Sahel : l’Institut Néerlandais pour la Démocratie Multipartite trace une feuille de route pour l'emploi décent des jeunes et des politiques inclusives
Face aux défis socio-économiques et politiques de la région, l’Institut Néerlandais pour la Démocratie Multipartite (NIMD) a réuni ce jeudi 11 septembre 2025 à Niamey décideurs, experts et jeunes pour un atelier régional. L’événement a présenté les résultats d’une étude inédite menée au Niger, au Mali et au Burkina Faso sur l’emploi décent des jeunes et son impact sur leur participation à la vie publique, posant ainsi les bases d’une feuille de route pour des politiques publiques inclusives au Sahel.
L’événement a présenté les résultats d’une étude inédite menée dans les trois pays de l’AES où l’organisation est implantée – Niger, Mali et Burkina Faso – intitulée : « Emploi décent des jeunes au Sahel : la qualité de l’emploi influence-t-elle la participation à la vie publique ? ».
La rencontre, organisée à l’hôtel Bravia, a réuni M. Ibrahim Ba, Directeur pays de NIMD Niger, le Représentant de la DUE et celui de l’Ambassade des Pays-Bas au Niger, les représentants des partenaires techniques et financiers, le Représentant du Conseil National de la Jeunesse (CNJ) et du Conseil Consultatif pour la Refondation (CCR), ainsi que de nombreux jeunes participants.
Dans son allocution inaugurale, le Directeur pays de NIMD Niger, M. Ibrahim Ba, a rappelé que cette initiative s’inscrit dans le cadre du Programme de Recherche et de Dialogue pour la Refondation (PREDIRE), mis en œuvre par NIMD Mali et financé par l’Union Européenne. « La problématique de la participation des jeunes à la vie publique est une préoccupation régionale », a-t-il souligné, en insistant sur le fait que l’étude a couvert l’ensemble des pays de l’AES où NIMD est présent.
Pendant plusieurs mois, une équipe de chercheurs de chaque pays a travaillé sous la supervision d’un comité scientifique basé au Mali, composé d’éminents experts, afin de garantir la rigueur du processus. Les résultats visent à fournir des preuves solides pour alimenter les réformes de politiques publiques, en particulier celles touchant l’emploi et l’engagement citoyen des jeunes.
Des objectifs clairs et des échanges enrichissants
L’atelier avait pour objectifs de partager les résultats des études de cas pays et de l’analyse transversale, de favoriser une compréhension mutuelle des rôles et responsabilités des parties prenantes, d’examiner les mécanismes de collaboration et de synergie existants, et d’explorer les pistes pour le développement d’un programme de recherche et de dialogue structuré au Sahel.
Rythmé par plusieurs temps forts, l’atelier a permis d’abord de poser le contexte et les objectifs de l’étude, avant de dévoiler les notes de synthèse pays par pays (Burkina Faso, Mali, Niger). Les travaux se sont enrichis de contributions institutionnelles, notamment de la Direction de l’Emploi du Mali et du Conseil du Travail et du Dialogue Social de l’UEMOA, intervenus en ligne. En clôture, une synthèse assortie de recommandations a tracé les contours d’une feuille de route destinée à mieux valoriser les résultats et inspirer des politiques publiques inclusives en phase avec les aspirations de la jeunesse sahélienne.
M. Ba a également remercié l’Union Européenne pour son soutien financier, qui a rendu possible la conduite des trois études et la tenue de l’atelier. Il a salué la contribution des chercheurs, des experts et des participants, dont les échanges « seront sans aucun doute utiles pour orienter des actions concrètes en faveur des jeunes du Sahel ».
PREDIRE : un levier pour la production et la diffusion du savoir
Au-delà de la recherche, le PREDIRE prévoit la conception et la diffusion de contenus médiatiques, culturels et éducatifs afin de démocratiser l’accès aux connaissances. Ces produits, diffusés dans des espaces physiques et numériques, visent à accroître la place de la recherche dans le débat public et à toucher directement les citoyens, notamment les jeunes et les femmes.
Le programme a ainsi permis la création de la plateforme « Donko ni Djemu Blon », un espace collaboratif où des acteurs aux profils divers – institutions publiques, universités, think tanks, détenteurs de savoirs endogènes – se réunissent pour produire et partager des savoirs utiles à la refondation démocratique du Mali et du Sahel.
Créé en 2000, le NIMD est présent dans plus de 20 pays à travers le monde et œuvre pour rendre la politique plus inclusive et redevable. Au Mali, il intervient depuis 2002 en partenariat avec les acteurs publics, politiques et les organisations de la société civile. À travers des initiatives comme le PREDIRE, l’organisation réaffirme son rôle de catalyseur de dialogue et de réformes, convaincue que " la démocratie se refonde par le dialogue ".
Abdoulkarim (actuniger.com)