CAN 2025 : le Maroc assure l’essentiel face aux Comores et lance sa compétition
Le Maroc n’a pas tremblé longtemps, mais il a dû patienter. Devant un stade Prince Moulay Abdellah plein à craquer et chauffé à blanc, les Lions de l’Atlas ont réussi leur entrée dans la CAN 2025 en dominant les Comores (2-0), dimanche soir à Rabat, au terme d’un match d’ouverture plus accroché que ne le laisse penser le score.
Tout avait pourtant commencé dans une atmosphère presque irréelle. Après une cérémonie d’ouverture rythmée par jeux de lumières et traditions marocaines, le président de la CAF, Patrice Motsepe, a officiellement lancé la 35e édition de la Coupe d’Afrique des nations, avant un coup d’envoi fictif donné par le prince héritier Moulay Hassan. Dans les tribunes, près de 60 000 supporters acquis à la cause marocaine. Sur la pelouse, en revanche, un déluge de pluie et une pression palpable.
Privé d’Achraf Hakimi, laissé au repos après avoir présenté son trophée de Joueur africain de l’année 2025 au public, le Maroc a rapidement pris le contrôle du jeu. Mais cette domination s’est révélée stérile. Dès la 11e minute, Soufiane Rahimi a manqué l’occasion idéale de lancer les siens en voyant son penalty, obtenu après une faute sur Brahim Diaz, repoussé du genou par un Yannick Pandor impérial.
Comme si cela ne suffisait pas, Walid Regragui a dû composer très tôt avec un coup dur : le capitaine Romain Saïss, blessé, a quitté la pelouse en larmes après un quart d’heure de jeu. En face, les Comores ont déroulé leur plan sans complexe, regroupées en 5-4-1, acceptant de subir (moins de 25 % de possession en première période) tout en fermant méthodiquement les espaces.
Résultat : à la pause, les Lions de l’Atlas n’avaient cadré qu’un seul tir… le penalty manqué. Pire, ils auraient pu être punis dans le temps additionnel sans une intervention décisive de Yassine Bounou devant Rafiki Saïd. Quelques sifflets ont accompagné le retour aux vestiaires, signe d’une exigence à la hauteur des ambitions marocaines.
Diaz libère, El Kaabi sublime
Au retour des vestiaires, le Maroc a changé de visage. Plus juste techniquement, plus rapide dans la circulation du ballon, il a fini par fissurer le bloc comorien. À la 55e minute, Noussaïr Mazraoui, très actif sur son côté, a parfaitement servi Brahim Diaz, dont le plat du pied précis a enfin fait sauter le verrou. Rabat pouvait respirer.
Les Comores n’ont pourtant pas abdiqué. Quelques minutes plus tard, Rafiki Saïd a encore semé le trouble dans le dos de la défense marocaine, obligeant Bounou à sortir le grand jeu pour préserver l’avantage. Un avertissement sans frais.
Le tournant définitif est arrivé à un quart d’heure du terme. Entré en jeu quelques minutes plus tôt, Ayoub El Kaabi a signé un geste d’exception : sur un centre venu de la gauche, l’attaquant de 32 ans a déclenché un retourné acrobatique somptueux, laissant Pandor sans réaction (74e). Un but venu d’ailleurs, déjà candidat sérieux au plus beau de cette CAN 2025.
Un favori attendu, une série qui continue
Avec cette victoire, le Maroc tient son rang et enchaîne un 19e succès consécutif, un record mondial toujours en cours. Longtemps bousculés, parfois imprécis — notamment sur coups de pied arrêtés — les Lions de l’Atlas ont néanmoins montré qu’ils savaient faire le dos rond et frapper au bon moment.
Les Comores, courageuses et disciplinées, peuvent quitter la pelouse la tête haute. Leur résistance, malgré l’ouverture tardive du score, confirme qu’elles ne seront pas un simple figurant dans cette compétition.
Le Maroc, lui, peut désormais se projeter avec davantage de sérénité vers son prochain rendez-vous face au Mali, le 26 décembre, toujours à Rabat. Les Cœlacanthes tenteront de rebondir le même jour à Casablanca contre la Zambie.
La CAN 2025 est lancée. Et pour le pays hôte, l’aventure commence par une victoire, construite dans la patience et scellée par un éclair de génie.
