Politique : l’opposant Hama Amadou est rentré à Niamey

L’ancien Président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou, autorité morale de l’ancien principal parti d’opposition, le MODEN/FA Lumana, est rentré à Niamey, dans la nuit du lundi 11 septembre 2023. Il était depuis plusieurs mois en exil sanitaire à Paris, en France.

C’est à bord d’un vol d’Air Algérie que l’ancien premier ministre et ancien président de l’Assemblée de nationale est arrivé à Niamey, où il a été accueilli par quelques partisans et militants de son parti. Un retour qui s’est fait en toute discrétion bien qu’au lendemain du coup d’état du 26 juillet 2023, Hama Amadou avait déjà fait part, dans les médias, de son intention de regagner son pays après plusieurs mois d’exil sanitaire à Paris, en France.

Le 2 septembre dernier, un peu plus d’un mois après le coup d’état du CNSP, Hama Amadou s'était exprimé sur la situation du pays dans un entretien de 30 minutes au média en ligne Opinion Internationale. Après avoir dénoncé « les sanctions extrêmement méchantes de la Cédéao », il a estimé que « la situation au Niger a évolué dans un sens qui donne de meilleures perspectives à l'opposition ».

Premier ministre à deux reprises, de 1995 à 1996 puis de 1999 à 2007 sous les couleurs du MNSD Nassara de Tandja Mamadou, avant de fonder par la suite son propre parti, le MODEN/FA Lumana, Hama Amadou a été le principal allié de Mahamadou Issoufou en 2011 et de devenir Président de l’Assemblée nationale jusqu’en 2013. Il devient alors le principal opposant au régime du PNDS Tarrayya après l’affaire dite des « bébés importés » qui lui a valu une condamnation d’une année de prison.

Après avoir été au second tour de l’élection présidentielle de 2016 contre Issoufou Mahamadou alors qu’il était en détention préventive à la prison de Filingué, il fut recalé par la Cour constitutionnelle aux élections de 2021 en raison de son casier judiciaire. Il décida alors de soutenir l’ancien chef de l’Etat Mahamane Ousmane, candidat du RDR Tchandji, qui arriva au second tour de l’élection présidentielle de la même année contre Bazoum Mohamed du PNDS Tarrayya, le dauphin et successeur d’Issoufou Mahamadou.

Suite aux violences post-électorales de février 2021, Hama Amadou a été de nouveau interpellé puis déposé à la prison civile de Filingué, à une centaine de kilomètres de Niamey. Il a ensuite bénéficié d’une autorisation spéciale pour aller se soigner à l’hôpital américain de Paris.

La semaine dernière lors d’un point de presse, le Premier ministre de transition Ali Mahamane Lamine Zeine a annoncé des mesures de décrispations notamment en faveur des prisonniers politiques.

A.Y.B (actuniger.com)