mardi 21 mars 2023

3574 lecteurs en ligne -

fraren

Déclaration des syndicats du secteur de l'éducation et de la formation du Niger

Enseignant declaration 04 09 2020

Les syndicats du secteur de l’éducation et de la formation, réunis le mercredi 2 et jeudi 3 septembre à l’effet d’examiner la situation de l’école dans notre pays, font, en ce jour 4 septembre 2020, la déclaration dont la teneur suit :
De la situation sécuritaire :

Zeyna_transfert_argent_bis.jpg

Les syndicats de l’éducation et de la formation, tout en condamnant les exactions de la secte boko haram et des autres groupes extrémistes dans notre pays, apportent leur soutien aux forces de défense et de sécurité (FDS), qui luttent inlassablement contre lesdits groupes. Les syndicats de l’éducation et de la formation présentent leurs condoléances à la nation et aux familles éplorées. Que Dieu les accueille dans son paradis éternel. Amen.
Nous condamnons par la même occasion la mauvaise gestion et la prédation des ressources destinées à la dotation conséquente de notre vaillante armée en matériels militaires. De cette mauvaise gestion au ministère de la défense nationale, mise à nu par un rapport d’audit, nous exigeons que justice soit rendue au peuple nigérien.

De la situation socioprofessionnelle :

La situation de l’école, ces dernières années, interpelle plus d’un observateur.
En effet, au nom d’une certaine volonté de reforme, des actions ont été entreprises dans le secteur, ces actions qui se disputent le «trophée du plus néfaste» ont pour nom: 
 L’évaluation illégale du ministère de l’enseignement primaire qui a eu pour corollaire une dizaine de milliers d’enseignants résiliés injustement dont plusieurs sont devenus des cas sociaux avec des foyers disloqués et des enfants innocents envoyés dans le groupe de vulnérables. Cette évaluation n’a rien apporté de bon, en revanche elle a conduit les apologistes de ce massacre à des remédiations maladroitement cachées derrière des recrutement de nouveaux enseignants contractuels, recrutement d’ailleurs irréguliers et frauduleux dans certains ministères;Ø
 Des réformes empilées les unes sur les autres, sans études préalables, ni évaluation; réformes qui ont eu comme conséquences le tâtonnement, la perte de références et de ressources dans la gouvernance, l’encadrement et même dans la conduite des classes. Notre système éducatif, déjà bancal, en a pris un coup dur et mémorable;Ø
 La gestion de l’impact de la pandémie de la covid_19 qui n’a été que folklorique, a exposé potentiellement les enseignants, les élèves et autres acteurs de l’éducation. Ainsi, nous avons assisté à une année très bien bricolée pour le bonheur des politiciens et le malheur des bénéficiaires;Ø
 Le dialogue social n’a jamais été aussi médiocre; en effet, le gouvernement a royalement ignoré tous les accords signés librement avec les syndicats de l’éducation; syndicats, avec lesquels il a rompu tout dialogue pour agir selon son bon vouloir. Ce mépris a occasionné une gestion peu désirable du système et créé un désespoir incroyable quant au relèvement de l’éducation au Niger;Ø
Tout le long de ce chapelet d’impairs dans le secteur, il y a eu remise en cause des avantages réglementaires des enseignants dont entre autres: l’arrêt brusque de recrutement sans concours d’enseignants à la fonction publique, l’arnaque perpétrée sur les pécules au niveau de Niger poste, la maltraitance des enseignants et de la profession, les coupures abusives d’indemnités et de primes, le blocage prémédité de la carrière, les programmes mal mis en œuvre, les politiques éducatives faites pour le tiroir, la gestion dubitative et tendue du personnel, la chute des acquis scolaires..., la liste noire est longue.
Après avoir tout mis à terre, c’est maintenant, le patrimoine de l’éducation qui est dans le viseur de ceux qui sont censés le protéger. En effet, la rétrocession des terrains alloués à l’éducation au profit des promoteurs privés à but lucratif a commencé pour continuer à dévorer ce qui, jadis, était considéré comme étant sanctuarisé.
Le cas de l’école Aissata Kondo de Zinder et celui de l’école Terminus de Niamey, constituent un parjure pour le système éducatif.
Pour le cas de l’école Terminus de Niamey, nous sommes étonnés de constater, au moment où au Ministère des enseignements secondaires, des lycées et collèges sont bondés avec des classes à effectifs pléthoriques, au moment où des besoins en infrastructures existent encore au ministère des enseignements techniques et professionnels, au ministère de la jeunesse et du sport, etc, que cette école, devenue presque un symbole national, soit rétrocédée à un promoteur privé. Le comble est que le ministère désistant siège à l’exigu et continue à louer des villas annexes pour loger ses différentes directions et autres démembrements.
Nous, syndicats de l’éducation et de la formation condamnons et contestons la liquidation du patrimoine de l’éducation et de la formation.
Décidons de barrer, vaille que vaille, la route à ce nouveau phénomène qui couronne la décrépitude dans laquelle descend inexorablement notre école.
C’est pourquoi, nous exigeons l’arrêt immédiat de la démolition des bâtiments de notre établissement, l’école Terminus II et sa reconstruction, nous en avons encore besoin.

