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Tiémoko Meyliet KONE semaine inclusion

ALLOCUTION D'OUVERTURE DU GOUVERNEUR DE LA BCEAO

Monsieur le Ministre, Délégué Général à l'Entrepreneuriat rapide pour les femmes et les jeunes de la République du Sénégal,

  • • Monsieur le Vice-Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée,
  • • Messieurs les Vice-Gouverneurs de la BCEAO,
  • • Monsieur le Directeur de l'Unité Finance Inclusive du Fonds d'Equipement des Nations Unies (UNCDF), représentant le Secrétaire Exécutif de l'UNCDF,
  • • Monsieur le Directeur des Opérations de la Banque Mondiale,
  • • Monsieur le représentant de l'Alliance pour l'Inclusion Financière,
  • • Mesdames et Messieurs les représentants des Partenaires Techniques et Financiers,
  • • Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux des banques et institutions financières de l'UEMOA,
  • • Honorables invités, en vos rangs et qualités,
  • • Mesdames et Messieurs,

Zeyna commission0

C'est avec un réel plaisir que je vous souhaite la cordiale bienvenue à Dakar, au Siège de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), à l'occasion de la deuxième édition de la Semaine de  l'Inclusion Financière dans l'UEMOA.

Monsieur le Ministre, Délégué Général à l'Entrepreneuriat rapide pour les femmes et les jeunes de la République du Sénégal,

Je voudrais tout particulièrement vous exprimer ma reconnaissance de vous avoir à nos côtés, malgré votre calendrier que je sais très chargé.

Plus qu'un témoignage de l'importance que vous accordez, vous et l'ensemble du Gouvernement de la République du Sénégal à l'inclusion financière, ce geste constitue à mes yeux, un signal fort de votre engagement à oeuvrer pour le bien-être des populations ainsi qu'à une croissance économique davantage inclusive.

Je voudrais également témoigner toute ma gratitude à l'endroit du Vice-Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée.

Monsieur le Vice-Gouverneur,

Votre combat, avec le Gouverneur NABE, pour l'autonomisation économique des jeunes et des femmes de votre pays, et plus généralement au niveau international, nous conforte dans notre conviction profonde qu'une utilisation responsable des services financiers participe à l'amélioration des conditions de vie des segments les plus vulnérables de nos populations.

Aussi, voudrais-je vous demander de transmettre mes remerciements à mon ami et frère, le Gouverneur NABE, pour sa sollicitude constante à l'endroit de la BCEAO. Je voudrais enfin saluer la présence des représentants des partenaires techniques et financiers qui accompagnent les Etats membres de l'UEMOA et la Banque Centrale dans leurs efforts de réduction de l'exclusion financière. Je veux nommer le Fonds  d'Equipement des Nations Unis (UNCDF), le Groupe de la Banque Mondiale, l'Agence Française de Développement, la Coopération Suisse et la Banque Africaine de Développement et l'Alliance pour l'Inclusion Financière.

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

Lors de la précédente édition de la Semaine de l'Inclusion Financière, nous nous sommes penchés sur le rôle de l'inclusion financière comme levier du développement économique et social, en particulier pour les pays émergents.

Je constate à cet égard, et avec satisfaction que les recommandations issues de cette édition ont permis à certains pays de l'Union d'engager des réformes d'envergure, qui concourent à la création d'un écosystème favorable à l'inclusion financière et qui sont à saluer.

Je voudrais citer, à titre d'illustration, l'ouverture, à tous les prestataires de services financiers, dans certains pays, de la technologie qui permet d'échanger des données dans les réseaux de télécommunications, communément appelée "canal USSD". Les avantages d'une telle évolution sont importants pour le développement de services financiers accessibles aux populations.

Des avancées sont notées également dans l'élaboration des stratégies nationales d'inclusion financière et de mise en place de groupes de travail sur l'éducation financière.

Je constate également les progrès enregistrés en matière d'accès aux services financiers. Le taux d'inclusion financière est ressorti à 57,1 % à fin 2018, contre 47,0 % en  2016, soit une augmentation de plus de 10 points de pourcentage.

Ces avancées notables sont portées essentiellement par la contribution des services financiers via la téléphonie mobile dont le taux d'utilisation ressort à 34,0% en 2018. Cet apport de la monnaie électronique s'est traduit dans l'UEMOA par une augmentation du nombre de comptes de monnaie électronique ouverts, qui s'est situé à plus de 62,9 millions en 2018 contre 18,2 millions en 2014. Le nombre de transactions, quant à lui, est passé de 0,3 milliard en 2014 à 1,9 milliard en 2018, soit de 3.760 milliards de FCFA à 23.534 milliards de FCFA.

Les évolutions perceptibles de l'écosystème financier de notre Union indiquent que les progrès en matière d'inclusion financière seront tirés notamment par les paiements numériques, les politiques gouvernementales de digitalisation et le développement des services financiers de seconde génération via la téléphonie mobile.

