jeudi 8 juin 2023

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Lycée technique de Maradi : la grève des élèves tourne au vinaigre, encore une année académique compromise !

Incendie greve LTDK

Après plusieurs semaines de grève pour diverses revendications, les élèves du Lycée Technique Dan Kassawa (LTDK) de Maradi ont connu une journée assez harassante ce mercredi 26 avril 2023, suite à la violente répression de leur manifestation par la police. Dans les échauffourées, un violent incendie s'est déclaré dans l'enceinte de l'établissement ravageant au passage plusieurs dortoirs de l'internat avec d'importants dégâts matériels. A quelques deux mois des examens de fin d'année, cette crise qui couvait depuis des mois vient sérieusement compromettre l'année académique au sein de cet établissement jadis d'excellence et qui, depuis des années, connait une descente aux enfers sans précédent.

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La fin de l'année académique est en train de virer au cauchemar au Lycée Technique Dan Kassawa de Maradi (LTDK) ! Après plusieurs semaines de grève pour soutenir leurs revendications à l'appel de leur bureau syndical, les élèves ont tenté de hausser encore un peu plus le ton hier mercredi 26 avril 2023 avec une nouvelle tentative de manifestation qui a été violement réprimée par les éléments de la Police nationale qui ont pris d'assaut l'enceinte dudit établissement, situé en plein centre ville de la capitale économique. Les échauffourées ont atteint leur paroxysme lorsque les forces de l'ordre ont entrepris de déloger les manifestants au sein même des dortoirs avec des jets de gaz lacrymogène. Un violent incendie s'est déclaré et a ravagé plusieurs bâtiments dont deux (02) dortoirs de l'internat, parmi lesquels les fameux "camps des réfugiés" et "camp des sages" pour ceux qui connaissent un peu les lieux. Il a fallu de longues heures pour que les sapeurs-pompiers parviennent à circonscrire le feu qui a engendré d'importants dégâts matériels notamment des bâtiments, des lits, des matelas ainsi que des ordinateurs calcinés, des cahiers, livres et autres effets des élèves dont des motos brulées.

Selon les membres du Comité exécutif (CE) de la section technicienne de l'Union des scolaires nigériens (USN), des interpellations ont également été opérées dans les rangs des élèves. Après plusieurs heures de tension, le calme est progressivement revenu au sein de l'établissement, laissant la place à un sordide spectacle de désolation au vu des dégâts comme en témoignent les vives réactions qui ont fusé sur les réseaux sociaux à la publication des images des tristes évènements de la journée.

Incendie greve LTDK BIS

Une crise potentiellement évitable et une situation explosive prévisible

Le syndicat des élèves ainsi que celui des Instituts et écoles professionnelles et techniques du Niger (UIEPTN) ont vigoureusement condamné cette "répression féroce d'une manifestation légitime" des élèves du LTDK.  Il convient de noter que la crise couvait depuis des mois au sein de cet établissement qui était jusqu'à une récente époque, un centre d'excellence unique du genre au Niger et qui accueillait les meilleurs élèves des différents collèges du pays.

Tout est parti des doléances formulées par les élèves à travers leur syndicat et qui tiennent pour l'essentiel à revendiquer plus d'enseignants spécialisés dans certaines matières majeures ainsi que l'amélioration des conditions d'étude et de vie au sein de l'internat. Afin de soutenir leurs revendications, le Comité exécutif a lancé une série de grève qui a occasionné un retard prononcé pour l'année académique. Malgré les tentatives de médiation qui ont été conduites tous azimuts, la crise a persisté surtout avec la décision de l'administration et du corps professoral, de prendre des mesures de rétorsion à l'endroit des grévistes. C'est ainsi qu'il a été décidé d'attribuer, pour "divers manquements" liés à la grève, une note de conduite de 05/20 pour les membres du bureau et de 10/20 pour l'ensemble des autres étudiants, "la base" comme il se dit dans le jargon syndical, et qui soutient pour l'essentiel le mouvement.

Cette décision de l'administration a radicalisé la lutte des élèves qui ont lancé, depuis le 14 avril dernier, un mot d'ordre de grève illimitée. Les médiations se sont poursuivies et un accord de principe était même proche entre les élèves et l'administration pour la levée du mot d'ordre à partir de ce mercredi 26 avril 2023. Cependant et contre toute attente, la tension est de nouveau montée et la nouvelle manifestation prévue ce mercredi par les élèves a viré au vinaigre avec les dégâts qu'on connait.

Incendie greve LTDK BIS

La fin d'année compromise, ce qui est loin d'une première au LTDK ces dernières années

Ce nouveau rebondissement dans cette énième crise qui secoue l'ancien centre d'enseignement technique est de mauvais augure pour l'année académique en cours qui tire d'ailleurs à sa fin. Les examens de fin d'année notamment le BAC, c’est dans presque deux mois et l'année a déjà été sérieusement perturbée par des grèves à répétition.

