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Maradi : après une nuit de violentes émeutes, une accalmie relative suite à la libération de l’Imam Riyadoune
La ville de Maradi a été secouée par de violentes émeutes, dans la nuit du samedi 15 au dimanche 16 juin, à la suite de l’interpellation par les autorités, du Cheick Riyadoune, imam de la mosquée Sahaba située dans le quartier Zaria. Le prédicateur a été interpellé le samedi 15 juin puis placé en garde en vue à la suite des propos qu’il a tenu au cours d’un prêche qu’il a tenu la veille, et dans lequel il mettait en garde les députés sur les conséquences de l’adoption du projet de loi soumis par le gouvernement et qui est relatif à l’exercice du culte au Niger. Dans ses explications, qui ont été aussitôt relayées à travers les réseaux sociaux, le célèbre prédicateur a rapporté la position des différents oulémas et leaders religieux de la région, qui s’opposent tous à l’adoption de ce texte. Le projet de loi comporte selon-eux, plusieurs articles portant « atteinte à l’Islam et à la pratique du culte musulman au Niger ».
Des propos qui n’ont visiblement pas plus au régime alors que le projet de loi est en cours d’adoption au niveau de l’Assemblée nationale. C’est ce qui a conduit à l’interpellation du Cheick Riyadoune, à la veille d’une manifestation des Oulémas et leaders religieux de la région, qui envisageaient de rendre publique une déclaration portant rejet du projet de loi. Aussitôt la nouvelle de l’interpellation du Cheick connue, des émeutes ont commencé à éclater à plusieurs endroits de la capitale économique. Plus l’information s’amplifiait comme une traînée de poudre, et plus les manifestations de protestations s’étendaient dans la ville, qui a connu une nuit des plus agitées. Aux alentours du Commissariat central et sur les principales artères de la ville, les manifestants ont érigé des barricades un peu partout avec des pneus brûlés. Quelques édifices publics ont été également saccagés et les émeutes ont pris une tournure violente, à la suite de l’intervention musclée des forces de l’ordre qui ont usé du gaz lacrymogène pour contenir la manifestation. Tout au long de la nuit et selon nos sources, la police a quadrillé la ville et procédé à plusieurs interpellations.
Accalmie relative
Ce dimanche matin, quelques attroupements ont été également signalés à différents endroits de la ville. Toute la nuit, des rencontres de médiation entre les autorités ainsi que les chefs coutumiers et leaders religieux se sont enchaînées pour tenter de calmer la situation. Afin de contenir les émeutes et atténuer tout risque d’embrasement, les Oulémas et les leaders religieux ont décidé de surseoir à la déclaration publique qu’il devrait rendre publique ce dimanche à l’esplanade de la grande mosquée de la Place du Sultanat. Alors que certaines rumeurs annonçaient que l’Imam Riyadoune a été transféré vers Niamey la capitale, de sources locales et impliquées dans la médiation, nous ont confirmé la libération du Cheick dans la journée de dimanche 16 juin.
Un geste d’apaisement des autorités qui va certainement permettre de décanter la situation même s’il est difficile de savoir pour combien de temps. Tout comme à Maradi, les associations islamiques du Niger s’opposent en effet, à l’adoption du projet de loi en question. Le gouvernement n’a fait jusque-là aucun commentaire sur la situation mais au regard de la sensibilité du sujet, la volonté du régime d’encadrer l’exercice du culte au Niger risque d’exacerber les tensions en cas de passage en force. Selon plusieurs observateurs, le gouvernement ainsi que les députés ont manqué de tact et de communication pour un sujet aussi sensible que celui qui touche à l’Islam au Niger, un pays à plus de 98% musulman selon les chiffres officiels. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois à Maradi mais aussi dans d’autres villes du pays comme à Zinder ou Niamey en 2015 suite à l’affaire « Charlie Hebdo », que des émeutes éclatent sur des sujets relatifs à l’Islam.
Pour rappel, le gouvernement a adopté en conseil des ministres réuni le lundi 29 avril sous la présidence du chef de l’Etat Issoufou Mahamadou, un projet de loi relatif à l’exercice des cultes au Niger, et qui a pour objet de doter le pays, « d'un cadre juridique qui garantit le libre exercice du culte et l'expression des croyances, conformément à la Constitution ». Cependant, pour les associations islamiques, « ce projet de loi a pour dessein masquer de freiner la propagation de l’Islam ». Aussi, ont-ils suggéré au gouvernement, à travers une déclaration commune, « d’abandonner ce projet de loi pour s’attaquer aux questions prioritaires de développement ».
A.Y.B (actuniger.com)
Commentaires
Je crois nous devons élire/ choisir ces marabouts pour qu’il y ai de l ordre dans la gestion de la société, parce que celui-là vient de nous montrer qu’il est à la hauteur.
Ridicule. Il dit qu'il s'excuse da'voir fait et dit ce qu'il a fait et dit et la main de la justice cesse le relache. Autant demander a tous les prisonniers de professer leur crime et de s'excuser pour etre libere le lendemain. Cet opportunisme politique, cette lachete des gouvernants a conduit le pays dans l'abime dans lequel il se trouve et croyez moi que le pire est a venir.