Niamey : 108 personnes interpellées dont 10 déjà déférées suite aux manifestations contre les mesures préventives anti Covid-19 (Police nationale)
La Direction générale de la Police nationale a annoncé, dans un communiqué publié ce mardi, que 108 personnes ont été interpellées et 10 déjà déférées à la prison de haute sécurité de Koutoukalé, suite aux différentes manifestations enregistrées à Niamey, du 17 au 19 avril, contre les mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la prévention du Covid-19. « Les investigations se poursuivent et tous ceux qui sont susceptibles d’êtres impliqués comme auteur ou complices seront également poursuivis pour subir la rigueur de la loi », a ajouté la Police nationale dans son communiqué.
Depuis quelques jours, de violentes échauffourées ont opposé les forces de l’ordre et de sécurité à des manifestants de plusieurs quartiers de la capitale Niamey. Les manifestants, en majorité des jeunes, s’insurgent contre certaines mesures édictées par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre le coronavirus notamment l’interdiction des rassemblements publics, dont les prières collectives, ou le couvre-feu instauré à Niamey de 19H00 à 6H00. Dans certains quartiers, comme à Goudel le vendredi dernier, les échauffourées ont été assez violentes et des dégâts matériels importants ont été enregistrés suite à l’incendie d’une partie du marché locale. Malgré l’important dispositif sécuritaire mis en place par les autorités pour faire respecter l’état d’urgence, plusieurs quartiers comme Yantala, Niamey 2000, Lazaret, Banifandou ou Boukoki, ont été à leur tour affectés par ces émeutes qui se passent généralement dans la nuit. Plusieurs artères de la ville ainsi que des édifices publics et privés ont aussi été saccagés par les manifestants à certains endroits de la capitale
Les autorités ont opté pour le moment pour la fermeté alors que les émeutes continuent de prendre de l’ampleur surtout à l’approche du mois de Ramadan. Il faut dire que ce n’est pas Niamey seulement qui est concernée par cette montée de tensions. A l’intérieur du pays aussi, plusieurs localités comme Zinder, Mirriah, Illéla (Tahoua) ou Serkin Haoussa dans le département de Mayahi (Maradi), ont connu des troubles qui se sont traduits par le saccage des édifices publics, la destruction du matériel électoral ainsi que l’interpellation de dizaines de personnes.
A l’approche du Ramadan, l’inquiétude est grandissante de voir la tension s’amplifier davantage surtout, comme l’estiment certains, au cas où le gouvernement n’allège pas les mesures restrictives.
Ikali (actuniger.com)
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