Médiation religieuse efficace : les divorces à Niamey passent de 3 088 en 2021 à 1 433 en 2024
Quelque 1 433 cas de divorce et 2 565 autres de réconciliation ont été enregistrés à Niamey en 2024, une tendance à la baisse, documente, dans son rapport 2024, l’Association Islamique du Niger (AIN), une structure de médiation dans les conflits matrimoniaux dans un pays à prédominance musulmane. L’organisation fait état de 3088 divorces en 2021, ce chiffre a chuté à 1517 en 2023 ; les réconciliations sont restées dans la même fourchette avec 4057 cas en 2021 contre 4013 en 2023. « Ces chiffres montrent que notre action vise avant tout à préserver les foyers », fait remarquer le Secrétaire général de l’AIN, M. Youssou Mounkaila.
« Les demandes de divorce ne proviennent pas uniquement de Niamey. Certaines personnes viennent de l’intérieur du pays, voire de la sous-région ou encore de la diaspora », précise-t-il.
Parmi les principales causes de divorce relevées par l’Association, on retrouve la polygamie ; Le mensonge réciproque entre époux, L’incapacité de l’homme à subvenir aux besoins de sa famille, Les problèmes liés à l’usage du téléphone (messages, photos, vidéos, contrôle du téléphone du conjoint), La question de la tontine (foyandi) enfin l’infertilité.
L’Association reçoit « entre 50 et 60 personnes par jour pour divers types de requêtes. Ce que nous faisons ici est immense. Il n’y a ni police ni avocat : uniquement une application stricte des textes religieux », précise l’ulema, ajoutant que « lorsqu’un couple se présente, à l’initiative de l’un des conjoints, nous exigeons la présence des deux. Ils sont écoutés attentivement. Si la situation est complexe, un délai d’un mois leur est accordé pour tenter une réconciliation. En islam, le divorce n’est jamais une décision précipitée ».
Il rappelle que « quatre étapes doivent être respectées avant qu’un divorce ne soit envisagé le mari doit d’abord tenter de conseiller son épouse ; il peut cesser temporairement de partager le lit conjugal, si la situation persiste, il est permis au mari de porter la main sur sa femme très légèrement et enfin, une médiation entre les deux familles est fortement encouragée ». « Ce n’est qu’après l’échec de ces étapes que les couples viennent généralement nous voir », affirme M. Mounkaila.
« Nous leur donnons encore un mois, s’ils insistent, nous prolongeons le délai de trois semaines, puis d’une semaine. Si aucune solution ne se dégage, nous demandons à chaque partie de désigner un représentant familial. Ces derniers nous accordent un ultime délai pour tenter de régler le conflit. En dernier recours, le divorce est prononcé ».
Le secrétaire général ajoute que « Il arrive que certains conjoints rédigent eux-mêmes un acte de divorce à la maison et viennent nous le soumettre. Même dans ce cas, nous le prenons en considération. Dans la tradition islamique, le divorce, même prononcé sur le ton de la plaisanterie, est considéré comme effectif. Il est permis par Dieu, mais reste une action détestée, comme le rappelle un hadith. Il ne faut donc jamais en plaisanter ».
Créée le 27 septembre 1974, l’Association Islamique du Niger est une organisation nationale ayant pour but d’accompagner l’État dans la résolution des problèmes sociaux, économiques et religieux, à travers les enseignements de l’islam.
Elle œuvre notamment dans la formation des oulémas (savants religieux), afin de renforcer sa mission. Son siège est situé à Niamey, avec des représentations dans toutes les régions et communes du pays. L’AIN est dirigée par un président national, Djibril Soumaïla Karanta, assisté de présidents régionaux.
Ses principaux domaines d’intervention concernent le mariage, le divorce, l’héritage, les conflits familiaux et sociaux, ainsi que les litiges non résolus par les juridictions classiques.
Dans un pays où la plupart des unions sont coutumières et l’état civil est peu développé, les évènements matrimoniaux (mariages, répudiations, divorces) échappent en grande partie aux statistiques.
ANP
Mais, les étapes citées ci-dessus font uniquement cas où c'est la femme qui est fautive et nul part au cas où c'est l'homme qui est mauvais ou fautif.
Pourquoi ? Parce que si c'est l'homme qui est fautif, la femme doit encaisser sans dire un mot, mais c'est la femme qui fautive, l'homme doit d'abord la punir, ensuite la tabasser et enfin la divorcer.