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Conférence Africaine pour la Paix: allocution du Président Bazoum à la 2e édition de Nouackchott
Discours du Président de la République, Chef de l’état, S.E.M Mohamed Bazoum à la 2e édition de la Conférence Africaine pour la Paix qui s'est tenue le jeudi 10 février à Nouackchott, en Mauritanie.
Bismillahi Alrahmane Arrahim
- · Monsieur le Ministre des affaires islamiques et de l'enseignement originel,
- · Mesdames et messieurs les ministres,
- · Son éminence, l'érudit, le Cheikh Abdullah Bin Beyyah, Président du Forum d'Abu Dhabi pour la Paix, Président du forum pour la promotion de la paix dans les sociétés musulmanes,
- · Mesdames et à Messieurs les ambassadeurs, Éminents Oulémas de toute l'Afrique, Mesdames et Messieurs,
Je voudrais remercier très sincèrement Cheikh Abdullah Bin Beyyah, Président du Forum d'Abu Dhabi pour la paix pour l'honneur qu'il me fait de me donner cette belle occasion de m'adresser à ce parterre prestigieux d'hommes de foi, d'hommes érudits pour parler de l'Islam et de la Paix telle que conçue par cette religion.
Ce débat est nécessaire, que dis-je?, il est urgent tant il est vrai aujourd'hui qu'au nom de l'islam, il se passe de par le monde tellement d'abominations. Ceux qui travestissent tant l'islam et qui en donnent une image internationale si négative, le font au nom d'une lecture du Coran aux antipodes de ce que ce texte délicat contient. Notre devoir est de battre en brèche toutes ces lectures perverses et les comportements hérétiques qu'elles génèrent afin de faire triompher le projet profondément humaniste de cette religion si éloignée de la caricature qui en est donnée.
Je suis particulièrement heureux que ce débat ait lieu en Mauritanie, matrice d'un Islam qui fut porté par des hommes tout aussi savants que dévoués et qui en ont assuré l'expansion dans tout le Sahel et bien au-delà. Cet Islam de la Mauritanie est le modèle authentique d'un islam qui ne fait aucune place à la violence et aux élucubrations théoriques qui lui servent de carburant.
Mesdames, Messieurs,
La salutation d'usage du musulman qui a introduit mon propos, revendique déjà l'intention pacifique qui est au principe de notre vie profane et sacrée.
L'islam a en effet toujours prôné la paix et le respect entre les individus, entre les peuples et avec soi-même: la bienveillance à l'égard des peuples et des religions abrahamiques est un principe à la fois religieux et social. Même dans le contexte de la région d'Arabie du 7eme siècle, la paix entre les tribus fut requise, dans l'optique de mettre fin aux razzias pour la tranquillité des populations et de leurs activités économiques, notamment le commerce caravanier. L'islam a alors aussitôt institué un calendrier sacré qui proposait des trêves dans les différents conflits tribaux et commerciaux. La tribu des Quraysh a joué à cet égard un rôle important dans le processus d'unification des tribus vivant des activités pastorales et de la razzia. Les retombées du commerce vont pacifier les conflits tribaux dans la région du Hidjâz, berceau de l'islam, particulièrement à la Mecque. Le principe du conflit n'avait certes pas disparu car des formes de violence ont persisté se traduisant par des pratiques d'asservissement, d'esclavage, et d'autres types de tensions, mais les mœurs s'étaient singulièrement pacifiées générant un sentiment de sécurité accru.
L'islam se fonde donc sur une demande de paix, d'amour, de bienveillance et de reconnaissance de la dignité humaine, sur une base de transcendance et de foi partagée. Il propose une société de paix et de concorde, par-delà les Arabes, à l'ensemble de l'humanité. En faisant de la science un impératif, à travers l'injonction à la lecture ( Iqra!) l'islam crée les conditions pour éviter que la pratique de la foi ne soit en contradiction avec la bienveillance et l'humilité saintes qui sont indissociables de la paix.
De nombreuses Sourates insistent et révèlent en effet avec clarté les liens étroits entre paix et islam.
" la vérité provient de notre Seigneur ; dis : celui qui veut être croyant, qu'il le soit et celui qui veut être incroyant, qu'il le soit" (Coran, Sourate 18, verset 29).
" pas de contrainte en religion" (Sourate 2, verset 256) ou encore " Dieu n'aime pas les agresseurs" (Sourate 2, verset 290).
Ou cet autre verset dans lequel il est dit: " les serviteurs du Miséricordieux sont ceux qui marchent avec modestie et qui répondent: Paix! Aux ignorants qui leur adressent la parole" (Sourate 25, verset 63).
Il n'est pas superflu de rappeler que les termes de Silm et Salâm , au sens de paix, concorde, par opposition à la guerre, reviennent dans 49 sourates.
