Niamey : plus de 6.400 articles de chicha et 30 tonnes de produits périmés incinérés
Le gouvernorat de la région de Niamey a procédé, hier mercredi 17 septembre à Sorey, à l’incinération de 6.466 accessoires liés à la consommation de chicha – un phénomène en pleine expansion parmi la jeunesse – et plus de 30 tonnes de denrées alimentaires et produits de consommation courante frauduleusement commercialisés bien au-delà de leur date de péremption. Une opération coup de poing menée par la brigade des mœurs et la police sanitaire, destinée à protéger la population, en particulier les jeunes, contre la consommation de produits nocifs et dangereux.
Sous un ciel chargé de chaleur et de symbolisme, un épais panache de fumée noire s’est élevé, hier après-midi, du site de Sorey, à la périphérie de Niamey. Il ne s’agissait pas d’un incendie ordinaire, mais de l’incinération méthodique et publique du fruit de plusieurs mois de traque menée par les autorités nigériennes contre des produits jugés « nocifs et dangereux » pour la population.
Au total, 6.466 articles de chicha ont été détruits, parmi lesquels 996 bouteilles, 3.866 produits divers, 700 tuyaux, 332 pipettes, 455 têtes de chicha, 46 rouleaux d’aluminium et 71 pinceaux. À cela s’ajoutent 30 tonnes 200 kilogrammes de denrées alimentaires expirées, allant du lait infantile au riz, en passant par les pâtes, l’huile, les biscuits, la mayonnaise, le chocolat, la farine de blé, la tomate, mais aussi des boissons comme des jus et de la bière, ainsi que des produits pharmaceutiques et cosmétiques.
Prenant la parole, le Gouverneur de la région de Niamey, le Général de Division Assoumane Abdou Harouna, a souligné que cette destruction vise à préserver la santé et le bien-être de la population, particulièrement des jeunes, principaux consommateurs de chicha. Il a averti que « les vendeurs qui ne respectent pas les normes devront désormais faire face à la rigueur de la loi », tout en les appelant à adopter un comportement citoyen.
Le représentant du Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey, Alichina Kourgueni Amadou, a rappelé quant à lui les dispositions légales réprimant la commercialisation de ces produits nocifs. Il a mis en garde les récidivistes contre de lourdes poursuites judiciaires et appelé à une vigilance accrue des responsables d’établissements publics et privés. Le magistrat a également exhorté les syndicats de commerçants, revendeurs et la Chambre de commerce à renforcer le contrôle de la chaîne de distribution pour endiguer ce fléau.
La cérémonie s’est déroulée en présence du Secrétaire général du gouvernorat, du Directeur de la Police de la Ville de Niamey, des membres du Conseil régional de sécurité (CRS), ainsi que des coordinatrices de la Brigade des mœurs et de la Police sanitaire.
Par cette opération spectaculaire, les autorités régionales réaffirment leur détermination à combattre sans relâche la circulation de produits dangereux et à protéger les Nigériens contre les menaces qui pèsent sur leur santé et leur sécurité.