme dans la réalité locale.

Présidée par le Secrétaire général du ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de l’Administration du territoire, le Commissaire général de police Ayouba Abdourahamane, la rencontre a réuni la Représentante résidente de l’UNICEF au Niger, Mme Djanabou Mahondé, la Secrétaire générale de la mairie de Liboré Mme Hanouna Aissata Djibo, le Directeur général de l’état civil Abbari Abdoul Razak, le Coordonnateur du programme WURI-Niger, ainsi que plusieurs directeurs centraux, régionaux et représentants des partenaires techniques et financiers.

 

Djanabou Mahondé : « L’enregistrement des naissances n’est pas un luxe, mais un droit fondamental »

Lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier de revue du Plan stratégique d’amélioration de l’état civil 2023-2027, Madame Djanabou Mahondé, Représentante de l’UNICEF au Niger, a salué l’engagement du gouvernement nigérien pour la modernisation de l’état civil, tout en rappelant l’urgence de garantir l’identité juridique à chaque enfant.

« Le Niger a fait preuve d’un engagement exemplaire en matière de planification stratégique de l’état civil », a-t-elle déclaré, soulignant la continuité entre le plan 2017-2021, son évaluation en 2022 et le plan actuel pour 2023-2027. Elle a tenu à féliciter « la vision claire du gouvernement et le professionnalisme des cadres » qui ont permis ces avancées.

Selon elle, l’accès à une identité légale « n’est pas un luxe mais un droit indispensable », et constitue une condition préalable à l’accès à l’éducation, aux soins de santé et à la protection sociale. L’état civil, a-t-elle insisté, « contribue à la bonne gouvernance, à la planification budgétaire et renforce la confiance entre les citoyens et l’État ». 

Djanabou Mahonde 08 05 2025

Elle a également rappelé les ambitions du plan stratégique actuel, qui vise un taux d’enregistrement des naissances de 85 % d’ici 2027. Ce cap, dit-elle, « reflète la volonté du Niger d’atteindre les Objectifs de Développement Durable, notamment l’ODD 16.9 ».

Revenant sur les résultats de la campagne nationale « Hakin Yara » lancée en 2024, elle s’est réjouie de l’enregistrement de plus d’un million de personnes, dont 855 569 enfants de moins d’un an, portant le taux de couverture à 68,61 %, contre 62,86 % en 2023. « Un progrès de 5,75 % en un an malgré une forte croissance démographique », a-t-elle souligné. Elle a attribué ce succès aux campagnes régionales d’enregistrement (notamment à Agadez, Dosso, Maradi et Zinder), à l’enregistrement mobile dans les zones sans agents d’état civil, ainsi qu’à l’interopérabilité avec les formations sanitaires. L’informatisation de l’état civil, elle aussi saluée, a permis de couvrir 103 communes, avec 40 autres en cours d’intégration, grâce notamment au soutien de l’UNICEF.

Enfin, Mme Mahondé a réaffirmé l’engagement indéfectible de l’UNICEF à « atteindre un enregistrement universel des naissances à l’horizon 2030 », en collaboration avec les autres agences onusiennes et la Banque mondiale. « Ce plan doit devenir notre boussole commune pour assurer un accès universel à une identité légale », a-t-elle conclu, saluant la coordination entre la DGECM et le programme WURI dans l’organisation de cet atelier stratégique.

Projet WURI : 4 millions d’enfants à enregistrer et 87 communes à digitaliser d’ici 2026

Prenant la parole à la suite de la représentante de l’UNICEF, le coordonnateur du programme WURI Niger, Abbari Abdoul Razak, a livré une intervention concise mais dense en messages forts. Sans discours protocolaire, il a surtout tenu à « encourager chacun à donner le meilleur de soi-même pour permettre à l’État du Niger de renforcer son système national d’état civil », pilier d’un système d’identification moderne et inclusif.

Soulignant l’importance d’un « système national d’identification qui va définitivement asseoir les bases d’une gouvernance moderne », il a rappelé que l’accès aux services publics et privés repose sur une « identification légale reconnue par l’État ». Pour lui, « l’état civil est la base de cette démarche » et l’objectif partagé est clair : « atteindre 100 % d’enregistrement ».