En effet la paix est au principe de la quête du musulman qui est tout sauf soumis: islam veut dire humilité, au sens où Socrate affirme le " connais-toi, toi-même" comme éthique de l'humilité par le refus du péché d'orgueil et de vanité, et donc par reconnaissance réflexive des limites de l'humain fini.
L'ouverture à la tolérance et l'humilité procèdent d'une quasi nécessité: la vertu du musulman est d'apprendre ( Iqra) de façon à éviter de se penser au-delà de son créateur, comme cause première du Monde et de son être.
Pour bien comprendre cela, il faut se référer au sens conféré au mot Jihad, ce terme si galvaudé et si controversé de nos jours. L'acception de ce terme la plus répandue procède en vérité d'un malentendu car le Jihad consiste dans un effort et une quête avant tout personnels et spirituels. L'homme doit par le Ijtihad chasser en soi l'orgueil et la vanité afin de recevoir humblement la parole de paix dans l'âme et le cœur du musulman pacifié par la pratique et le rituel des obligations de la foi et surtout , apaisé par la présence du divin en lui et hors de lui.
Ce Jihad majeur, spirituel, qui diffère du Jihad mineur (qui se traduit par la guerre) permet de canaliser la violence des pulsions sataniques en l'homme et sublime les violences guerrières en ascèse spirituelle et en apprentissage incessant de la paix sociale, politique et psychique. Un musulman authentique est un homme de paix en quête de bienveillance pour que la pureté de son cœur l'ouvre à la quiétude et à la paix de Dieu, pour le plus grand bien de la Umma. La grande discorde ( Al fitna Al kebira) est celle qui fissure l'âme du croyant qui laisse alors la vanité terrestre parler en lui à la place de Dieu qui a déposé en son âme sa parole ( Kalam) par le biais du livre saint.
Ainsi, l'expression de la conversion : " Aslam taslam" peut-elle s'entendre et se traduire en deux sens: " soumets-toi, tu auras la vie sauve" ou "embrasse l'islam, tu seras en paix". Si l'on oublie que l'un des noms de Dieu est Salam, on peut se méprendre dans une compréhension littérale perdant de vue l'injonction divine en l'occurrence de faire la paix avec soi, l'autre et le monde.
Mesdames, Messieurs,
En vérité, il y'a lieu de ne pas confondre les guerres à mener. Les juristes malikites au Maghreb ont réglé la question de la façon que nous savons. Il faut selon eux obéir à l'autorité qui respecte la pratique religieuse des citoyens et des assujettis à la loi divine. En ce sens l'autorité religieuse légitime, qui n'est pas aveuglée par le présent est celle qui autorise la paix civile et ne confond pas les conflits dans le monde spirituel et ceux du monde terrestre, afin de mieux chasser en soi la violence et d'éviter la guerre entre les hommes.
Il ne peut donc pas y avoir de vrais musulmans terroristes et criminels, l'islam condamnant les tueries des innocents. Tout homme qui consolide la paix est sous la bienveillance et la grâce de Dieu. Tout homme qui assassine et tue, au nom de Dieu, des frères et des sœurs, est un vulgaire criminel doublement fautif. La violence terroriste est ennemie de Dieu car elle est ennemie de la paix qui est le Nom de Dieu pour tous les musulmans de la terre. Les dogmes figés hors de l'histoire dont se prévalent de façon totalement illégitime les criminels sont des repères maintenus hors de la dialectique du sens du Coran et sa compréhension. C'est pourquoi ils produisent des systèmes figés, qui mènent inévitablement aux conflits de civilisations en niant le caractère profondément inclusif et fraternel de l'islam.
L'hérésie consiste donc à oublier le sens de l'étude et de l'humilité à la base de la pratique rituelle et ritualisée de l'islam menant à cette paix fraternelle et juste. La paix de l'islam nécessite un travail, un effort continu afin de mener l'humain à la profonde reconnaissance de pratiquer cette paix, en soi et hors de soi, comme étant le chemin divin et la voie de l'ouverture à l'autre comme éthique de vie pieuse. C'est en ce sens que nos sociétés trouveront la justice et la bienveillance garantes de la paix et de la sécurité dans le monde.