Cette nouvelle crise vient aussi mettre en lumière la descente aux enfers que traverse cet établissement depuis des années. Faiblesse de la subvention, manque de personnels d'encadrement et de matériels didactiques, vétusté des infrastructures, retard des paiements de bourse, irrégularité dans la fourniture de l'alimentation pour le restaurant, engorgement du nombre des élèves toujours en hausse... la liste des difficultés que traverses le Lycée technique Dan Kassawa de Maradi est très longue surtout pour un établissement de référence dans le système éducatif nigérien. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le LTDK est l'un des parents pauvres de toutes les réformes jusque-là menées pour rehausser la qualité de l'apprentissage et améliorer le système éducatif nigérien. C'est ce que témoigne sa situation actuelle malgré quelques tentatives infructueuses de lui donner ses lettres de noblesse. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois, ces dernières années, qu'on assiste à de tels évènements au niveau de cet établissement. Des crises et des tensions à répétition qui auraient pu sonner l'alerte et conduire à une véritable renaissance de l'apprentissage technique au Niger d'autant qu'il y a quelques mois, les autorités ont décidé d'ériger à Maradi une Ecole polytechnique, la première du genre au Niger.

Incendie greve LTDK BIS

A quelques jours de la fin d'année, l'essentiel qui reste va certainement viser à sauver ce qui peut l'être pour une année académique sérieusement remise à cause. Et à coup sûr, ce sont les élèves qui les premiers en payeront les frais. Il reste à espérer que cette énième crise, au delà des larmes de crocodiles qu'elle a suscitées, l'instant d'un soupir pour ne pas dire d'une journée et des images, provoque enfin le déclic nécessaire pour que se manifeste enfin une véritable volonté de sauver le LTDK ! C'est tout l'enjeu puisque ce qui est fait est déjà consommé et en ce sens, c'est le gouvernement et particulièrement le ministère de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle, qui est interpelé au premier chef. A défaut, il ne sert à rien de continuer à orienter les élèves parmi les plus méritants des collèges et complexes d'enseignement secondaire (CES) du pays vers ce lycée technique qui prépare au baccalauréat dans les séries tertiaires et industrielles. Vous en conviendrez qu'il s'agira alors d'un vrai et véritable gâchis à l'heure où, ressasse-t-on, l'éducation est érigée en priorité des priorités des plus hautes autorités ! Simple avis...

Incendie greve LTDK BIS

A.Y.Barma (actuniger.com)

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Commentaires  

+3 #1 DecoeuravecLTDK 27-04-2023 08:01
Inna lillahi wa Inna ilayhi radj'ouna.
N'est-ce pas le premier responsable du pays qui a dit qu'il s'intéressera à l'école tout comme il prend la crise sécuritaire au premier rang des priorités. Le fossé entre les discours non scellés de volonté politique et les actes est abyssal.
C'est la jeunesse sur qui le Niger va compter qui est violentée par une gouvernance dite animée par la fine fleur de l'intelligentsia issue du bas peuple. Où sont les voix des organisations des jeunes pour fustiger de telles pratiques d'un temps que nous avons cru révolu. Que c'est triste!
qu'Allah guide le Niger. Ameen.
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+1 #2 TOTO A DIT 27-04-2023 11:00
:o :o Avec les roses socialistes parvenus milliardaires, l'on aurait tout vu , il y eut des rares graves au LTDK, mais jamais une telle violence jusqu'à observé incendie ne fit observer , jamais les forces de défense n'avaient franchi les portails du LTDK aussi bien du côté des filles que du côté garçon ...
Est ce cela votre consolider avancer ....
Parlant justement d'incendie ,une question de TOTO A DIT , au risque pour TOTO A DIT , le bâtiment avec deux motos brûlés semblent être le camp des réfugiés , est ce du côté restaurant ou côté camp chinois ?

QUELLES IMAGES CHOQUANTES ET ECOEURANTES INIMAGINABLES pour tout ancien élève du LTDK....

Jamais au grand jamais par le passé dans l'histoire du LTDK dont TOTO A DIT ait souvenance par le passé , il n'y eut revendications de scolaires en terme de payement des paiements des pensions, il n'y eut revendications pour l'amélioration de la nourriture de la restauration , jamais les élèves ne s'étaient plaint du manque d'un personnel enseignant ....
Parlant justement , de manque de personnel , une question à ses frères juniors du LTDK ,est ce un manque au niveau des séries G ( 1,2,3 )ou les F ( 1,2,3, 4 ) ou les deux ?
Continuez vous à recevoir les tenues ( 2 Kaki complet pour les garçons )

