Octobre Rose au Niger : l’ONG Ensemble Main dans la Main Niger-Russie mobilise pour la prévention du cancer du sein

Depuis près d’un an, l’ONG Ensemble Main dans la Main Niger-Russie (EMMNR) déploie son programme de séminaires médicaux mensuels « Pour sauver des vies », destiné à sensibiliser les communautés aux grands enjeux de santé publique. En ce mois d’octobre 2025 marqué par la campagne mondiale Octobre Rose, l’organisation a dédié une nouvelle session à un sujet crucial : le cancer du sein, l’un des plus fréquents chez la femme, mais aussi l’un des plus évitables lorsqu’il est détecté à temps.
Cette session avait pour objectifs d’amener le public à comprendre ce qu’est le cancer du sein, connaître ses facteurs de risque, reconnaître les symptômes et adopter les bonnes habitudes de prévention.
Une séance animée par le Dr Balkissa : entre science et pédagogie
Animée par la Dr Balkissa, médecin reconnue pour son engagement dans la vulgarisation médicale, la rencontre a permis d’aborder avec clarté les principaux facteurs de risque liés au cancer du sein, en distinguant ceux sur lesquels chacun peut agir.
Parmi eux figurent les antécédents familiaux de cancer du sein, l’âge et les changements hormonaux, le surpoids et l’obésité, la consommation d’alcool et de tabac, le manque d’activité physique, une alimentation déséquilibrée ou encore l’exposition prolongée aux hormones comme certaines pilules ou traitements hormonaux.

La conférencière a particulièrement insisté sur l’importance du dépistage précoce, de l’autopalpation régulière et du suivi médical périodique, rappelant que « plus un cancer est détecté tôt, meilleures sont les chances de guérison ».
Elle a également encouragé l’adoption d’un mode de vie sain et la levée des tabous autour du cancer du sein, afin de favoriser la parole, la prévention et le soutien mutuel.
Des données précises et des messages forts
Appuyée par des supports visuels, le Dr Balkissa a rappelé que le cancer du sein représente 33 % des cancers féminins. C’est le plus fréquent et le plus mortel chez la femme, mais les progrès de la médecine offrent aujourd’hui de réelles chances de guérison, à condition d’agir à temps.
Elle a précisé que près de la moitié des cas surviennent après 50 ans, d’où la recommandation d’un dépistage systématique entre 50 et 74 ans.
Les modes de vie jouent également un rôle déterminant : consommation d’alcool ou de tabac, surpoids, sédentarité ou encore alimentation déséquilibrée peuvent accroître le risque. À l’inverse, certains facteurs protecteurs contribuent à réduire la probabilité de développer un cancer du sein, tels qu’une puberté tardive, une grossesse avant 25 ans, un allaitement d’au moins six mois, ou encore une ménopause précoce.
Reconnaître les signes d’alerte
Parmi les signes qui doivent alerter, la conférencière a cité :
- l’apparition d’une boule ou d’une grosseur dans le sein ou sous le bras, douloureuse ou non ;
- une modification de la peau du sein (aspect peau d’orange, rougeur, œdème) ;
- un changement du mamelon ou de l’aréole, voire un écoulement inhabituel ;
- ou encore une altération de la forme du sein.
Elle a recommandé aux femmes de faire examiner leurs seins dès l’âge de 25 ans, et de consulter rapidement en cas d’anomalie.
Le diagnostic et les examens à réaliser
Selon le Dr Balkissa, 90 % des cas de cancer du sein sont découverts lors d’un dépistage, et seulement 10 % après l’apparition de symptômes.
Pour confirmer un diagnostic, plusieurs examens peuvent être réalisés : inspection et palpation des seins, mammographie, échographie mammaire et, en cas de besoin, examen anatomopathologique.
Elle a souligné que le développement du cancer du sein s’étend souvent sur plusieurs mois, voire plusieurs années. Lorsqu’il est détecté tôt, il s’agit d’un cancer de bon pronostic, dont le taux de survie est élevé.
Aujourd’hui, près de 60 % des cancers sont dépistés à un stade précoce, un progrès considérable dû aux campagnes d’information et de prévention.
Des échanges humains et une prise de conscience collective
Le public, venu en nombre, a activement participé aux échanges. Les participants ont posé de nombreuses questions sur la prévention, les coûts des examens ou encore les possibilités d’organiser des campagnes de dépistage dans les villages.
Des témoignages émouvants ont ponctué la séance, certains partagés par des femmes ayant connu la maladie de près.
« Avant, j’en avais peur. Aujourd’hui, je sais que le dépistage peut me sauver la vie », confiait une participante, la voix chargée d’émotion.
Ces échanges ont révélé une prise de conscience collective et confirmé la pertinence de la démarche communautaire portée par l’ONG EMMNR, qui mise sur l’éducation sanitaire de proximité pour briser les tabous et sauver des vies.
Un programme de santé communautaire qui s’inscrit dans la durée
Le séminaire d’octobre s’inscrit dans une dynamique plus large menée par l’ONG EMMNR. Depuis son lancement, le programme “Pour sauver des vies” aborde diverses thématiques de santé publique : diabète, hypertension, santé maternelle et infantile, santé mentale, nutrition et maladies respiratoires.
Ces séances, organisées plusieurs fois par mois, se veulent à la fois formatives et participatives, animées par des professionnels de santé nigériens.
« Nous voulons que chaque femme, chaque homme, chaque jeune soit capable de comprendre les risques qui le concernent et d’agir avant qu’il ne soit trop tard », explique un membre de l’équipe de coordination de l’ONG.
À travers cette initiative, l’ONG Ensemble Main dans la Main Niger-Russie ambitionne de rapprocher la médecine des populations, de promouvoir une culture de prévention et de renforcer la solidarité communautaire face aux défis sanitaires.
Le succès de cette session consacrée au cancer du sein démontre l’importance de la sensibilisation, mais aussi la volonté croissante des Nigériens de s’impliquer dans la préservation de leur santé.
À la fin du séminaire, les visages mêlaient émotion, soulagement et détermination. Beaucoup de participantes sont reparties avec une conviction forte : la prévention est le premier traitement, et parler du cancer du sein, c’est déjà commencer à le vaincre.
Avec ces séminaires mensuels “Pour sauver des vies”, l’ONG EMMNR poursuit son combat, main dans la main avec les communautés, pour faire de la santé un bien partagé, fondé sur la connaissance, la solidarité et l’espoir.