Mesdames, Messieurs,
Aujourd’hui, les pays du Sahel sont ravagés par une guerre implacable, qui est le fait de jeunes embrigadés au nom de l'islam et dont la violence cruelle a provoqué de milliers de morts et de centaines de milliers de déplacés voués à la précarité absolue, pour la plupart, ironie du sort, des musulmans. Il a pu arriver que des personnes aient été tuées en masse à l'intérieur de mosquées et cela même au cours du mois sacré de Ramadan. A-t-on vraiment besoin d'être particulièrement averti sur ces questions pour se rendre compte que ceux qui ont pu créer de tels monstres sont tout sauf des hommes ayant le moindre égard pour l'islam? En vérité, dans le Sahel plus qu'ailleurs la prévalence et l'instrumentalisation d'idées prétendument rigoristes masque difficilement ce qui n'est qu'une entreprise sordide d'enrichissement de personnes minoritaires abusant de l'ignorance d'une masse aliénée et vouée à leur merci.
Les jeunes incultes préposés à la violence dans notre région, qui pensent être au service de Dieu sont en réalité au service d'hommes cupides qui leur ont ordonné de voler le bétail des pauvres et d'imposer une dîme sur les plus pauvres appelée scandaleusement Zakat. Les régions du Mali, du Niger, du Burkina et du bassin du lac Tchad affectées par ce fléau du terrorisme se réclamant de l'islam connaissent de véritables drames humains sur fond de catastrophes économiques dont les effets marqueront pour longtemps les populations qui y vivent. Ce n'est pas un hasard si c'est au Sahel que les deux grands groupes terroristes internationaux que sont DAESH et AL QAEDA disposent d'épigones dont les emprises aléatoires sont appelées Provinces. Loin d'être révélateur de la viabilité des fausses doctrines sous-tendant leur projet, le phénomène est en train de prendre un tournant caricatural qui est révélateur de son impasse morale et politique. Si cet espace du Sahel est aujourd'hui le théâtre de ce drame, cela n'est tout simplement révélateur que du faible degré d'éducation des jeunes et de l'état de leur détresse sociale. C'est en tout cas loin d'être la preuve d'un quelconque succès de leurs doctrines criminelles.
C'est plutôt la paix qui est la vérité politique et spirituelle de l'islam. As salam est l'attribut de Dieu qui est répété journellement par le musulman.
Tâchons alors par nos actes et nos paroles de pacifier le monde où la violence et la division sont des défis quotidiens pour le musulman authentique.
Je vous remercie pour votre écoute bienveillante et je vous prie de recevoir l'expression de toute ma volonté de fraternité, d'unité et de concorde.
Assalam aleïkoum.
Que la Paix soit sur vous, mes frères.
Commentaires
Les nigériens, il faut remercier Dieu pour vous avoir donner un tel intellectuel visionnaire.
Les images d’hommes en uniforme, acclamés par les populations, font la une des presses africaine et internationale. Dans de nombreux pays, pas seulement au Mali, en Guinée ou au Burkina Faso où l’armée a pris le pouvoir, les populations voient en leurs soldats des recours crédibles aux pouvoirs civils élus. Une onde de choc parcourt en ce moment le continent
particulièrement dans sa partie occidentale. Et elle remet en question certains principes qu’on croyait immuables depuis le début des vagues démocratiques. Pourquoi ? c’est la question qui revient dans les débats.
Quelques explications évidentes paraissent utiles à rappeler pour identifier certaines caractéristiques de nos systèmes démocratiques et de gouvernance qui ont mis à mal la confiance de nos populations et fait le lit des coups de force récents.
La démocratie vécue sous nos tropiques depuis quelques décennies est devenue essentiellement électoraliste.
En dehors des périodes électorales, les acteurs politiques sont peu actifs. Les citoyens sont peu informés. Il n’y a pratiquement pas d’interactions entre les élus et leurs mandants. La vie politique se rétrécit et se concentre uniquement autour de la compétition électorale.
Dans ce jeu, le citoyen n’y trouve pas son compte et se détache de plus en plus de ce qui lui apparait comme un exercice dont les élites sont les seuls vainqueurs et les uniques bénéficiaires. Cet état de fait est paradoxalement renforcé par les organisations internationales qui, dans leurs relations avec nos pays, mettent davantage l’accent sur les élections que sur l’approfondissement de la démocratie, la promotion des libertés, le renforcement des contre-pouvoirs ou encore le soutien à la redevabilité des élites.
Les élections, en maints endroits se résument, quelques fois, en occasions de validation des pouvoirs en place. Entre les fichiers électoraux de temps à autres défaillants, l’utilisation des moyens d’Etat pour faire campagne, la politisation de l’administration publique, les tripatouillages des procès-verbaux et autres compilations des suffrages ou encore la vassalisation des cours de justice, le citoyen lambda est de plus en plus dubitatif quant aux chances d’avoir des élections véritablement crédibles.
Les partis politiques de par leurs attitudes, confortent malheureusement l’image négative du système démocratique. Ils ont abandonné la mobilisation des masses autour d’idéaux de justice et de prospérité collective. Peu portés sur les projets et la volonté d’impacter la vie des citoyens, ils se sont concentrés sur les élections et la conquête du pouvoir quoi qu’il en coûte.
