Opportunités d’études en Russie : l’ONG Ensemble Main dans la Main Niger-Russie trace la voie pour les étudiants nigériens
Niamey, 23 juin 2025 — L’amphithéâtre WASCAL de l’Université Abdou Moumouni de Niamey a accueilli ce lundi 23 juin 2025 une conférence d’une grande portée pour l’avenir académique de la jeunesse nigérienne. Organisée par l’ONG Ensemble Main dans la Main Niger-Russie (EMMNR), la rencontre a porté sur le thème : « Perspectives d’études en Russie ». Objectif affiché : informer, orienter et motiver les étudiants nigériens à explorer les opportunités de formation supérieure en Fédération de Russie, un partenaire éducatif dont l’influence va croissant sur la scène internationale.
La conférence s’est tenue dans une atmosphère studieuse et interactive, avec des échanges riches entre les intervenants et un public composé d’étudiants, chercheurs et parents d’élèves. Les questions ont porté sur les disciplines disponibles, les critères d’accès aux bourses, les procédures de visa ou encore les débouchés professionnels.
Dans son allocution d’ouverture, M. Amadou Tidjani Maman, responsable communication de l’ONG EMMNR, a planté le décor : « En organisant cette conférence, notre ONG vise à renforcer les liens d’amitié entre les peuples nigérien et russe, tout en ouvrant des passerelles concrètes vers la formation universitaire et professionnelle en Russie ».
Trois axes majeurs ont structuré les échanges : d’abord, les bénéfices stratégiques pour le Niger à former ses cadres en Russie, notamment dans les secteurs vitaux comme la médecine, l’ingénierie, l’agronomie ou les technologies ; ensuite, les conditions pratiques de séjour des étudiants nigériens en territoire russe, abordant avec précision les démarches administratives, l’assurance santé, le logement et l’adaptation culturelle ; enfin, un exposé clair et méthodique sur les étapes d’inscription dans les universités russes, depuis le choix de l’établissement jusqu’à l’obtention du visa d’étude.
Former les cadres de demain : un enjeu stratégique pour le Niger
La première présentation, animée par le Dr Dilleha Mahaman Salissou, a donné le ton en s’attaquant à une question cruciale : « Étudier en Fédération de Russie : quels sont les avantages pour l’État du Niger ? »
Dans un exposé limpide, le docteur a rappelé que le Niger, malgré ses immenses ressources naturelles, souffre d’un manque criant de cadres qualifiés pour les exploiter pleinement. Il a insisté sur la necessité de former, en quantité et en qualité, des techniciens, ingénieurs, médecins, vétérinaires, agronomes et experts en sciences sociales.
Le Dr Dilleha a ensuite levé le voile sur l’éventail des bourses accessibles aux Nigériens désireux d’étudier en Russie : des bourses civiles officielles octroyées à l’État via le ministère de l’Enseignement supérieur et gérées par l’ANAB, des bourses civiles indirectes obtenues par d’autres canaux, des bourses syndicales accordées par certaines organisations professionnelles, ainsi que des bourses privées, de plus en plus sollicitées par des étudiants autofinançant leur formation dans les universités russes.
Il a également souligné une opportunité moins connue mais tout aussi stratégique : les bourses militaires, allouées gratuitement à l’État nigérien pour former des officiers et spécialistes des corps armés dans les grandes écoles militaires russes.
En conclusion, le conférencier a appelé à un renforcement ciblé des liens éducatifs entre Niamey et Moscou, encourageant les deux pays à dépasser les cadres de coopération continentale au profit de relations bilatérales plus dynamiques.
Ce qu’il faut savoir avant de partir : visa, logement et formalités
Parmi les sous-thèmes abordés, celui présenté par Dr Adam K. M. Gadjimi, consultant indépendant, a captivé l’assistance en apportant des éclaircissements pratiques et indispensables sur les conditions de séjour en Fédération de Russie pour les étudiants étrangers.
Dans son exposé, Dr Gadjimi a insisté sur la nécessité de bien se préparer en amont. Dès le mois de mai, les universités russes lancent leurs campagnes d’admission, avec une date limite de dépôt de dossier fixée au 15 juin, en vue d’une rentrée académique qui débute officiellement le 1er septembre.
Il a également précisé que certaines universités imposent une limite d’âge de 30 ans pour l’inscription en année préparatoire de langue, à l’exception des formations en master, doctorat ou en formation continue.
Le dossier de candidature doit contenir plusieurs documents clés, parmi lesquels :
- Un passeport valide (au moins 20 mois avant expiration),
- Les diplômes légalisés (BEPC, BAC ou équivalents),
- Un certificat de reconnaissance des diplômes étrangers,
- Des certificats médicaux traduits,
- Une photo d’identité au format 3x4,
- Et les formulaires spécifiques de chaque université.
