L’économiste et ancien ministre des Finances, Ali Mahaman Lamine Zeine, a été nommé Premier ministre de Transition ce lundi 7 Août 2023 par décret signé par le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). A 58 ans, ce natif de Zinder est actuellement le Représentant de la Banque Africaine de Développement (BAD) à Ndjamena, au Tchad, après avoir servi la même institution et au même poste en Côte d'ivoire et au Gabon.

Une délégation conjointe de haut niveau composée de ministres et de hauts responsables militaires du Burkina Faso et du Mali est ce lundi 07 juillet 2023 à Niamey où elle a rencontré le Président ainsi que les membres du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). L’objectif de cette visite est de témoigner de la solidarité et apporter le soutien des autorités de transition malienne et burkinabé face aux sanctions de la Cédéao ainsi que de coordonner la riposte en cas d’agression extérieure du Niger.  

Les Chefs d'État et de gouvernement de la Cédéao vont se réunir de nouveau sur la situation politique au Niger au cours d'un Sommet extraordinaire convoqué pour le Jeudi 10 août 2023 à Abuja, au Nigeria. Le Sommet va se tenir au lendemain de l'expiration de l'ultimatum de six (6) jours donné par les Chefs d'état à la junte militaire qui a renversé Bazoum Mohamed, de restaurer l'ordre constitutionnel sous menace de recours à la force. Depuis, aucune évolution notable n'a été officiellement enregistrée dans les relations entre les deux parties alors que le CNSP s'installe davantage au pouvoir à Niamey.

La Ministre française de l'Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a reçu, ce samedi 5 août 2023, au Quai d'Orsay, " le Premier Ministre de la République du Niger, M. Ouhoumoudou Mahamadou ", a annoncé le ministère dans un communiqué qui précise qu'il était accompagné de " l'Ambassadrice du Niger en France, Mme Aichatou Boulama Kane ". La cheffe de la diplomatie française a aussi déclaré que Paris ne reconnait pas les décisions prises par " les putschistes qui ont jusqu'à demain pour renoncer à leur aventurisme ".

Au lendemain de l’annonce de sa révocation par les nouvelles autorités de Niamey, au même titre que les ambassadeurs en poste au Nigeria, au Togo et aux USA, l’Ambassadrice du Niger en France a affirmé être toujours à son poste pour le compte « du président légitime Mohamed Bazoum ». Pour Aïchatou Boulama Kané, la décision signée par le Président du CNSP est « comme nulle et non avenue » alors même qu’une correspondance la déchargeant de ses fonctions a été adressée aux autorités françaises selon les voies diplomatiques officielles.

Le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le Général de Brigade Abdourahamane Tchiani, a signé le jeudi 3 Aout 2023, un décret fixant la composition et le fonctionnement du Conseil. Composé de seize (16) membres auxquels s’ajoutent les différents chefs et responsables des Forces de défense et de sécurité (FDS),  le Conseil est doté d’un Secrétariat qui, selon le décret, va assurer la coordination entre  le CNSP et les autres organes de la Transition. Il faut noter qu’après la suspension de la Constitution et de toutes les institutions qui en sont issues, c’est le Conseil qui va assurer provisoirement les pouvoirs exécutif et législatif. Son Président assume les fonctions de Chef de l’Etat.

Dans un décret signé le 3 août 2023 et dont la teneur a été lue à la télévision publique par son porte-parole Col Major Amadou Abdramane, le CNSP a dénoncé une série d'accords qui lient le Niger à la France. Il s'agit d'accords dans le domaine sécuritaire et de la defense que la junte militaire a remis en cause en raison de "l'attitude désinvolte et à la réaction de la France" relativement à la situation interne qui prévaut au Niger.

Dans un communiqué diffusé ce jeudi 3 août 2023, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), a mis en garde la Cédéao contre  « toute agression ou tentative d’agression contre l’Etat du Niger [verra] une riposte immédiate et sans préavis des Forces de défense et de sécurité (FDS) nigériennes, sur un de ses membres, à l’exception de nos pays amis ». Une mise en garde qui intervient alors qu’une mission de médiation de l’organisation communautaire se trouve actuellement à Niamey et à moins de trois (3) jours de l’expiration de l’ultimatum donné par les Chefs d’Etat de la Cédéao à la junte militaire pour restaurer le Président Bazoum dans ses fonctions ou, à défaut, de s’exposer à l’usage de la force pour imposer le retour à l’ordre constitutionnel. En dépit de la mise en garde de certains pays comme la Guinée, la Russie, l’Algérie et surtout le Mali et le Burkina Faso, ainsi que des voix qui s’élèvent dans le pays pour alerter sur les risques d’une telle option pour le pays et la sous-région, plusieurs Etats comme le Nigeria; la Côte d’Ivoire; le Bénin et le Sénégal ainsi que d’autres pays extérieurs à l’organisation à l’image de la France, ont confirmé leur intention de participer à une intervention militaire au Niger, sous l’égide de la Cédéao, en cas d’échec de l’option diplomatique.