Ces projections sont corroborées par les résultats des récents travaux menés par la Banque Centrale pour la construction d'un indice synthétique d'inclusion financière pour les pays de l'UEMOA. Indice qui révèle d'ailleurs que les perspectives d'amélioration de l'inclusion financière résident dans l'exploitation des opportunités offertes par les nouvelles technologies.

D'autres études, et particulièrement celle réalisée par la Banque Mondiale en 2019 sur le niveau de digitalisation des paiements des Etats de l'UEMOA, ont aussi mis en exergue la contribution potentielle de la numérisation des paiements au renforcement de l'inclusion financière et à l'accroissement du Produit Intérieur Brut.

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

Vous comprenez alors toute l'importance du thème de cette deuxième édition de la Semaine de l'Inclusion Financière qui porte sur la « Digitalisation au service de l'inclusion financière : enjeux pour le secteur financier et les Etats membres de l'UEMOA ». La transformation numérique est aujourd'hui un sujet d'actualité, aussi bien pour les économies développées que pour les pays émergents et en développement.

En effet, notre environnement se trouve dans une phase de mutation accélérée vers une économie ouverte et connectée, caractérisée par l'arrivée de nouveaux acteurs, tels que les Fintech, les géants d'Internet et du mobile dont les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazone et Microsoft). Ces intervenants d'un genre nouveau ont bouleversé l'écosystème financier ainsi que le mode de fonctionnement habituel des institutions financières, des pouvoirs publics, des entreprises, des organisations et des populations. Ils interpellent aussi les régulateurs et les Gouvernements dans leurs missions fondamentales de battre monnaie et de veiller à la stabilité et à l'intégrité financière, tout en protégeant les déposants.

L'usage des nouvelles technologies, telles que l'intelligence artificielle, les registres distribués dans les réseaux informatiques, les outils de sauvegarde en ligne, a ouvert la voie à une transformation du paysage de la finance tel que nous la connaissons, à travers la suppression des barrières physiques, la dématérialisation des services offerts, le paiement à distance, l'utilisation de la biométrie ou de la reconnaissance faciale pour l'identification des populations ainsi que pour le développement de modèles d'affaires innovants.

Cette nouvelle économie qui se crée autour des technologies est porteuse de promesses, surtout pour les petites et moyennes entreprises, les jeunes, les femmes et les producteurs ruraux. En effet, les nouvelles solutions technologiques peuvent contribuer de manière significative à réduire les asymétries d’information et à fournir un accès fiable à de nouvelles sources de données, dont les fonctionnalités permettent de créer des produits et services améliorés et accessibles au plus grand nombre de nos concitoyens. Elles favorisent également la diversification des choix du consommateur et encouragent une  concurrence accrue entre un éventail plus large d'acteurs.

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

Les avancées que je viens de vous présenter ont été rendues possibles, grâce aux nombreuses initiatives entreprises par la BCEAO et les Etats, pour moderniser le cadre réglementaire ainsi que les infrastructures de paiement.

A ce titre, je voudrais saluer l'accompagnement, depuis 2012, de l'Institut d'émission dans le processus de digitalisation des paiements des administrations publiques.

Ces différentes initiatives ont créé les conditions favorables à l'utilisation des nouveaux moyens de paiement par les administrations publiques, les entreprises, les grands facturiers et les populations initialement non-bancarisées.

De même, les Administrations financières des Etats membres de l'Union se sont engagées dans des politiques d'informatisation de leurs services publics et ont pris des textes visant à favoriser la bancarisation et la promotion des paiements électroniques au niveau des services de l’Etat.

D'autres structures publiques ont procédé à la digitalisation des paiements des bourses des étudiants, permettant ainsi à plusieurs dizaines de milliers d’étudiants d'ouvrir des comptes bancaires et d’être payés au niveau des Guichets Automatiques de Billets (GAB). Il en est de même du paiement des pensions de retraite et des salaires des agents de l’Etat. De plus en plus, des partenariats sont noués entre l'administration publique et les établissements émetteurs de monnaie électronique, afin de procéder au paiement des subventions et allocations directement sur les porte-monnaie électroniques des bénéficiaires.

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

En dépit de toutes ces actions mises en oeuvre dans l'UEMOA pour favoriser la digitalisation des paiements, des défis demeurent. Ces défis méritent d'être relevés, en vue de préserver la confiance des usagers dans le système financier et d'améliorer l'inclusion financière, à travers une utilisation accrue des produits et services financiers numériques.

Au nombre de ceux-ci, le premier qui me vient à l'esprit est celui du renforcement de la supervision des activités et des acteurs, au regard notamment de la forte composante technologique des nouvelles solutions de paiements offerts aux populations.

Le deuxième défi concerne l'adaptation continue du cadre réglementaire aux évolutions constantes de l'environnement, dans le but de préserver la stabilité du système financier et d'assurer la protection des usagers.

La lutte contre la cybercriminalité, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme constituent le troisième défi que j'aimerais souligner. Au regard des statistiques issues du rapport sur les risques du Forum Economique Mondial de 2019, il apparaît que les cyberattaques ainsi que les vols et fraudes des données occupent respectivement les troisième et quatrième place du « Top 5 » des risques.

