Le ministre Massaoudou persiste et signe : « Hama Amadou sera arrêté dès qu’il mettra les pieds au Niger »

Le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Hassoumi Massaoudou, a tenu à répondre du tic au tac aux propos tenus par le président du Moden Lumana, Hama Amadou, sur la radio française RFI lors d’un entretien diffusé le 15 septembre.

L’ancien président du parlement et désormais candidat aux présidentielles de 2016 avait laissé entendre que le ministre de l’Intérieur avait déjà annoncé qu’il sera condamné, se substituant ainsi à la justice. Ce que le ministre Massaoudou a catégoriquement démenti. « Il ne s’agit que d’un tissu de mensonges qui est significatif de sa façon à lui de traiter ces genres de questions » a estimé le premier flic du pays qui s’appuie, pour ce faire, sur l’entretien qu’il a accordé à un autre magazine français, Paris Match, et dans lequel il aurait fait une telle déclaration.

« C’est écrit et chacun peut le vérifier, je n’ai jamais dit qu’il sera condamné mais qu’il sera arrêté » s’est déchargé le ministre de l’Intérieur, par ailleurs, secrétaire général du PNDS Tareyya. Selon lui, Hama Amadou joue dans la manipulation et essaie de se poser en victime afin de décrédibiliser les autorités nigériennes.

Le ministre de l’Intérieur a d’ailleurs réitéré de manière encore plus explicite, ce qu’il avait affirmé. « Je le répète : en tant que ministre de l’Intérieur, je suis responsable de la sécurité publique et à ce titre nous sommes tenus d’exécuter les décisions de justice. La police qui est sous mon autorité et la gendarmerie qui est employée au ministère de l’Intérieur, ont l’obligation d’exécuter les mandats d’arrêts » a asséné Massaoudou dans un point de presse diffusé sur les ondes de la télévision publique.

Par conséquent, a persisté et signé le premier flic du pays, « toutes les unités de police et de gendarmerie sont instruites pour procéder à l’arrestation de M. Hama Amadou dès qu’il mettra un pied sur le territoire du national ».

Le ministre de l’Intérieur a estimé que c’est en exécution des lois de notre pays et de sa mission, que les autorités et les forces de sécurité publique sont tenues d’exécuter le mandat d’arrêt lancé contre Hama Amadou et que ses avocats ne sont pas parvenus à faire annuler. « Cela est clair et nous attendons de pied ferme» a-t-il ajouté.

Le ministre de l’Intérieur a profité de l’occasion pour tenter de remettre en cause, « d’autres mensonges » qui ont été selon lui, distillés par Hama Amadou dans ses récents entretiens aux médias français. Le fait que Hama Amadou ait été investi candidat par son parti, par exemple, « ne lui confère aucune immunité » a expliqué Hassoumi Massaoudou, se référant certainement à l’allusion faite par le concerné de certains textes de la CEDEAO ratifiés par le Niger et qui accordent une certaine protection aux candidats déclarés à des élections présidentielles dans une période de 6 mois avant l’échéance.

Le ministre de l’Intérieur a fait, également, sa lecture des textes sans omettre au passage de verser dans la politique politicienne en s’attaquant de front au parti de Hama Amadou ainsi que de son dernier congrès d’investiture, lequel à l’en croire, n’a pas véritablement mobilisé grand monde.

Avec cette sortie médiatique de Massaoudou qui intervient après celles de Hama Amadou, la guerre de tranchée médiatique bat donc son plein. Plus les élections approchent et plus la tension monte ! Les prochains jours apporteront certainement leurs lots de bras de fer et de déclarations interposées même si c’est le cas de le dire, l’opinion commence sérieusement à se lasser des mêmes sujets et des mêmes protagonistes qui caporalisent l’actualité politique nationale depuis un certain temps, au détriment des préoccupations majeures du moment, qu’elles soient d’ordre politique ou socio-économique.

A.Y.Barma (Actuniger.com)