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Sarkozy Tribunal 25 09 2025

C’est un verdict historique qui est tombé ce jeudi 25 septembre 2025 dans l’affaire dite du financement libyen : Nicolas Sarkozy, ancien président de la République française (2007-2012), a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à cinq ans de prison ferme, assortis d’un mandat de dépôt à effet différé, d’une amende de 100 000 euros et de cinq années d’inéligibilité avec exécution provisoire.

Un séisme judiciaire pour celui qui fut chef de l’État et dont le nom est désormais associé à l’un des plus retentissants scandales politico-financiers de la Ve République. Une sentence lourde de conséquences pour l'histoire politique française.

L'accusation, portée par le Parquet national financier (PNF), s'était appuyée sur un écheveau de preuves circumstancielles : déclarations d'anciens dignitaires du régime Kadhafi, déplacements en Libye de proches de Sarkozy, virements bancaires sur des comptes de Ziad Takieddine, et circulation d'au moins 35 000 euros en liquidités d'origine inconnue au QG de campagne.

Le PNF avait dépeint un "pacte" avec Kadhafi envisageant un retour en grâce diplomatique de la Libye, des contrats économiques et l'absolution d'Abdallah Senoussi, beau-frère du dictateur condamné pour l'attentat du DC-10 d'UTA en 1989. Les procureurs avaient requis sept ans de prison.

 

Un verdict en demi-teinte qui n'épargne pas l'ancien président

Le tribunal de la 32e chambre correctionnelle a rendu un jugement complexe, à l'image de cette affaire aux ramifications internationales. Les magistrats ont relaxé l'ex-chef de l'État des accusations les plus graves : corruption passive, recel de détournement de fonds publics libyens et financement illicite de campagne électorale. Une décision qui pourrait sembler favorable, mais qui n'a pas empêché une condamnation sévère.

Le cœur du verdict repose sur la qualification d'"association de malfaiteurs". Le tribunal a estimé que Nicolas Sarkozy avait "participé à un groupement en vue de préparer le délit de corruption" en ayant "laissé ses proches collaborateurs et soutiens agir pour obtenir un soutien financier" de la Libye. Les juges pointent particulièrement son rôle en tant que "ministre, président de l'UMP et candidat à la présidentielle", soulignant qu'il avait autorité sur ceux qui ont démarché le pouvoir libyen.

Parmi les personnes citées dans le jugement figurent Claude Guéant, ancien directeur de cabinet, Brice Hortefeux, ancien ministre, et l'intermédiaire Ziad Takieddine, décédé mardi dernier. Le tribunal considère qu'ils ont agi "en son nom" pour solliciter des soutiens financiers.

 

La subtilité juridique qui change tout : le mandat de dépôt différé

Techniquement, Nicolas Sarkozy ne rejoindra pas immédiatement la prison de la Santé. La peine de cinq ans de prison s'accompagne d'un "mandat de dépôt à effet différé", une procédure récente inscrite à l'article 464-2 du Code de procédure pénale depuis mars 2020.

Concrètement, l'ancien président dispose d'un délai d'un mois pour se présenter au parquet qui lui notifiera sa date d'incarcération. Ce mécanisme, créé par la loi de réforme pour la justice, permet au condamné de mieux préparer son entrée en détention. Une mesure qui évite l'incarcération immédiate dans le box des prévenus, mais qui n'altère en rien la nature ferme de la peine.

Outre l'emprisonnement, le tribunal a prononcé une amende de 100 000 euros et une interdiction d'exercer tout mandat électif pendant cinq ans. Des sanctions justifiées par "des faits d'une gravité exceptionnelle de nature à altérer la confiance des citoyens dans ceux qui les représentent et dans les institutions de la République".

 

L'absence de preuve formelle sur le financement final

L'élément le plus surprenant du jugement réside dans le constat d'absence de preuve concernant l'utilisation finale des fonds libyens. Le tribunal a explicitement indiqué qu'"il n'y a pas de démonstration que de l'argent parti ensuite de Libye ait, in fine, été utilisé dans un financement occulte de sa campagne victorieuse de 2007".

Cette précision juridique crée une situation paradoxale : Nicolas Sarkozy est condamné pour avoir laissé ses proches chercher un financement libyen, mais le tribunal estime que les "éléments matériels de l'infraction de corruption ne sont pas constitués" en l'absence de preuve sur l'utilisation effective des fonds.

 

La colère de l'ancien président : "Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle"

À la sortie du tribunal, Nicolas Sarkozy, la mine grave et le visage fermé, a affiché une détermination sans faille. "Je suis innocent, cette injustice est un scandale", a-t-il lancé devant une forêt de micros. Manifestement abasourdi par la sévérité de la peine, l'ancien chef de l'État a dénoncé "une justice spéciale pour Nicolas Sarkozy".

"La haine n'a décidément aucune limite. J'assumerai mes responsabilités. Je déférerai aux convocations de la justice. S'ils veulent absolument que je dorme en prison, je dormirai en prison mais la tête haute", a-t-il déclaré, promettant de "se battre jusqu'à son dernier souffle pour clamer mon innocence".

Son avocat, Me Jean-Michel Darrois, a immédiatement annoncé le dépôt d'un appel, fustigeant un jugement "contradictoire avec ses motifs". "Le tribunal a reconnu qu'il était innocent de corruption, qu'il n'y avait pas eu de financement de la campagne libyenne alors que c'est ce que l'opinion publique retenait, que le document sur lequel se fondait l'accusation était un faux", a-t-il énuméré sur BFMTV.

 

Les conséquences immédiates : l'appel ne suspend pas la peine

La procédure d'appel engagée par la défense n'aura pas d'effet suspensif. La condamnation est assortie du principe de l'exécution provisoire, ce qui signifie que Nicolas Sarkozy devra purger sa peine même s'il conteste le verdict.

Seule possibilité d'aménagement : une demande de libération conditionnelle, que l'ancien président de 70 ans pourrait formuler une fois incarcéré. Mais cette perspective reste hypothétique et soumise à l'appréciation de l'administration pénitentiaire.

Ce jugement clôt un marathon judiciaire de plus de dix ans, mais ouvre une nouvelle bataille juridique et politique. La condamnation de Nicolas Sarkozy marque un tournant dans l'histoire républicaine française, rappelant que nul, pas même un ancien président, n'est au-dessus des lois. Reste à savoir comment cette page judiciaire s'inscrira dans la mémoire nationale. 

Mohamed Cissé (actuniger.com)



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