FINANCE : des bailleurs de fonds exigent la restitution de 580 millions « disparus » au trésor public
Dans une lettre en date du 7 novembre 2018 dont L 'Eclosion a obtenu copie, UNICEF, Banque mondiale, UNFPA, Alliance du vaccin, I 'Agence française de développement et I ‘Agence espagnole de coopération internationale se sont dits "très préoccupés par le retard pris dans la restitution des fonds sur les comptes du Fonds commun des niveaux décentralisés ". Voici l’histoire de cette disparition de gros sou au Trésor national du Niger…
Il vous souviendra que le gouvernement avait pris la décision de créer un Compte unique du trésor pour recevoir toutes les entrées d’argent que ce soit des sociétés et entreprises publiques ou des projets qui soutiennent I ‘Etat, ce, pour "une gestion optimale des fonds publics" avait expliqué l‘argentier nigérien Hassoumi Massoudou. C'est dans la foulée de cette réforme que prés de 580 millions de FCFA ont été “délocalisés” des comptes du Fonds Commun (PC) d'appui pour le Programme de Développement Sanitaire (PDS). Suite à cette délocalisation les responsables financiers du fond FC ont alerté les bailleurs de ce fonds qui ont aussitôt exigé au coordinateur du Programme au Ministère de la Santé, la restitution des 580.000.000 dans le compte d’où ils ont été prélevés.
Pour ce faire, le Ministère des Finances dispose jusqu'au 30 novembre pour la restitution de ces fonds destinés à la santé des populations. Dores et déjà ces principaux bailleurs ont demandé au coordinateur du Fonds Commun d’appui le gel du compte principal du fonds et menace de l’interruption de leur financement pour l’appui du Programme de Développement Sanitaire du moins de façon collective. Questions : quelle destination ces fonds ont-ils pris ? Pourquoi le ministère des Finances n’a-t-il pas envoyé une correspondance à ces bailleurs concernant le prélèvement des 580.000.000 ? Toutes ces questions suscitent une préoccupation quant à la réelle utilité du compte unique du trésor. N’est-il pas un moyen pour le gouvernement de détourner des fonds de leurs vraies destinations ?
On se rappelle que dans l’affaire du financement de la construction de la route de l’uranium nos confrères de u bihebdomadaire L’Evénement ont révèle qu’un premier décaissement avait été effectué au trésor et pourtant sur le terrain rien n’a été fait.
Certains bailleurs ont déjà exigé au ministère des Finances qu’ils soient exemptés de cette mesure du compte unique du trésor pour un suivi transparent de leurs fonds.
Si Ies PTFS que nous savons incrédules sont, eux-mêmes, sceptiques vis-à-vis de ce compte unique, il est clair qu'il y'a anguille sous roche.
Par ailleurs les banques de la place ainsi que les Opérateurs économiques ont aussi fustigé cette mesure mais connaissant celui qui trône au ministère des Finances, ils ont laissé la décision sachant qu’ils ne pouvaient pas la combattre
SERIBA ISSOUFOU
L’Eclosion
Commentaires
"Pauvre Trésor public" ! !
Dommage vraiment!!!
C'est le prix de la dépendance: nos valeureux bienfaiteurs nous interdisent toute la prise décision souveraine en tant qu'Etat souverain.
Autrement dit "je vous aide donc faites exactement ce que je vous dis de faire sinon..." semblent nous dire nos "bailleurs de fonds".
A dire que certains nigériens sont contents de ce chantage que les autres font sur leur pays
Vous avez pauvre Niger.
Voila ce que nous coûtent nos irresponsabilités, nos zizanies, nos mésententes et nos querelles quotidiennes.
Les autres nous imposent leur loi parce que nous quémandons.
La main qui reçoit n'est-elle pas toujours en bas?
2. Ils nous humilient en nous faisant revenir sur nos propres décisions
3. Ils donnent ainsi à nos politiques la direction qui les arrange.
4. Et nous acceptons tout cela/
5. Nous acceptons car au lieu de nous entendre pour nous organiser et nous prendre en charge nous passons notre temps à nous chamailler
6. Nous passons tout notre temps à faire cette démocratie que nos amis bailleurs des fonds nous conseillent vivement.
7. Et pour cause: ces querelles intestines nous empêchent de voir l'essentiel c'est à dire la construction d'une économie forte digne de ce nom.
8. Et nous continuons à mendier.
9. La main qui reçoit n’est-elle pas toujours en bas?
Mépris? Racisme?…
Quel cynisme!