DIFFA/RECHERCHE DE PAIX : la JICA finance l’éducation et la formation de 44 800 enfants et des jeunes
Le gouvernement japonais a, à travers son démembrement JICA (Agence japonaise de coopération internationale), finance l’éducation et la formation de 44 800 enfants et jeunes de Diffa. Ce projet parrainé par l’Unicef contribue à la «stabilisation sociale et à la consolidation de la paix par l'éducation, la formation professionnelle et la protection des enfants et des jeunes.»
Les enfants et jeunes de Diffa n’ont rien à envier à ceux qui sont dans la capitale nigérienne. Grâce à l’Unicef en partenariat avec le gouvernement japonais, des milliers d’enfants et de jeunes ont pu bénéficier de l’éducation et de la formation. En effet, le gouvernement japonais a, à travers son démembrement JICA, financé l’éducation et la formation de 44 800 enfants et jeunes de la région de Diffa. Ce projet parrainé par l’Unicef contribue à la «stabilisation sociale et à la consolidation de la paix par l'éducation, la formation professionnelle et la protection des enfants et des jeunes.» Ce projet financé par le Gouvernement du Japon est jalonné de nombreuses activités. Ainsi, il y a des activités planifiées sur l’accès à une éducation et à une formation professionnelle de qualité, y compris l'éducation à la paix, et à des services de protection de l'enfance aux niveaux scolaire et communautaire. Toutes ses activités devraient à terme, toucher environ 44 800 personnes ciblées dont environ 4 800 enfants, 20 000 femmes et 20 000 hommes. Plus précisément, il y aura 300 jeunes vulnérables dont 150 filles, qui acquièrent des compétences professionnelles et pratiques pour faciliter l'intégration socio-économique dans la société. Aussi, il y a 4 000 élèves dont 2 000 filles, des écoles primaires et 500 élèves dont 250 filles, des centres d'éducation alternative ayant bénéficié d'une éducation de meilleure qualité et d'une éducation à la paix.
Toutes ces activités font des émules dans la région de Diffa. Mamane Zazouni Malam Issoufou, enseignant à l’école Gagamari à 25 km de Diffa, relève les changements depuis l’arrivée de ce projet. « Les cours se passent bien, les élèves sont assidus. L’utilisation des livrets fournis par Jica permet à nos élèves d’améliorer leurs connaissances, nous encourageons le projet JICA à nous fournir davantage de matériels. Les critères pour être élèves dans cette classe c’est d’être soit scolarisé ou non scolarisé avoir entre 09 à 14 ans. Cette formation dure normalement 3 ans après quoi les élèves sont admis dans les collèges pour certains et dans les centres de formation pour les autres. Dans cette classe, j’ai 22 filles et 15 garçons. La plus part de mes élèves sont des refugiés venant du Nigeria», a-t-il confié.
Le Projet JICA c’est aussi 20 mécanismes à base communautaire qui reçoivent une formation sur la protection des enfants, la réduction des risques de conflit et de catastrophe et la promotion de la paix dans les communautés et dans les écoles. 40 000 membres de la communauté sensibilisés sur la protection des enfants, la réduction des risques de conflit et de catastrophe et la promotion de la paix.
L’ONG Swisscontact apporte sa contribution
Il y a la formation par vagues de 300 jeunes avec la collaboration de l’ONG Swisscontact. Il s’agit des formations initiales professionnalisantes pour les jeunes déscolarisés ou non scolarisés sur des métiers porteurs tels que la fabrication de produits cosmétiques, le carrelage, l’installation et l’entretiens de panneaux solaires, la réparation de machine à coudre, la transformation agro-alimentaire (arachide, niébé, mil, etc.), la petite restauration, etc.
Bintou Katala, jeune femme de 20 ans rencontrée au centre de Formation Professionnel de CHETIMARI (28 km de Diffa) est l’une des bénéficiaires. Elle témoigne : « Notre formation a durée une année, nous avons appris à faire de l'encens..etc. Nous revendons l'encens, il y en a pour tous les prix à partir de 1500 franc Cfa. Nous gagnons beaucoup avec ce commerce, auparavant nous étions juste assis à la maison à ne rien faire. Nous remercions vraiment le tout puissant, grâce à ce travail nous nous sentons bien.»
Bintou Katala, tenant son enfant et entourée de ses camarades de formation
Un jeune homme d’une vingtaine d’années, bénéficiaire lui aussi, ne cache pas sa joie. « J’ai été formé sur les installations des kits Canal+, nous avons reçus du matériel pour mener à bien le travail. Comme vous le savez certainement, Canal + n’est pas très utilisé dans cette zone, du coup depuis que j’ai fini ma formation, j’ai été sollicité qu’à deux reprises, j’ai gagné 10.000 Franc CFA soit 5000 par installation. J’ai décidé de réinvestir cet argent gagné dans la recharge des téléphones, cependant j’ai toujours mon matériel pour l’installation des antennes Canal+, donc si jamais je suis sollicité, je peux le faire. En toute honnêteté, je suis vraiment reconnaissant aux japonais JICA, car avant cette formation, je passais mon temps à prendre du thé. Le seul souci que j’ai, ce que je ne peux pas mettre en pratique mes acquis du fait de la rareté des besoins de ce type de service dans notre région», a raconté DANA Boukar Chetima.
Le projet prend aussi en compte la formation en gestion de micro entreprise pour ces jeunes de la région de Diffa. Dans le cadre de ce projet, il y a la réalisation d’une enquête sur l’insertion post-formation afin de connaitre le nombre de jeunes ayant intégré le marché du travail dans les deux mois suivant la fin de chaque formation. Ainsi, il a été institué l’appui à l’insertion en accompagnant les jeunes à la création de groupement d’intérêts économiques avec un suivi par les mairies.
Par ailleurs, le projet a initié le paquet minimum Accès/Qualité (PMAQ) dans les centres d’éducation alternative pour 500 enfants de 9-14 ans. Cela consiste à la formation des acteurs (animateurs, directeurs et membres de comités décentralisés de gestion des centres et des membres des associations de mères éducatives).
Issa Moussa Lala, Directeur de l’école, Centre Bilingue de Gagamari
Issa Moussa Lala est le directeur de l’école, Centre Bilingue de Gagamari. « Le CEA, centre d’éducation alternatif est un centre qui prend en charge des élèves déscolarisés afin de les récupérer en vue de les réintégrer dans d’autres centres plu tard. Ce centre de Gagamari compte aujourd’hui un effectif de 39 élèves pour ce matin, mais l’effectif varie selon les jours. Il y a des élèves qui sont des refugiés, des déplacés internes et des autochtones. La plus part sont des refugiés venant du Nigeria. Les cours sont effectifs, l’enseignant est stable. Je précise que les cours sont nettement très différents. Ils font des cours en langue, il s’appesanti beaucoup sur les mathématiques. Nous avons des difficultés dont entre autre le manque de classes, nous sommes obligés de jumeler les cours des CM pour leur céder une classe, le second problème, c’est l’eau», a-t-il expliqué.
Il y a une mise à disposition de livrets PMAQ d’auto apprentissage, un suivi des apprenants en cours de formation et l’organisation de pré test et post test pour évaluer les niveaux d’entrée et de sortie des apprenants.
Abdoulkarim Moumouni
