Défense : une enquête ouverte afin de déterminer les circonstances de la mort de l’élève-officier Talata Chamssoudine Tchiombiano

C’est ce lundi 10 décembre, en début d’après-midi, qu’a été inhumé au cimetière Yantala de Niamey, l’élève-officier de l’armée de l’air, Talata Chamssoudine Tchiombiano, disparu tragiquement à l’âge de 23 ans alors qu’il était en formation au Centre d’instruction de Tondibiah (CI/FAN).

Le ministre de la défense nationale Kalla Moutari ainsi que plusieurs officiers supérieurs de l’armée, étaient présents à la cérémonie de levée du corps et de présentation des condoléances à la famille de l’illustre disparu. L’occasion pour les officielles d’évoquer pour la première fois, les contours de cette disparition tragique et dans des circonstances troubles, qui a beaucoup choqué l’opinion nationale au regard de la violence des actes de tortures subis par la victime.

Selon le ministre Kalla Moutari, toutes les dispositions sont prises pour faire la lumière sur cette affaire qui continue de susciter une vive polémique. Une enquête a déjà été ouverte et en attendant ses conclusions, des mesures disciplinaires ont été prises à l’encontre des responsables militaires de la formation notamment le commandant ainsi que les officiers d’encadrement, qui sont provisoirement et jusqu’à nouvel ordre, suspendus ou relevées de leurs fonctions. Il s’agit d’un premier pas qui laisse à croire donc que c’est sur le terrain de la formation que l’élève officier a été torturé, et de manière inhumaine comme en témoignent les images choquantes de son corps qui ont été largement relayées sur les réseaux sociaux et qui témoignent de la cruauté des actes.

Selon les résultats de l’autopsie, qui a été réalisée à la demande de la famille, l’élève-officier Talata Chamssoudine Tchiombiano serait décédé il y a au moins une semaine, dans les alentours du lundi 3 décembre. Mais il a fallu le vendredi 7 décembre, alors que sa famille était en train de célébrer le mariage du frère de la victime, pour qu’elle soit informée et le corps déposé, après identification, à la morgue de l’Hôpital général de référence (HGR). Malgré qu’elle soit mise devant le fait accompli, la famille a refusé d’enterrer dans un premier temps le corps, en attendant de savoir les circonstances exactes de la disparition de l’officier. D’autant que le corps de la victime portait à plusieurs endroits, de graves et violentes sévices (tête fracassée, bras cassés et des traces de blessures sur plusieurs parties du corps). C’est devant l’insistance de la famille, qui veut que lumière soit faite, qu’une autopsie a finalement été pratiquée et l’enquête ouverte.

Ce n’est certes pas rare que des morts surviennent durant les formations militaires assez éprouvantes ou lors des fameux « bizutage », mais cette fois et au regard des images, tout laisse à croire qu’il y a bel et bien eu torture, de manière délibérée et violente. Selon une source familiale, bien avant que la famille soit informée des faits, sa mère a essayé durant plusieurs jours de le joindre au téléphone sans succès, alors qu’il avait l’habitude de se sacrifier à des visites dominicales régulières chez ses parents.

L’enquête déterminera certainement les circonstances exactes de cet homicide qui est tout sauf accidentel et qui n’honore pas notre armée nationale surtout en ces moments d’amplification des menaces sécuritaires amplifiées. La victime était en effet un jeune pilote très brillant et à la carrière prometteuse comme en atteste ses résultats scolaires et de formation. Il revenait d’ailleurs d’une autre formation en Chine. Il a déjà effectué plusieurs missions sur le terrain, dont certaines opérationnelles, et était humainement et professionnellement très apprécié au regard des messages de compassion qui ont foisonné après l’annonce du tragique évènement.

Que l’âme du brave soldat repose en paix !

Ikali (Actuniger.com)