Vive l’école nigérienne!
Vive l’unité syndicale!
En avant pour la défense de l’école nigérienne.
La lutte continue.

Fait le 4 septembre 2020 à Niamey

.

Commentaires  

0 #1 Zaman Lahiya 05-09-2020 09:02
Jean Paul Sartre, celebre philosophe existentialiste francais du siecle dernier disait: Les français n'ont jamais été aussi libre que durant l'occupation de la France par les Nazis car ils avaient tout juste deux choix a faire: Collaborer avec les allemands ou leur résister. Chacun avait l'obligation de faire un choix et ils l'ont fait.

Idem pour nos syndicalistes les vrais, pas comme les issoufou sidibe de la CGT qui ont vendu leur ame au diable pour trahir leurs militants comme jamais çà ne s'est passe dans l'histoire syndicale de notre pays, ces syndicats disais-je ont a présent un choix vital a faire: lutter pour l'alternance qui va sauver sinon empêcher leurs secteurs de sombrer irrémédiablement dans les abîmes ou bien coaliser avec le système en place pour perpétuer tous les maux qu'ils dénoncent. Inutile de rappeler qu'il n'y a plus de place pour les équilibristes et autres ni Pierre ni Paul.
Citer | Signaler à l’administrateur
0 #2 Adamou Hamani 06-09-2020 09:04
Tenez bout, ce joyau ne doit pas tomber entre les mains d'apprentis mercantilistes.
Citer | Signaler à l’administrateur
+1 #3 Blackmarket 07-09-2020 10:20
Je ne m'atarderai point à faire une analyse des interventions hypocrites des syndicats nigériens mais je ne puis m'empecher de me poser des questions sur l'attitude silencieuse, et donc complice, des associations des parents d'élèves. A aucun moment je n'ai vu ou entendu ces associations s'exprimer face à la liquidation de l'avenir de leurs enfants. En particulier cette récente histoire de vente illégale d'une école de la place. Le silence des victimes ne peut que réconforter les prédateurs dans leurs actes. N'oublions pas qu'une génération jugera toujours ses prédécesseurs sur l'héritage qui lui a été légué...
Citer | Signaler à l’administrateur

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

WEB TV

Cérémonie de réception d’un don de 71 véhicules, 498 motos et 270 réfrigérateurs solaires du gouvernement allemand à travers l'UNICEF

Image

Site web d'informations générales sur l’actualité politique, économique, culturelle, sportive au Niger et dans le monde.

Tél: (+227) 89 99 99 28  / 92 55 54 12
Email: contact@actuniger.com