Le quatrième défi a trait au renforcement de l'éducation financière de toutes les couches de la population, notamment celles qui sont vulnérables, en vue d'améliorer leur culture financière. Cela leur permettrait de faire des choix avertis et de mieux tirer profit des effets des innovations technologiques sur la réduction des coûts des services offerts.

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

Les thèmes qui seront abordés au cours de la semaine de l'inclusion financière vous offrent l'occasion de réfléchir sur le rôle important de l'innovation technologique dans l'inclusion financière ainsi que les défis à relever par les régulateurs et l'ensemble des parties prenantes pour une meilleure protection du consommateur de services financiers. En effet, la révolution numérique que nous vivons aujourd'hui impacte structurellement les comportements des usagers des services financiers, sous l'influence des facteurs combinés de la réglementation et des évolutions des modèles d'affaires.

Les administrations et les institutions financières sont donc appelées à intégrer ces innovations au niveau de leurs processus, afin de mieux répondre aux besoins d’une clientèle, dont le mode de consommation a connu de profondes mutations. Elles pourront, dans les conditions de sécurité requise et le respect des cadres réglementaires en vigueur, avoir recours aux entreprises de technologies financières, plus connues sous le vocable de Fintech.

Pour mieux apprécier les liens entre les nouvelles technologies financières et l'inclusion financière dans notre zone, nous avons, en collaboration avec la Banque Mondiale, organisé une Conférence Internationale de haut niveau sur ce sujet, les 30 et 31 octobre 2019. Elle a été riche en enseignements et devrait permettre de renforcer les actions à même d'assurer une meilleure synergie entre les activités des différents segments de l'écosystème.

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

En réunissant, ici, au Siège de la BCEAO mais également dans les huit pays de l'Union, des décideurs politiques, des directeurs généraux de banques et d'autres institutions financières, des chercheurs, des universitaires, des acteurs de la société civile ainsi que des  représentants du secteur privé et des organisations non gouvernementales, nous avons voulu rassembler toute l'expertise et toute l'expérience requises pour susciter des débats féconds autour de ces nouveaux défis que doivent relever aussi bien la BCEAO, les Etats que l'ensemble des parties prenantes.

Ainsi, vous aurez à échanger, entre autres, sur l'impact de la transformation digitale de nos administrations sur la croissance économique ainsi que sur les opportunités et les stratégies à mettre en place par les institutions financières.

Bien entendu, ces réflexions seront aussi axées sur les effets des nouvelles solutions sur la chaîne de valeur agricole ainsi que leurs pertinences pour les producteurs ruraux et les petites et moyennes entreprises.

Elles permettront, en outre, d'examiner les mécanismes à mettre en place pour protéger davantage les consommateurs, qui doivent disposer de l'éducation financière nécessaire pour une utilisation efficiente des services financiers, à l'ère du numérique.

[Anecdote] A ce propos, je dois vous confesser, moi-même, que j'ai dû faire un effort personnel pour adopter ces nouveaux moyens de paiements modernes. Ce ne fut pas facile, croyez-moi, mais depuis lors, j'ai fait beaucoup de progrès !

Enfin, vos échanges permettront de discuter des avancées et des enjeux du numérique et de trouver des solutions aux défis identifiés pour les institutions financières, les Etats et les populations.

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

La mise en oeuvre de ces solutions devrait se faire dans le cadre concerté de la stratégie régionale d'inclusion financière,  élaborée par la BCEAO et adoptée par le Conseil des Ministres de l'UEMOA en juin 2016. Elles requièrent, pour leur réussite, l'implication de toutes les parties prenantes, notamment les Etats, la Banque Centrale et les acteurs du système financier. A cet égard, nous devons agir ensemble et placer l'innovation au coeur de nos actions en faveur du développement économique et social.

Au regard de la qualité de l'audience, je ne doute point que de vos échanges sortiront des propositions pertinentes qui permettront d'apprécier les avantages et les risques mais surtout de nouvelles pistes d'actions pour une digitalisation accrue, aux risques maîtrisés, des paiements et processus des administrations publiques, des institutions financières et des entreprises du secteur privé.

Pour ma part, je puis d'ores et déjà vous assurer que les conclusions et recommandations de vos travaux seront, comme pour la précédente édition, une source d'inspiration pour la BCEAO, dans la conduite des actions visant le renforcement de l'inclusion financière de nos  populations.

Je voudrais donc conclure, en formant le voeu que cet important rendez-vous de l'inclusion financière dans l'UEMOA puisse tenir toutes ses promesses, afin que nos Etats en tirent tous les profits, de manière à mieux contribuer à l'avènement d'une croissance plus inclusive, au bénéfice des populations de l'Union.

Sur ce, tout en souhaitant plein succès à vos travaux, je déclare ouverte la deuxième édition de la « Semaine de l'Inclusion Financière dans l'UEMOA ».

Je vous remercie de votre aimable attention.



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