Séjour de Hama Amadou à Accra : Nana Akufo-Addo envoi un émissaire rassurer Issoufou

Le ministre ghanéen de la Sécurité nationale, Albert Kan Dapaah, a été reçu dimanche 12 mais dans l’après-midi à la résidence présidentielle, par le président Issoufou Mahamadou. Le ministre ghanéen qui s’était entretenu auparavant avec son homologue nigérien Bazoum Mohamed, était porteur d’un message du président ghanéen Nana Akufo Addo à son homologue nigérien, selon un communiqué des services de la Présidence.

A sa sortie d’audience, le ministre Kan Dapaah a indiqué avoir échangé avec le président Issoufou des relations « excellentes » entre le Niger et le Ghana, ajoutant qu’au cours de cette rencontre, ils ont aussi évoqué les efforts que les deux pays sont en train de déployer pour lutter contre le terrorisme et pour réaliser la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf). « Je suis très ravi de cette visite et je retourne au Ghana édifié sur beaucoup de questions. Je remercie le Président de m’avoir accordé cette audience », s’est réjoui l’émissaire ghanéen.

Troublante coïncidence

Jusque-là rien de particulier si ce n’est que l’arrivée de l’émissaire du président ghanéen est intervenue le même jour où le principal opposant du président Issoufou, son ancien allié Hama Amadou, animait un grand meeting de son parti dans un complexe culturel d’Accra. Pour l’occasion d’ailleurs, l’opposant qui est en exil depuis 2016 à Paris, a réuni dans la capitale ghanéenne, tout l’état-major de son parti qui a fait spécialement le déplacement.

Bien qu’officiellement, cette question n’ait pas été évoquée, tout laisse à croire que le président ghanéen a voulu rassurer son homologue nigérien sur la présence dans son pays de l’opposant nigérien. D’où la présence du ministre de la Sécurité à Niamey car même si l’entretien du ministre ghanéen avec le président Issoufou s’est déroulé en présence du ministre du Commerce, ce n’est pas avec un ministre en charge des questions sécuritaires qu’on échange sur des sujets d’envergure continentale et se rapportant surtout à l’intégration et à la promotion du commerce.

Le Ghana fidèle à son habitude de non-ingérence a donc voulu rassurer les autorités de Niamey. Le pays qui a eu à souffrir de la présence sur son territoire, de plusieurs exilés de la Côte d’ivoire au sortir de la crise politico-sécuritaire qu’a connu ce pays, en a fait de même en assurant à l’époque les nouvelles autorités ivoiriennes que « le Ghana ne servira jamais de base arrière pour la déstabilisation d’un pays frère et voisin ». Une démarche diplomatique et prudente…

Ikali (Actuniger.com)