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Un homme de 63 ans a écopé d'une peine de quatre ans de prison pour avoir assujetti une jeune fille à devenir sa "cinquième épouse".

Selon cette pratique, des filles descendantes d'anciens esclaves sont vendues par leurs "maîtres" touaregs à des hommes riches qui considèrent l'achat de ces jeunes femmes comme un signe de prestige.

Une fois vendues, les filles sont appelées "cinquième épouse" car le droit islamique appliqué au Niger et au Nigéria permet à un homme d'avoir jusqu'à quatre femmes.

Si le mariage a lieu, il n'a pourtant aucune légitimité. Il s'agit plutôt d'une forme de concubinage où la femme est considérée comme un objet exonéré de droits et devant subir viols à répétitions, injures physiques et psychologiques, ou encore travaux forcés.

L'homme a pu bénéficier d'une réduction de peine car le tribunal a tenu compte de circonstances atténuantes selon lesquelles il avouait regretter ses actions.

C'est l'ONG antiesclavagiste Timidria, avec le concours de l'association Anti-Slavery, qui s'est occupée de l'affaire, recevant 500 000 FCFA en dommages et intérêts.

Bien que l'esclavage ait été aboli en 2003, il s'agit de la toute première condamnation.

De ce fait, les autorités nigériennes ont longtemps nié l'existence de l'esclavage.

En 2008, l'Etat du Niger a été jugé "responsable" dans une affaire d'esclavage par la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) mais peu de choses ont changé depuis.

L'ONG Anti-Slavery espère que cette condamnation jugée historique jouera un rôle de catalyseur afin que justice soit rendue à d'autres victimes de l'esclavage.

BBC

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