Amadou Alassane Cissé, chef bureau Unicef Maradi-Zinder : « L’Unicef se mobilise aux côtés du gouvernement pour prévenir et gérer les épidémies de choléra »
Amadou Alassane Cissé, chef bureau Unicef Maradi-Zinder
La région de Maradi a été affectée en 2018 par une épidémie de choléra qui a fait plusieurs morts. Grace à l’appui des partenaires, les autorités ont pu contenir la menace sanitaire devenue récurrente ces dernières années. Afin de prévenir et de mieux se préparer face à une éventuelle nouvelle épidémie, le gouvernement et ses partenaires notamment l’UNICEF, s’activent à tirer les leçons des expériences passées et à organiser la riposte sanitaire. Dans cet entretien, M. Amadou Alassane Cissé, chef de Bureau Unicef pour la zone Maradi-Zinder fait le point de la situation et des initiatives qui font suite à l’épidémie du choléra de 2018 dans la région de Maradi.
Actuniger: la région de Maradi à l’instar des plusieurs régions du Niger a connu une épidémie de choléra en 2018. Quel rôle l’Unicef a joué dans la prise en charge de la maladie, pendant et après l’épidémie ?
AMADOU ALASSANE CISSÉ: Je voudrai avant tout vous remerciez chers amis des médias pour cette opportunité que vous me donnez pour parler de l’action de l’Unicef dans la réponse à l’épidémie de choléra que la région de Maradi a effectivement traversée au cours de l’année 2018. L’Unicef dans le cadre de son programme de coopération avec le gouvernement du Niger n’a d’actions que celles qui viennent en appui aux initiatives du gouvernement. Effectivement dans le cadre de cette réponse, l’Unicef avec l’appui de ses partenaires financiers, notamment la Direction Générale de l’Action Humanitaire de l’Union Européenne (ECHO) et le fonds CERF, accompagné les structures publiques aussi bien par rapport au renforcement des capacités des acteurs, par rapport aux activités de mobilisation communautaire, par rapport à la mise à disposition des intrants essentiels pour les actions de purification de l’eau, ainsi que des actions de l’assainissement de base dont entre autres : le savon, l’Aquatabs et le pure.
Voilà les actions concrètes qu’encore une fois l’Unicef en appui au gouvernement du Niger, a réalisé au cours de cette réponse à l’épidémie de choléra.
Nous sommes à la veille de l’installation de la saison des pluies, moment propice du déclenchement et de la propagation du choléra. Dans certains Centre de Santé Intégré (CSI), l’Aquatabs, l’un des produits phares dans la prévention de la maladie est déjà en rupture. Que compte faire l’Unicef face à ce genre de situation ?
AMADOU ALASSANE CISSÉ: L’accompagnement des structures publiques pour la disponibilité d’un certain nombre d’intrants essentiels fait partie des axes d’intervention de l’Unicef. En ce qui concerne la prévention, la réponse aux épidémies de choléra passe effectivement et entre autres par la disponibilité de l’Aquatabs, qui n’est autre que le produit qui permet de rendre l’eau potable. Nous sommes à pied d’œuvre de concert avec la Direction régionale de l’Hydraulique et de l’Assainissement et nos partenaires, mais aussi de la société civile pour le réapprovisionnement de ces structures, tout en espérant que les actions préventives qui ont été menées au cours de l’année 2018, nous éviteraient d’avoir une épidémie de l’ampleur de celle que nous avons connue l’an dernier. Mais encore une fois, les dispositions sont en cours pour que le réapprovisionnement de l’Aquatabs se fasse dans les meilleurs délais.
L’Unicef travaille en synergie avec d’autres acteurs tels que l’Etat et autres ONGs nationales et internationales dans la lutte contre le choléra. Quelle appréciation faites-vous de ce partenariat ?
AMADOU ALASSANE CISSÉ: Comme je le disais, l’action de l’Unicef s’inscrit pleinement et uniquement dans le cadre du programme de coopération et en appui au gouvernement du Niger. Dans ce cadre, l’Unicef, outre son personnel sur le terrain, a la responsabilité d’accompagner des structures publiques et peut être amenée à mobiliser des partenaires, principalement des ONGs.
Dans le cadre de l’épidémie du choléra de l’an dernier, les partenaires qui ont été mobilisés sont entre autres : l’ONG CISP et aussi le consortium d’ONGS ADEZA-DEDI. Ces actions combinées à celles des pouvoirs publics, des partenaires ONGs que l’Unicef mobilise et de l’Unicef elle-même en tant qu’organisation, ont absolument contribuer au leadership des pouvoirs publics à éteindre le foyer d’épidémie. Nous espérons vivement que ces actions auront aussi à prévenir des épidémies de l’ampleur de celle que nous avons connue.
Le choléra apparait de manière intermittente au Niger. Quelle stratégie l’Unicef compte élaborer pour une prise en charge plus efficace en cas d’éventuelle épidémie ?
AMADOU ALASSANE CISSÉ: Je ne le dirais jamais assez, l’Unicef n’a de programme, n’a d’action que celui ou celles du gouvernement du Niger. Les stratégies de l’Unicef sont alignées sur celles du gouvernement du Niger, qui fort heureusement est en train d’élaborer une stratégie en matière de prévention et de lutte contre le choléra et l’Unicef se fera le devoir d’accompagner cette stratégie nationale.
Interview Réalisée et décryptée par Abdoul. K MOUMOUNI
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