TOTO A DIT dit par le passé , si bien même , il y eut grève à Matadi , c'était par solidarité pour accompagner le Lycée dans Baskoré ou l'école normale.
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+2 #3 Lilwayne 27-04-2023 11:11
Maudis soit cette secte, que font les syndicats des étudiants et autres syndicats de pacotille. Je me souviens encore comme si s'était hier...tout les syndicats allaient sortir et fustiger vigoureusement cette action injustifiée du gouvernement...Mais aujourd'hui les leaders syndicaux sont tapis dans l'ordre engraissé par le Guru système
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+1 #4 TOTO A DIT 27-04-2023 11:26
:o A t on dit intervention de policiers et usage de gaz lacrymogènes sur les ÉLITES DES SCOLAIRES au Niger , par le passé , même si il y eut grève, c'étaient les Gendarmes qui dirigeaient et procédaient de manière plus CIVILISÉE et PROFESSIONNELLES, et ne s'etaient jamais hasardé dans l'enceinte du LTDK ,Leur point de convergence etait les parages du jardin public ou des pourparlerset sont engagés

Jamais , les élèves du LTDK n'avaient éprouvé une quelconque animosité vers les gendarmes qu'ils voient comme des grands frères vivant comme dans un camp et des dortoirs et chambrées comme eux ....

Quelle honte pour ce régime de menteurs de kleptomanes de voleurs socialistes transformés milliardaires qui pourtant clamés HAUT, qu'ils ont tant fait pour tout et l'école que tous les régimes anciens combinés
et pourtant aucun de ces regimes n'avait failli à mettre ces élèves du LTDK dans les conditions optimales d'etude et d'excellence .....
Par le passé , il se disait et les élèves se targuer par ce constat : NE VAS PAS AU LYCÉE TECHNIQUE QUI VEUT , IL FAUT LE MERITER ....

Le coeur de TOTO A DIT saigne de voir le LTDK arrivé à ce point ..

Qui l'eut cru ....?

Est ce cela votre consolider et avancer?
L'Ecole ... A l'abandon
La Santé ...... Aux urgences ...

L'insécurité .... Généralisée qui selon
la Francechie , tout est colorée en rouge à l'exception de Niamey selon ...
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+3 #5 Dogo 27-04-2023 13:34
Ils sont ou ces collabos de USN entretenus aux petits soins par le systeme malveillant rose? Pathetique
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+2 #6 BLACKMARKET 27-04-2023 15:23
Tout ne peut qu'etre compromis dans un pays compromis dirigé par des hommes compromis. Ce n'est que le début d'une mésavanture ambigue.
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0 #7 SFS/BEN/UNACEPT 29-04-2023 14:30
La direction pensait pouvoir résoudre le problème en utilisant sa technique habituelle consistant à menacer une partie des syndicalistes et à en corrompre d'autres. Malheureusement, cette fois-ci, elle n'a pas réussi à désamorcer le problème, surtout grâce à la réaction massive de ceux qui ont soigneusement caché leur désaccord vis-à-vis du " compromis " obtenu. Par ailleurs, le lycée technique n'est pas le seul établissement d'enseignement technique à faire grève. Tous les centres d'études techniques et la quasi-totalité des centres de formation professionnelle sont en grève depuis trois mois en raison de l'insatisfaction continue de leurs revendications depuis l'année dernière. Les comités exécutifs de ces écoles ne veulent plus écouter l'autorité régionale, car ils ont compris que l'autorité régionale les manipulait, en particulier grâce aux échos venant des autres régions. Certes, de nombreuses personnes condamnent les élèves et les considèrent comme impolis. Mais je me demande qui leur a appris cela ? L'autorité régionale dans son ensemble est victime de ses propres coups bas. À un moment donné, certaines personnes bien placées utilisaient certains élèves à des fins très personnelles et politiques. Les élèves ont compris que ce qui leur revient de droit est utilisé à d'autres fins.
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0 #8 SFS/BEN/UNACEPT 29-04-2023 14:34
La direction pensait pouvoir résoudre le problème en utilisant sa technique habituelle consistant à menacer une partie des syndicalistes et à en corrompre d'autres. Malheureusement, cette fois-ci, elle n'a pas réussi à désamorcer le problème, surtout grâce à la réaction massive de ceux qui ont soigneusement caché leur désaccord vis-à-vis du " compromis " obtenu. Par ailleurs, le lycée technique n'est pas le seul établissement d'enseignement technique à faire grève. Tous les collèges d'enseignements techniques et la quasi-totalité des centres de formation aux métiers sont en grève depuis trois mois en raison de l'insatisfaction continue de leurs revendications depuis l'année dernière. Les comités exécutifs de ces écoles ne veulent plus écouter l'autorité régionale, car ils ont compris que l'autorité régionale les manipulait, en particulier grâce aux échos venant des autres régions. Certes, de nombreuses personnes condamnent les élèves et les considèrent comme impolis. Mais je me demande qui leur a appris cela ? L'autorité régionale dans son ensemble est victime de ses propres coups bas. À un moment donné, certaines personnes bien placées utilisaient certains élèves à des fins très personnelles et politiques. Les élèves ont compris que ce qui leur revient de droit est utilisé à d'autres fins.
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