Université de Niamey : en colère, les étudiants « séquestrent » le ministre Yahouza

Le ministre de l’Enseignement supérieur, Yahouza Sadissou, a passé un mauvais quart d’heure, ce mercredi 5 décembre dans l’après-midi, alors qu’il se trouvait sur le campus de l’Université de Niamey.

Une malheureuse coïncidence inopportune en ces temps où les tensions sont vives à l’université, et que les étudiants ont d’ailleurs tenu à faire témoigner le ministre. A l’heure manière, car les étudiants se sont tout simplement pris au ministre dont la voiture de service a été interceptée et bloquée au niveau de l’EMIG.

Comme en témoignent les images, qui ont vite fait le tour des réseaux sociaux, le ministre Yahouza Sadissou, se trouvait à bord de son véhicule de service. Il était avec son chauffeur et son garde du corps, quand il a été interpellé par une foule d’étudiants qui a vite grossit. Il a fallu une bonne heure et des négociations assez houleuses, pour que le ministre puisse être « libéré ». Malheureusement aussi, dans leur élan de colère, les étudiants s’en sont violemment pris au 4x4 ministériel, l’endommageant à plusieurs endroits.

Un triste évènement mais qui traduit l’ampleur de la tension qui prévaut entre le gouvernement et la communauté estudiantine. L’année dernière, c’est à la suite d’une agression dont s’est dit victime un professeur, qu’une crise a émergé à l’université de Niamey. Elle s’est soldée par plusieurs semaines de grève ainsi que l’exclusion de cinq responsables syndicaux de l’UENUN.

Lundi dernier, le CE/UENUN s’est d’ailleurs fendu d’un communiqué dans lequel il a rappelé ses revendications, tout en dénonçant le silence du premier ministre ainsi que celui du département de tutelle. Le syndicat des étudiants nigériens de l’université de Niamey a même donné un ultimatum de 72H au gouvernement, afin que ses préoccupations urgentes soient prises en compte et surtout satisfaites. Les étudiants sont allés jusqu’à menacer de boycotter le prochain sommet de l’UA au Niger, et ont appelé au départ des forces étrangères du pays. Une manière certainement pour les étudiants d’attirer un peu plus l’attention des autorités sur leurs doléances.

Avec la scène déplorable de ce mercredi, les relations entre l’UENUN et le ministère de l’Enseignement supérieur, risquent de se détériorer davantage alors que l’année académique ne fait que commencer.

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Ikali (Actuniger.com)