Ce qui aboutit à des attitudes souvent contradictoires avec les discours tenus et à des collaborations uniquement mues par la quête du pouvoir, sans considération pour la logique et encore moins la morale. Les changements fréquents de positionnement des responsables, la multiplication du nombre de partis, les divisions et querelles intestines fréquentes finissent ainsi de les discréditer.
La place centrale qu’occupent les ressources financières dans le jeu politique, a également porté un sérieux coup à la démocratie et à la confiance des populations en son utilité. Il est quasiment impossible d’obtenir une responsabilité importante dans les partis, être investi pour être candidat à une élection ou gagner un scrutin sans débourser des sommes faramineuses. Cela éloigne de la politique des prétendants vertueux et compétents et l’ouvre à contrario à des individus peu recommandables mais richement dotés. Il en résulte une course à l’enrichissement qui fait le lit de la corruption.
Les élites qui parviennent aux responsabilités grâce à leurs moyens financiers en deviennent égoïstes, méprisantes à l’égard de la population et convaincues que celle-ci serait « achetable » à souhait.
Il est vrai qu’elles sont confortées en cela par une société elle-même
progressivement vassalisée et qui les y encourage. Il en résulte une défiance encore plus profonde des populations, notamment les plus démunies, à l’égard d’un système politique qui les ignore. Il en résulte également des services publics inefficaces et non engagés à répondre aux attentes des usagers. Des responsables qui ne prendront même pas la peine de travailler et de communiquer avec les citoyens qu’ils sont pourtant chargés de servir. Ce tableau est généralement ce qu’on constate chez nous depuis de nombreuses années.
Au même moment, l’urbanisation et l’accroissement démographique aidant, dans un contexte d’accès important à l’information grâce aux nouvelles technologies, apparait partout une jeunesse urbaine très nombreuse, désœuvrée, peu formée, manipulable et particulièrement sensible aux discours simplistes et complotistes. Les élites méprisantes, les administrations inefficaces, les élus calfeutrés voire les organisations internationales et les puissances étrangères forment ainsi des cibles idéales pour cette jeunesse et ceux qui essaient de l’exploiter politiquement. Ce phénomène est très présent dans les capitales qui en deviennent facilement frondeuses contre les pouvoirs installés et forment les premiers soutiens aux coups de force militaires.
Dans le contexte sahélien, avec une donne terroriste qui ébranle les fondements sociaux des Etats concernés,
les nombreux conflits mettent encore plus en lumière les failles décrites précédemment et accroissent les fragilités étatiques mais aussi et surtout la défiance des populations. Les pouvoirs civils y sont accusés d’inefficacité. Il n’est ainsi pas étonnant que les coups d’Etat militaires soient constatés dans deux de ces Etats (Burkina FASO et Mali) et que dans un troisième (Tchad), le contexte sécuritaire soit évoqué pour la prise de pouvoir par l’Armée avec le soutien du parti au pouvoir lui-même mais également de la communauté internationale.
C’est également dans le contexte sahélien que les militaires qui paient un lourd tribut à la situation sécuritaire, apparaissent davantage comme victimes. Ce qui leur confère une certaine légitimité auprès des populations qui les considère ainsi comme un recours potentiel face aux périls.
Les leaders politiques et civils, pris en étau entre leurs propres insuffisances et les nombreuses accusations plus ou moins fondées contre eux, sont actuellement dans le creux de la vague. A certains endroits, ils sont contraints de laisser la place aux militaires portés par la volonté des populations de tenter cette alternative qui n’est évidemment pas sans danger, comme cela sera présenté dans le volet II de la présente contribution
Mother [mot censuré]er of quoting others. Shame on you! Illitrate mother [mot censuré]er! Shame upon you !
Mother [mot censuré]er of quoting others. Shame on you! Illitrate mother [mot censuré]er! Shame upon you !
What's up SLUM MONKEY!!!!
Illitrate ??????
What it THAT ????
FYI ( For Your Information ) and future usage it should be writing... : . ILLITERATE...
Selon toi, on peut pas avoir un point de vue différent sans être payer par les dirigeants ou autres. C'est vraiment une insulte à l'intelligence humaine tout simplement. Bcp des gens qui interviennent ici ne sont même pas au Niger. Donc pas à la solde d'un quelconque politique.
Ne prenez pas les gens pour des bêtes, tout le monde sait que vous êtes Ici pour le compte des Français et de leurs valets.
T’es trop bête, tous les nigériens doivent penser comme toi! Tu détiens le monopole de la vérité absolue. T’es vraiment ridicule.
C’est même une insulte à l’intelligence.