Abbari Abdoul Razak

Le coordonnateur a également mis en lumière les efforts cumulés depuis plusieurs années. Il a évoqué une série d’initiatives antérieures – du recensement administratif humanitaire lancé à Diffa, aux projets du CIGIEP financés par la BAD, en passant par le recensement électoral de 2021 – qui, selon lui, « doivent concourir vers un même objectif ».

« Aujourd’hui, cet atelier intervient à un moment charnière », a-t-il poursuivi, en insistant sur le rôle central que le projet WURI entend jouer dans la modernisation de l’état civil. À court terme, le programme vise deux objectifs ambitieux : « enregistrer 4 millions d’enfants de moins de 5 ans d’ici juillet 2026 » et « informatiser 87 communes supplémentaires d’ici fin 2025 ».

Abbari Abdoul Razak a conclu en soulignant la nécessité de coordination entre toutes les initiatives en cours, y compris le recensement général prévu par l’INS : « Toutes ces données doivent être prises en compte pour que les propositions issues de cet atelier donnent à l’autorité politique une guidance claire, des choix éclairés, et des solutions qui permettent à chaque acteur de jouer pleinement son rôle dans la construction d’un système d’identification au service de toute la population ».

 

État civil : « Un instrument clé pour la souveraineté nationale et la planification du développement »

En ouvrant officiellement l’atelier de révision du Plan stratégique 2023-2027 pour l’amélioration de l’état civil et la production des statistiques vitales, le Secrétaire général du ministère de l’Intérieur, M. Ayouba Abdourahamane, a tenu à rappeler l’enjeu crucial de cette réforme pour le Niger : « La production des statistiques vitales constitue la fondation de toute planification socio-économique durable ».

À travers ce plan quinquennal, le Niger vise à renforcer un système d’état civil moderne, fiable et aligné sur les standards internationaux. « L’état civil reste un véritable instrument statistique pourvoyeur d’informations » a-t-il souligné, insistant sur son importance pour « orienter les décideurs sur les politiques publiques futures » et maîtriser les dynamiques démographiques, y compris les flux migratoires, les réfugiés et les déplacés internes.

Ayouba Abdourahamane 07 05 2025

Revenant sur les progrès réalisés, M. Abdourahamane a salué les « avancées significatives » rendues possibles grâce à l’engagement des plus hautes autorités nigériennes et au soutien constant des partenaires techniques et financiers. « Dans ce contexte de reconquête de la souveraineté nationale, l’état civil a un rôle majeur à jouer dans l’identification des personnes et la planification des actions de développement », a-t-il insisté. Le secrétaire général a tenu à souligner l’implication personnelle du Chef de l’État, le Général Abdourahamane Tiani, qui « accorde un intérêt particulier à l’enregistrement des faits d’état civil ».

Il a enfin invité la Direction générale de l’état civil à « mettre en synergie toutes les interventions des partenaires » pour garantir le succès du plan actualisé, tout en remerciant l’UNICEF, le PNUD, la Banque mondiale, WURI-Niger et les autres acteurs du programme de réforme de l’état civil. « Grâce à ce programme, le système est désormais informatisé et les actes de l’état civil sécurisés », a-t-il conclu, avant de déclarer officiellement ouvert l’atelier de révision du plan stratégique.

À l’heure le Niger renforce sa quête de souveraineté et de développement inclusif, l’état civil s’impose comme un levier fondamental de transformation. L’enjeu ne se limite plus à une simple formalité administrative : il s’agit de garantir à chaque citoyen, dès la naissance, une reconnaissance légale qui ouvre la voie à l’éducation, à la santé, à la protection et à la participation à la vie publique. En révisant son plan stratégique à mi-parcours, le Niger affirme sa volonté de bâtir un système d’état civil moderne, interconnecté et universel, à même de répondre aux exigences du 21e siècle. L’atelier de Liboré, par la qualité des contributions et l’ambition des objectifs fixés, pourrait bien marquer un tournant décisif vers l’atteinte de l’enregistrement universel des naissances d’ici 2030. 

Atelier Unicef Wuri Etat civil BIS1

Moustapha Siddo (actuniger.com)



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