La soumission se fait majoritairement en ligne via le site de l’université choisie, avec des examens d’entrée organisés ensuite (en ligne ou en présentiel). En cas de réussite, un contrat d’admission est délivré, conditionnant l’obtention de l’invitation pour visa.
Le visa étudiant ordinaire : mode d’emploi complet
L’intervenant a détaillé les documents requis pour obtenir un visa d’étude :
- Une invitation officielle délivrée soit par le gouvernement russe, soit par une université ou organisation hôte,
- Un formulaire de demande de visa à remplir en ligne sur le site visa.kdmid.ru, puis à imprimer et signer,
- Une photo récente,
- Une assurance maladie et rapatriement couvrant toute la durée du séjour,
- Et un certificat de dépistage VIH valide.
Il a insisté sur la rigueur attendue dans la préparation de ces documents, soulignant que toute erreur ou omission peut entraîner des retards importants.
Au-delà de la procédure d’admission, Dr Gadjimi a évoqué les modalités d’entrée sur le territoire russe, en précisant que l’original de l’invitation doit être présenté aux autorités frontalières. Une fois en Russie, les étudiants sont orientés vers leurs établissements et logés dans des résidences universitaires ou logements encadrés, dans des conditions réglementées.
Une procédure claire, encadrée et accessible à tous
Le consultant indépendant Dr Adam K. M. Gadjimi a egalement présenté un exposé détaillé sur les étapes à suivre pour s’inscrire dans une université russe, avec des exemples concrets et des conseils pratiques.
Étape 1 : Choisir son programme et soumettre ses documents
Tout commence par la sélection du programme et de la langue d’enseignement. Le postulant doit ensuite soumettre :
- Une copie de passeport valable au moins 2 ans,
- Le diplôme le plus récent (BAC, Licence, Master),
- Et idéalement, un relevé de notes.
Même sans passeport ou diplôme définitif, il est possible de démarrer le processus avec les documents disponibles. En l’absence de représentation russe dans le pays, le candidat est guidé directement par le bureau central de l’université.
Étape 2 : Remplissage des formulaires et déclaration d’inscription
Après validation du profil, l’université envoie au candidat :
- Les formulaires d’inscription à remplir avec soin,
- Une facture à régler couvrant les frais d’études, d’hébergement, d’assurance et de vie.
La légalisation consulaire des diplômes est obligatoire dans certains cas pour garantir leur validité en Russie.
Étape 3 : Obtention de l’invitation aux études
Une fois le paiement effectué, l’université transmet le dossier au service migratoire régional, qui délivre une invitation officielle dans un délai de 30 à 35 jours ouvrables. Ce document est indispensable pour entamer les démarches de visa.
Étape 4 : Demande de visa et voyage vers la Russie
À réception de l’invitation, le futur étudiant contacte l’ambassade ou le consulat de Russie pour obtenir son visa d’études. Il lui est ensuite conseillé de :
- Réserver son billet d’avion avec l’aide éventuelle du représentant,
- Informer l’université au moins 10 jours avant l’arrivée pour organiser l’accueil.
Une fois sur place : formalités obligatoires
Dès l’arrivée en Russie, plusieurs étapes sont à respecter :
- Enregistrement auprès des services migratoires,
- Dactyloscopie (empreintes digitales),
- Examens médicaux,
- Obtention du certificat de reconnaissance des diplômes étrangers.
Ces démarches sont encadrées par l’université et visent à garantir la régularité du séjour académique.
En conclusion, Dr Adam K. M. Gadjimi a lancé un appel fort à la jeunesse nigérienne : saisir sans hésitation les opportunités de formation offertes par la Fédération de Russie, tout en faisant preuve d’anticipation, de rigueur et de préparation. Il a également salué l’engagement constant de l’ONG Ensemble Main dans la Main Niger-Russie, qui joue un rôle clé en facilitant l’accès à ces opportunités stratégiques, essentielles pour former les compétences dont le Niger a besoin pour sa refondation et son développement durable.
Des témoignages inspirants depuis la Russie
Point d’orgue de la conférence : les témoignages en visioconférence de trois étudiants nigériens actuellement en Russie — Halilou Sani Maman Kabirou, Amadou Antchilo Mahamadou et Abara Kane Abdourahamane — ont offert un regard concret sur le quotidien des étudiants nigériens en terre russe.
Entre encadrement universitaire, qualité des enseignements, conditions de vie et défis d’adaptation, leurs récits ont suscité l’intérêt et l’émotion de l’assistance.
En organisant cette conférence, l’ONG Ensemble Main dans la Main Niger-Russie réaffirme son engagement à bâtir un pont culturel, linguistique et éducatif entre Niamey et Moscou. L’initiative s’inscrit dans une dynamique durable d’élargissement des horizons académiques pour les jeunes Nigériens.
Dans un contexte géopolitique en mutation, l’ouverture vers la Russie apparaît comme une option crédible, stratégique et accessible pour l’avenir de la jeunesse nigérienne.
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